Les États-Unis ont décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, la délivrance de tous les visas ordinaires à leur ambassade de Niamey, au Niger. L’annonce, relayée par Reuters à partir de documents datés du 25 juillet et confirmée par un porte-parole du département d’État américain. Une annonce qui montre clairement des tensions entre Washington et Niamey.
Aucune justification officielle n’a été fournie, mais le département d’État évoque des « problèmes en cours avec le gouvernement nigérien », sans plus de détails. Cette mesure qui n’affecte pas les visas diplomatiques ou officiels, s’inscrit dans un renforcement de la politique migratoire américaine, amorcé sous l’administration Trump dans le but affiché de « garantir les normes de sécurité les plus strictes pour protéger les citoyens américains ».
Dans le sillage de cette suspension, les consulats américains ont été instruits de durcir l’examen des demandes de visas en provenance du Niger. Selon les données du département d’État, 8 % des Nigériens titulaires de visas de visiteur et 27 % de ceux bénéficiant de visas étudiants ou d’échange dépasseraient la durée légale de séjour sur le territoire américain. Cette tendance alimente les craintes des autorités migratoires, qui appellent à une vigilance accrue pour réduire les violations de statut.
L’administration Trump poursuit les expulsions de migrants en situation irrégulière et n’écarte pas la possibilité de révoquer des visas d’étudiants ou des cartes vertes à l’encontre de personnes accusées de soutien aux Palestiniens ou de critiques envers Israël. Des critères qui, selon Washington, relèveraient d’une menace pour la politique étrangère américaine.
Cette suspension de visas risque d’affecter durablement les relations bilatérales entre les deux pays, en matière de coopération sécuritaire et éducative.
Médard Clobechi
