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Mission d’ordre lors des obsèques d’un membre de la belle-famille d’une diplomate togolaise à Za-Kpota : Inhumation d’un seul cadavre, quarante policiers, scène surréaliste à Za-Dokpa avec Azoua Alexis

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Le samedi 5 juillet 2025, une scène pour le moins surprenante s’est déroulée à Za-Dokpa, une localité de la commune de Za-Kpota dans le département du Zou où une quarantaine de policiers ont été mobilisés pour assurer l’ordre lors des obsèques d’un membre de la famille Ayowa, qui serait le beau-frère d’une diplomate togolaise en service en Chine. Cette mobilisation, qui a choqué de nombreux citoyens, soulève des questions sur la légalité et la nécessité d’un tel déploiement. Les Béninois, qui pensaient que l’utilisation des forces de l’ordre pour des événements privés était une pratique révolue à l’ère de la Rupture depuis 2016, ont été interpellés par cette situation. En effet, la présence d’un tel nombre de policiers pour des funérailles est généralement réservée à des personnalités de haut rang, et cette fois-ci, la raison invoquée paraît liée à la sécurité d’une diplomate. Là encore, cette raison semble être un faux-fuyant de l’avis de certains observateurs. Au total, dix (10) véhicules de plusieurs marques immatriculés au Togo ont été dénombrés par nos équipes rédactionnelles. Les images prises sur place lors de ces funérailles certifient bien le nombre de véhicules mobilisés. Mieux, l’image de la prétendue diplomate togolaise que l’on tente d’utiliser pour justifier le déploiement d’une quarantaine de policiers n’aurait aucun fondement. Certaines indiscrétions sont assez formelles : « aucun des véhicules n’était immatriculé corps diplomatique ou encore avec une plaque de fonction pour montrer qu’il s’agit bien d’une personnalité de la haute sphère qui circule », lâche une source ayant eu le privilège de prendre part aux funérailles à Za-Dokpa. Dans un débat de rue, ça voltige assez vite. Les esprits peu éclairés pourraient être emballés par des arguties. Mais quand la panne est trop grande dans la chaîne de prise de décision, l’image d’une prétendue diplomate étrangère ne suffit pas à camoufler le péché. Les mumures sont avant tout portés par la  »rue », entendue ici comme les nombreux invités anonymes présents aux funérailles.  « Un tel nombre de policiers ici, c’est fort ça !!!», s’exclama un des invités visiblement ému de voir un fort détachement d’une quarantaine de flics. Puis, cherchant en vain à voir la fameuse diplomate dans les cortèges ou dans les allées ou encore sur les sièges, les raisons qui pourraient justifier la forte présence policière sont devenues encore plus floues. Ce flou est normal. Tout comme s’ils étaient assommés et réveillés d’un sommeil agité avec des migraines, les citoyens s’interrogent sur le fort détachement de policiers à ces funérailles. Dans l’entourage du Chef de l’État, Patrice Talon, le fait laisse bouche bée. Avec la dynamique en cours depuis 2016, réussir à avoir autant de policiers à des funérailles n’est pas une affaire facile. Patrice Talon lui-même n’est pas dans une posture exhibitionniste du pouvoir qu’il détient. En un claquement, lui, le Chef suprême des armées aurait pu mobiliser toute la police pour assurer la sépulture des corps de ses proches et parents décédés. Mais non. Il ne l’a jamais fait. Il ne l’a jamais exigé. Il s’est toujours contenté d’un minimum requis et acceptable pour la sécurité, rappellent les proches du Chef de l’État. Mais alors, que s’est-il passé à Za-Dokpa le samedi 5 juillet 2025 pour qu’on ait une quarantaine de policiers ? La question laisse perplexe d’autant plus que des policiers ont été même positionnés au bord du bitume comme des panneaux de signalisation, obligés d’indiquer le chemin aux invités. La situation a d’ailleurs créé un effet de surprise chez les Togolais invités qui avaient une autre image positive des rôles régaliens de la Police républicaine du Bénin.

*Des policiers payés à 1000 francs CFA, impacts sur le dispositif sécuritaire…*

Une mission, des hommes et des moyens. Pour assurer la sépulture d’un seul cadavre à Za-Dokpa, des flics ont été mobilisés. Selon les informations collectées par le Département enquête et investigation (Dei) du groupe de presse Le Potentiel, une vingtaine de policiers est venue de la Direction départementale de la police républicaine du Zou. Ils ont été dépêchés et ont rejoint un autre groupe de policiers du commissariat de Za-Kpota,  territorialement compétent ainsi que des éléments d’autres unités proches du lieu des obsèques. C’est ainsi que la quarantaine de policiers a été constituée. Mais combien chaque policier déployé a-t-il perçu pour cette mission ? 1000 francs CFA !!! Et oui, c’est le montant qui aurait été payé à chaque policier déployé sur les funérailles de Za-Kpota. Qui a donc payé les 1000 FCFA aux policiers de la direction de la police ? Dans quel budget ces 1000 francs CFA ont-ils été puisés ? Pendant qu’une quarantaine de policiers sont déployés pour assurer la sépulture d’un seul cadavre, a-t-on évaluer les impacts sur le dispositif sécuritaire qui devrait servir à protéger les populations du département du Zou ? Le ratio policier/ population est ce qu’il est. Et conscient de cet état de choses, la mutualisation et la rationalisation sont des règles chères à la Police républicaine. Mais dépêcher autant de policiers dans une seule cérémonie est potentiellement déstabilisant pour un dispositif sécuritaire avec ses réalités par les défis sécuritaires croissants dans le Zou.

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*Le silence pesant de Alexis Azoua face aux questions de Le Potentiel*

Sur chaque fait peu commode traité par Le Potentiel, notre Département enquête et investigation (Dei) attache du prix au principe sacro-saint du contradictoire. Dès lors qu’un seuil suffisant d’informations concordantes a été atteint, et que celles-ci ont été recoupées et sont  réputées fiables, le Dei active systématiquement son modèle du contradictoire. C’est ce qui a été fait dans le cas de ce dossier de mobilisation des policiers sur les funérailles à Za-Dokpa. Une équipe de Le Potentiel a été dépêchée de Cotonou pour Abomey. Objectif, avoir du Directeur départemental de la police républicaine (Ddpr) du Zou des informations pour parfaire le travail de triangulation. Sur place, nos équipes apprennent que le Ddpr était absent au poste, sûrement dans une mission. Mais, l’équipe de Le Potentiel a pris le soin de laisser quelques précieuses questions auxquelles le Ddpr Alexis Azoua devait apporter des réponses. L’espérance des équipes de Le Potentiel sera vaine. Une semaine après, le commissaire divisionnaire de police Alexis Azoua n’a toujours pas répondu aux questions laissées par Le Potentiel. Qu’est-ce qui justifie ce silence ? Ce silence cache-t-il quelque chose ? Le Ddpr Zou Alexis Azoua ne sait-il pas qu’un média comme le nôtre agit dans le seul cadre strict des lois de la République en accomplissant sa mission constitutionnelle d’information des populations ? Chargé d’aider à faire respecter les lois, le Ddpr Zou Alexis Azoua est censé avoir toute la maîtrise du droit des médias dans un régime démocratique comme celui du Bénin. En cela, Le Potentiel a parfaitement le droit de chercher à comprendre une situation floue comme celle qui engage des policiers dans une mission peu ordinaire. L’idée est de donner une information saine et surtout sans cholestérol aux populations et autres consommateurs des médias. Et le silence pesant du Ddpr/Zou Alexis Azoua, loin d’aider à lever le flou, obstrue les voies d’accès à une information équilibrée. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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