
Tension pré-électorale au Cameroun: l’ancien ministre Issa Tchiroma empêché de quitter le territoire, stoppé à l’aéroport, voyage interdit
L’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, désormais en lice pour la présidentielle de 2025, a été brutalement débarqué ce matin d’un avion à l’aéroport international de Nsimalen. Il s’apprêtait à rejoindre Dakar, accompagné de sa fille, pour un moment privé de recueillement sur la tombe de l’ancien président Ahmadou Ahidjo.
Sur place, les forces de sécurité ont agi sans fournir la moindre justification. Ni ordre écrit, ni explication orale. Ce refus de sortie du territoire vise un homme politique revenu sur le devant de la scène avec une posture critique, il a récemment pris position en faveur d’une coalition d’opposition et demandé la réhabilitation de Maurice Kamto dans la course présidentielle.
Un climat politique devenu difficilement lisible. Chaque geste d’un acteur majeur est désormais surveillé, interprété, voire bloqué.

Issa Tchiroma, ancien porte-parole du gouvernement et fin connaisseur des arcanes du régime, semble désormais traité comme un opposant de plein exercice. Cette tentative avortée de voyage pose une question simple, qui décide, et sur quelles bases ?
En l’absence d’un communiqué officiel, le geste prend un sens politique évident. À quelques mois du scrutin, l’espace public se referme. L’empêchement de Tchiroma intervient alors que la tension monte, les candidatures s’affichent, les exclusions se discutent, et les alliances se nouent à mots couverts.
Le Conseil Constitutionnel, interpellé par Tchiroma sur la situation de Maurice Kamto, reste muet. Mais l’appareil sécuritaire, lui, agit vite et sans détour. Voilà qui en dit long sur l’état du jeu.
Joseph Sossou
