
Crise de doctrine dans la communion anglicane: L’Église du Nigéria claque la porte au pays de Galles
L’Église du Nigéria a mis fin à ses relations avec l’Église du pays de Galles après l’élévation de Cherry Vann, une femme ouvertement lesbienne, au rang d’archevêque. Le mot « LGBT » revient au cœur du débat ecclésiastique, marquant une nouvelle fracture entre les courants conservateurs et progressistes de la communion anglicane mondiale.
Cherry Vann, 66 ans, a été investie le 31 juillet 2025 comme archevêque au Royaume-Uni. Elle devient ainsi la première femme et première personnalité ouvertement LGBT+ à occuper une telle position au sein de l’Église du pays de Galles. Cette décision a provoqué un tollé au Nigéria, où l’Église maintient une ligne doctrinale rigide.
À Abuja, le primat de l’Église nigériane, Henry Ndukuba, a réagi sans détour, « C’est une abomination. Nous rompons tout lien et toute relation avec l’Église du pays de Galles ». Il a évoqué un précédent similaire, la consécration, en 2003, de Gene Robinson aux États-Unis, évêque également ouvertement homosexuel.

Pour Ndukuba, l’Église occidentale s’enfonce dans des « enseignements révisionnistes » qui, selon lui, dénaturent les fondements bibliques. Le primat a toutefois exprimé son soutien aux anglicans fidèles à la tradition dans les pays occidentaux, notamment par l’intermédiaire du réseau GAFCON (Global Anglican Future Conference), structure parallèle née en réponse à ces évolutions doctrinales.
Cette rupture illustre une tension de fond alors que certaines branches de l’Église anglicane embrassent les revendications LGBT, d’autres, notamment en Afrique, s’y opposent fermement, invoquant la fidélité à l’Écriture et aux traditions.
Pour l’Église nigériane, la ligne est désormais claire, le compromis n’est plus possible.
Joseph Sossou
