Au moins une femme sur 100 meurt en accouchant au Nigeria. Un pays qui concentre plus du quart des décès maternels dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2023 seulement, plus de 75 000 femmes nigérianes ont perdu la vie lors de l’accouchement, révélant une crise sanitaire dramatique aggravée par l’insécurité et le sous-financement du système de santé.
Dans le nord-est du pays, notamment dans l’État de Borno, la situation est encore plus alarmante. Les combats liés à l’insurrection de Boko Haram bloquent les routes et paralysent l’accès aux hôpitaux.
Depuis quatorze ans, les attaques de Boko Haram rythment la vie quotidienne, avec des enlèvements massifs d’écoliers et des assauts quasi quotidiens. La fuite de nombreux travailleurs de la santé et d’organisations humanitaires accentue l’isolement des femmes enceintes.
Après le retrait de centaines de millions de dollars d’aide américaine, Abuja a tenté de réagir en débloquant 200 millions de dollars pour son budget de santé. Mais dans l’État de Borno, les médecins ne gagnent en moyenne que 99 à 156 dollars par mois. Un salaire dérisoire qui décourage les vocations et fragilise davantage le système hospitalier.
Médard C
