
La crise politique annoncée à la mairie de Kandi a finalement éclaté. Ce mercredi 27 août 2025, plusieurs conseillers communaux issus du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) ont été destitués de leurs fonctions, après avoir officialisé leur ralliement au parti d’opposition Les Démocrates (LD) de l’ancien président Boni Yayi.
La décision est tombée à l’issue d’une séance extraordinaire du conseil communal, au cours de laquelle un vote à main levée a acté leur éviction. Parmi les personnalités sanctionnées figurent Séidou Abdouwahabou, premier adjoint au maire, ainsi que quatre chefs d’arrondissement : Imorou F. Moustapha (Kandi 3), Tamou Bagri Gounou Charles (Dowari), Salifou Raoufou (Angaradébou) et Kora Gounou Idrissou (Sam). Trois présidents de commissions communales ont également perdu leurs postes : Adamou N’daye Ibrahim (Affaires Sociales, Sportives et Culturelles), Bogo Béré Thomas (Coopération et Relations avec les Institutions) et Doti Sanda (Affaires Économiques et Financières).

Face à cette vague de destitutions, Les Démocrates ont tenu une conférence de presse pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « sanction politique programmée ». Le parti de Boni Yayi assure suivre de près la situation et dénonce une manœuvre visant à museler l’opposition au niveau local.
De son côté, la FCBE justifie pleinement la décision. Selon Prosper Adoukonou, conseiller juridique du parti, les élus sanctionnés ne pouvaient pas continuer à jouir des privilèges liés à leurs fonctions après avoir quitté le parti qui les a portés au pouvoir. « Ils ne peuvent pas abandonner le parti qui les a fait élire et prétendre conserver leurs postes. La FCBE a donc légitimement retiré sa confiance, conformément aux textes et lois en vigueur », a-t-il expliqué.
Cette crise politique relance le débat sur la stabilité des conseils communaux et sur la liberté des élus locaux de changer de formation politique sans perdre leurs mandats.
