
Le Bénin lance officiellement la charte illustrée des droits et devoirs des patients ce mardi 23 septembre 2025. Un document inédit qui vise à renforcer la sécurité sanitaire, à améliorer la relation entre soignants et usagers, et à placer le citoyen au cœur du système de santé. L’initiative est le fruit d’une collaboration entre le ministère de la Santé, l’Autorité de régulation du secteur de la santé (ARS) et Amnesty International Bénin, marque une étape décisive dans la promotion des droits humains dans le domaine de la santé.
« La santé est un droit fondamental. Elle constitue un pilier du bien-être individuel et collectif », a affirmé le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin parlant du document dans son discours d’ouverture. Selon lui, cette charte qui découle de la loi sur la protection de la santé des personnes, « clarifie et consacre les droits des patients, tels que le droit à l’information, à la dignité et à des soins de qualité, tout en précisant leurs devoirs ».

Accessible et visuel, le texte simplifie le langage juridique pour le rendre compréhensible à tous. « Les patients sont au cœur du dispositif, mais l’exercice effectif de leurs droits demeure limité par un déficit d’informations et de compréhension mutuelle », a souligné Dieudonné Dagbeto, Directeur exécutif d’Amnesty International Bénin. Pour lui, la charte représente « un outil de promotion de la culture des droits humains dans le domaine de la santé et de renforcement de la qualité de la relation soignant-soigné ».

Le Président de l’ARS, Lucien Dossou-Gbété, a exprimé sa satisfaction de voir Amnesty International accompagner une telle initiative : « Il est significatif qu’une organisation habituellement critique des politiques publiques s’associe à un instrument né d’une volonté politique ». Il a rappelé que la charte formalise des droits essentiels comme l’information, la confidentialité et le consentement éclairé, tout en insistant sur « une culture où l’erreur n’est pas stigmatisée mais analysée pour être corrigée ».
Depuis 2016, le Bénin a entrepris de profondes réformes sanitaires : assurance maladie obligatoire, politique de santé communautaire, recrutement et formation du personnel, amélioration du plateau technique. La nouvelle charte s’inscrit dans cette dynamique. « Elle doit devenir un contrat moral entre patients, soignants et institutions », a insisté Benjamin Hounkpatin, appelant chaque acteur du secteur à « faire de ce document une boussole dans la pratique quotidienne des soins ».
Lucien Dossou-Gbété a par ailleurs annoncé le lancement prochain d’un chantier pour l’élaboration d’une charte des droits et devoirs des professionnels de santé, afin de consolider la confiance mutuelle et l’équilibre dans la relation thérapeutique.
Le lancement de cette charte nationale marque ainsi une nouvelle ère pour le système de santé béninois. Les patients et soignants sont appelés à partager responsabilités et engagements pour des soins plus humains, plus sûrs et plus respectueux.
Médard Clobechi
