
La caisse secours de la Police républicaine et ses centaines de millions francs CFA occupent toujours l’actualité. Quand ça sent de la pourriture, il faut chercher à voir clair afin d’éviter des récidives préjudiciables à l’effort collectif.

Dans un précédent article, Le Potentiel, étalait, au bout d’un travail de collecte d’informations, des faits suspects et des récriminations liés à la gestion de la caisse secours des Forces de la police républicaine. L’enquête diligentée par l’actuel Directeur général de la police républicaine (Dgpr), Brice Kocou Allowanou a rouvert une plaie mal pansée dont la puanteur devenait insupportable dans les rangs de la police républicaine. C’est d’ailleurs, parce que l’enquête a livré des résultats compromettant qu’une débandade s’est installée. Selon les degrés d’implication dans les maldonnes relevées, des flics ont été jetés en prison. D’autres ont pris la clé des champs craignant la case prison. D’autres encore et pas des moindres, de hauts gradés sont sur la braise. Tout et absolument tout laisse croire que les indélicatesses dénoncées sont intimement liées à l’opération de fusion de la caisse secours de l’ex-police nationale et de celle de l’ex-gendarmerie nationale. Alors que la gestion de la caisse du premier corps semble bien encadrée, l’on ne pourrait pas en dire autant de la caisse du second corps. Les mauvaises mœurs corrompent absolument les bonnes, dit-on. La fusion aura été alors plus fatale pour la caisse secours de l’ex-police nationale. L’absence de transparence dans la gestion a été apparemment incorporée dans la gestion de cette caisse de secours fusionnée. Mais les cris de colère des flics attachés aux valeurs de l’intégrité ne sont pas restés vains. Ils ont reçu un écho au plus haut sommet de la hiérarchie policière. Décidé à dégager la pègre de la police républicaine, le Dgpr Brice Kocou Allowanou a déjà amorcé un travail titanesque à travers l’enquête. Il a frappé là où ça faisait mal. Ayant une forte aversion pour la gabegie et tous autres actes de mauvaise gouvernance, Brice Kocou Allowanou ne s’embarrasse pas pour répandre la lumière sur les ombres au sein de la police républicaine. Cette même vision commande qu’il aille jusqu’au bout. Passer à un autre niveau après la débandade générée par les enquêtes serait un service utile. Dans ce registre, un audit rigoureux de la gestion des caisses secours de l’ex-police nationale et de l’ex-gendarmerie nationale sur la période d’avant la fusion qui a donné naissance à la police républicaine permettrait d’avoir encore plus des éléments probants d’évaluation de la situation chaotique décriée. Des points d’ombre restent entiers. Que comprendre par exemple des 10% reversés à la caisse par les retraités et autres fonctionnaires ayant perçu les 90% de leur cotisation ? Le flou persiste. Un fonctionnaire de police qui cotise normalement à la retraite, ne devrait-on pas leur reverser les 90% de ses cotisations et garder les 10% dans la caisse par solidarité à ses collègues encore en fonction ? Ça va dans tous les sens. Là-dessus, un audit et des enquêtes devraient lever le flou. Ce flou devrait aussi être levé que les cotisations non perçues par les agents déserteurs de la police, les cotisations non perçues par les ayants droit de certains fonctionnaires décédés ou radiés de l’effectif, etc. Au regard des nombreuses questions qui se posent, l’audit devrait consister à évaluer la légalité des opérations effectuées par les anciens et actuels gestionnaires de la caisse, à procéder à la vérification des écritures comptables avant et après la fusion de l’ex-police nationale et l’ex-gendarmerie nationale, à procéder à la vérification de la légalité des retenues opérées sur le montant des cotisations remboursables aux contributeurs de cette caisse, la destination ou l’usage desdites retenues sur les cotisations remboursable, etc. La tâche est grande et si une commission d’audit est mise en place, elle devra retrousser ses manches pour des découvertes à couper le souffle. L’audace du Dgpr Brice Kocou Allowanou est sollicitée sur ce chantier.
Brivaël Klokpê Sogbovi
