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Présidentielle de 2026 : Les Démocrates : Houndété et Sodjinou étalent un malaise profond

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Une nuit et un petit matin ! Tout est allé vite et très vite. Entre deux tours de clic sur les réseaux sociaux, deux hommes, pas des moindres, du parti d’opposition Les Démocrates ont apporté des réponses claires aux difficultés liées à la participation de leur parti à la prochaine élection présidentielle. Les honorables Éric Houndeté et Michel François Sodjinou ont investi le champ numérique avec des lettres ouvertes. Eric, lui, recalé dans la course de la présidentielle chez les LD a tenu à faire des mises au point dans la confiscation du parrainage de son  »ami et frère » Michel. Premier cri d’alarme. Eric Houndeté révèle qu’il est devenu difficile de communiquer avec l’honorable Michel François Sodjinou alors même que tous les responsables et militants du parti le recherchent activement pour lui reprendre le parrainage nécessaire pour valider le duo candidat désigné par les LD. Et l’adresse de Éric Houndeté lève le voile sur les motivations de ce refus de restitution du parrainage par Michel François Sodjinou. « Je sais quelles ont été tes frustrations pour toutes les contrariétés, voire les humiliations inutiles nourries par certains camarades du parti à mon endroit. Je sais qu’à titre personnel également des agissements de certains camarades de ta circonscription électorale et de la coordination nationale pour notre proximité », a écrit Eric Houndété qui poursuit : « (…)tu aurais pris fait et cause pour moi. Tu aurais conditionné ton parrainage à ce que le choix du candidat soit fait sans manœuvre d’exclusion et porte sur une personnalité du parti que tu juges plus apte ». Eric Houndeté finit par supplier son collègue, au nom de l’intérêt du parti et des militants, d’accepter, malgré tout, remettre le parrainage au parti afin de permettre aux Démocrates de participer à la présidentielle de 2026. En dépit de l’élégance dans le choix des mots, Éric Houndété révèle ainsi le malaise profond qui caractérise la gestion du parti Les Démocrates. La guerre des clans et les conflits entre acteurs ont fini par ruiner la cohésion du groupe dirigé par Boni Yayi. Et d’ailleurs, la lettre publiée par l’honorable Michel François Sodjinou au matin de ce 16 octobre 2025 met au banc des accusés Boni Yayi, président du parti Les Démocrates. « L’idéal a été asphyxié par un leadership d’un autre âge. Une dérive qui a pris un coup d’accélérateur depuis notre congrès de 2023 à Parakou où le parti a changé de direction. Il n’a échappé à personne les discours à la limite de l’humiliation et du régionalisme (…) qui ont motivé ce changement », a écrit Michel François Sodjinou dénonçant le style de gestion du parti Les Démocrates. Rappelant le style autoritaire adopté par Boni Yayi dans la désignation de ses candidats en 2016 et en 2021 à la Présidence, Michel François Sodjinou regrette le plan mis en marche depuis l’élection de Boni Yayi à la tête du parti pour faire subir « le martyre sous les coups de boutoir de la nouvelle caste » à Éric Houndété et son cercle rapproché. Par la suite, le député Sodjinou parle d’une concentration du pouvoir de décision à la tête du parti, du mépris faits à certains coordonnateurs. « Boni Yayi, notre président ne peut pas continuer à décider seul du destin de notre parti. (…) Ce parti n’a pas été créé pour servir de tremplin à quelques ambitions personnelles. Il a été créé pour redonner une voix au peuple. Et aujourd’hui, cette voix est confisquée », lit-on dans la lettre du député Michel François Sodjinou le ton remonté et épuisé de supporter les mépris au sein de son parti Les Démocrates. Cet épuisement est ce qui l’a conduit à refuser, dit-il, de remettre le parrainage au parti. C’est ce qui l’a amené, dit-il, à contester le processus de désignation du duo candidat Renaud Agbodjo et Jules Lodjou. « J’annonce publiquement que je ne reconnais pas le processus actuel de désignation du duo présidentiel, tel qu’il a été conduit. Je ne peux pas me rendre complice d’une mise en scène qui trahit nos principes fondateurs », écrit Michel François Sodjinou. Toute la trame de sa lettre renvoie à une crise de gestion des hommes, un problème de considération, un excès d’autorité et de pouvoir du président Boni Yayi, des privilèges d’un clan au détriment d’un autre. En l’espace d’une nuit et d’un matin, les deux lettres signées des deux députés sont assez révélatrices. Le malaise est profond. Il est interne et, comme le dit Michel François Sodjinou dans ses mots conclusifs, « il est temps de reconstruire Les Démocrates sur des fondations solides – celles de la confiance, du respect et du courage politique ».

B. K. S

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