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Gestion durable des eaux souterraines face à la pollution : Cotonou accueille un atelier régional sur la question

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Le Bénin abrite depuis ce mercredi un atelier régional sur les meilleures pratiques de gestion partagée des ressources en eaux souterraines, organisé par le Ministère béninois de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, en partenariat avec l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). L’événement, qui se déroule du 22 au 24 octobre 2025 à Cotonou, réunit des experts venus de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord pour débattre du thème : « Pollution et forte minéralisation des eaux souterraines ».

Lors de la cérémonie d’ouverture, Saïd Hounkponou, Directeur général de l’Eau du Bénin, a rappelé l’importance stratégique des ressources en eaux souterraines, essentielles à la vie et au développement. « Près de 50 % de la population mondiale s’approvisionne en eau à travers ces ressources, et 43 % servent à l’irrigation agricole », a-t-il souligné, ajoutant qu’au Bénin, 90 % de l’eau potable provient des nappes souterraines. Le Directeur Général a mis en garde contre la pollution croissante et la forte minéralisation des nappes phréatiques, aggravées par la croissance démographique et les effets du changement climatique. « Une eau polluée n’est plus utile à rien. Il est donc urgent d’anticiper pour garantir la disponibilité d’une ressource en quantité et en qualité suffisantes », a-t-il insisté.

L’atelier s’inscrit dans le cadre du projet régional NB-ITTAS, qui concerne les systèmes aquifères d’Iullemeden-Taoudéni-Tanezrouft, partagés entre sept pays. Il s’agit de l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigeria. Ce programme vise à renforcer la gestion concertée et la protection durable de ces ressources partagées.

Le représentant du ministre béninois de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Emmanuel Agbide Lawin, a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour une coopération régionale accrue.« L’eau souterraine est un patrimoine commun invisible mais indispensable. Elle soutient l’agriculture, l’élevage et l’économie, et assure la résilience de nos territoires face au changement climatique. » Il a salué les projets pilotes qui favorisent une meilleure connaissance des aquifères, des approches innovantes de gestion intégrée, et une amélioration de l’accès à l’eau dans les zones rurales.

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Représentant l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), Soumaya Mouhli a salué la continuité des efforts régionaux entamés lors de la rencontre d’Abuja, en septembre 2025, consacrée à la recharge des nappes et à l’accès à l’eau. « Nous devons combiner la protection quantitative et la préservation qualitative des eaux souterraines. Ces deux dimensions sont indissociables d’une gestion durable », a-t-elle déclaré. Mouhli a rappelé que depuis le lancement du projet NB-ITTAS en 2019, de nombreuses avancées ont été enregistrées pour mieux comprendre la dynamique des aquifères transfrontaliers et promouvoir leur gestion concertée. « La lutte contre la pollution et la minéralisation excessive exige une synergie régionale et une coopération scientifique renforcée. Cet atelier doit permettre de formuler des recommandations concrètes pour l’avenir hydrique de notre région », a-t-elle ajouté.

Les échanges qui se tiendront jusqu’au 24 octobre porteront sur la prévention de la pollution, la surveillance de la qualité des eaux, et la gouvernance partagée des aquifères transfrontaliers.
Les participants, venus notamment du Bénin, du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de la Tunisie, échangeront sur les bonnes pratiques observées dans leurs pays respectifs et proposeront des pistes d’action régionales pour préserver cette ressource vitale.

Médard Clobechi

 

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