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Plaidoyer pour les Droits Humains : Amnesty International Bénin plaide pour une réforme du code pénal et du code Numérique

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À l’occasion de la Journée africaine des droits humains, Amnesty International Bénin a lancé un plaidoyer fort en faveur d’une révision du Code pénal, du Code du numérique et de l’adoption d’un Manifeste pour les Droits Humains 2026-2031, en prélude aux prochaines élections générales de 2026. L’organisation appelle à un renforcement de la liberté d’expression et de la protection des libertés publiques au Bénin.

Lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Bénin Royal à Cotonou, Amnesty International Bénin a présenté trois documents stratégiques élaborés en collaboration avec la société civile, des universitaires et la Chaire UNESCO des droits de l’homme. Selon Glory Hossou, coordonnateur médias de l’organisation, ces outils traduisent « la volonté d’Amnesty et de ses partenaires de contribuer de manière concrète à l’amélioration du cadre juridique béninois ».

L’initiative, a précisé Dieudonné Dagbeto, directeur exécutif d’Amnesty international Bénin vise à instaurer un dialogue constructif avec les autorités, les partis politiques et les acteurs de la société civile pour renforcer la démocratie et la transparence dans la gestion des libertés fondamentales. La première plaquette du plaidoyer cible cinq articles clés du Code pénal (237, 238, 239, 240-1 et 241-1), que l’organisation juge « flous ou excessivement répressifs » envers le droit de réunion pacifique.
Amnesty propose notamment : l’instauration d’un délai légal de réponse aux interdictions de manifestation, la création de voies de recours, et une distinction claire entre manifestants armés et non armés, afin d’éviter la criminalisation collective des rassemblements publics.

La deuxième plaquette s’intéresse au Code du numérique, en particulier aux articles 527, 550, 553, 557 et 560, accusés de restreindre la liberté d’expression en ligne.
Amnesty pointe du doigt l’article 550 sur le harcèlement électronique, jugé trop vague et susceptible d’ouvrir la voie à des abus contre les journalistes et activistes. L’organisation plaide pour un transfert de certaines infractions vers le Code de l’information et de la communication, avec : des définitions juridiques précises, un enncadrement proportionné, et des sanctions équilibrées.

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Un Manifeste 2026-2031 pour replacer les droits humains au cœur du débat politique

Le troisième document, intitulé « Manifeste pour les Droits Humains 2026-2031 », appelle les acteurs politiques à intégrer les droits fondamentaux dans leurs programmes électoraux. Cette feuille de route propose des engagements concrets pour. Il s’agit de renforcer la gouvernance démocratique, protéger la liberté d’expression, et promouvoir la justice sociale sur les cinq prochaines années.

En marge de la conférence, Amnesty a organisé un atelier thématique sur la liberté d’expression au Bénin, réunissant journalistes, universitaires et organisations de la société civile.
Le Dr Gilles Badet, maître-assistant à l’Université d’Abomey-Calavi et ancien secrétaire à la Cour constitutionnelle, a ouvert la séance par une leçon inaugurale sur la liberté d’expression dans un État de droit. Un panel de discussion a ensuite exploré les enjeux, défis et perspectives des médias et de la liberté d’expression dans le contexte béninois.

À travers ce plaidoyer, Amnesty International Béni entend influencer le processus législatif et encourager un débat national inclusif autour des droits humains, du numérique et de la démocratie. L’organisation souhaite que ses propositions seront examinées par le ministère de la Justice et intégrées dans les futures réformes avant les élections générales de 2026.

Médard Clobechi

 

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