
28 octobre 2016- 28 octobre 2025: Neuf ans après, l’affaire Sébastien Ajavon hante toujours la mémoire politique du Bénin
Il y a neuf ans jour pour jour, le 28 octobre 2016, le Bénin découvrait ce qui allait devenir l’affaire Sébastien Ajavon. La saisie de 18 kilogrammes de cocaïne pure dans un conteneur appartenant à Cajaf-Comon, société de l’homme d’affaires et candidat malheureux à la présidentielle de la même année. L’affaire allait rapidement dépasser le cadre judiciaire pour s’enraciner au cœur du débat politique national.
Relâché dans un premier temps faute de preuves, Sébastien Ajavon sera rattrapé en 2018 par une condamnation à 20 ans de prison. Entre-temps, son image d’entrepreneur prospère et de soutien du pouvoir naissant de 2016 s’est transformée en celle d’un opposant en exil. Depuis la France, où il a obtenu le statut de réfugié politique, l’homme n’a cessé de dénoncer un complot politique orchestré selon lui par ceux qu’il avait autrefois soutenus.

L’affaire Ajavon a profondément marqué la vie politique béninoise. En 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a jugé que les droits politiques de l’homme d’affaires avaient été violés. Elle a même demandé la suspension des élections municipales, décision que le gouvernement béninois a refusé d’appliquer, avant d’annoncer son retrait du protocole de la cour.
Neuf ans après, le nom de Sébastien Ajavon reste associé à une fracture entre justice et politique. L’affaire, jamais refermée dans les consciences, continue de rappeler qu’au Bénin, les dossiers judiciaires à forte teneur politique laissent toujours des traces durables.
Joseph Sossou
