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Absence du parti les Démocrates à la présidentielle de 2026 : Yayi accuse Talon, Wilfried Houngbédji évoque une politique de l’autruche

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28 octobre 2025. Boni Yayi, ancien président de la République (2006-2016) et président du parti d’opposition les Démocrates s’offre un moment médiatique. Un discours succinct empreint d’émotions. La trame est bien circonscrite au processus électoral en cours au Bénin. Le visage de l’homme semble renvoyer des signes de fatigue, de tristesse et de regrets. Ces sentiments sont justifiés. Ils tiennent leurs racines de ce que Boni Yayi lui-même finira par nommer « l’exclusion » du parti d’opposition les Démocrates de la course pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026. Quelques jours avant la sortie médiatique de Boni Yayi, deux événements se sont produits. Premier acte. En sa qualité d’ancien président de la République, Boni Yayi s’était entretenu au palais de la Marina loin des caméras le vendredi 24 octobre 2025. Cette rencontre d’échanges avait eu lieu dans un contexte où le dossier de candidature du duo candidat du parti les Démocrates, Renaud Agbodjo et Jude Lodjou, à la présidentielle du 12 avril 2026, souffrait d’un seul parrainage, celui du député Michel François Sodjinou. Ce député avait réussi à obtenir des instances judiciaires et de la Cena une décision d’annulation de sa fiche de parrainage qu’il avait préalablement remis au parti aux fins de parrainer le duo candidat du parti les Démocrates (LD) à la présidentielle. S’étant rétracté, le député Michel François Sodjinou laissait ainsi le parti LD avec 27 parrainages, loin du compte des 28 parrainages exigés par la loi. La polémique enfle. Beaucoup y voient la main du pouvoir Talon derrière cet épisode politico-judiciaire avec des relents institutionnels. Le contexte est chargé en suspicions. Et Boni Yayi, en fin stratège, s’élance vers le Palais de la Marina pour sauver son parti du naufrage redouté par les militants et une partie de l’opinion électorale s’identifiant à la vision du parti LD. Mais depuis son retour du palais, Boni Yayi était silencieux. Entre le 24 et le 29 octobre 2025, les spéculations allaient dans tous les sens. Les spécialistes en écriture de scénarios cinématographiques avaient même vu, à travers cette rencontre, des deals, des concessions et des pouvoirs d’influences censés concourir à la résurrection du parti LD. Hélas, le lundi 27 octobre 2025, la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction compétente pour connaître des contentieux électoraux, va statuer suite à des recours formulés par les militants du parti LD. Tous les recours visaient un objectif , celui de réussir à établir la violation de la Constitution par les décisions de la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui avait disqualifié le duo Agbodjo-Lodjou. La décision est sans appel. Les sages de la Cour constitutionnelle ont déclaré l’irrecevabilité de certains recours, reconnu la justesse des décisions de la Cena et met ainsi fin, de façon définitive, au rêve présidentiel du duo candidat du parti les Démocrates. Les décisions de la cour sont sans recours. Ce 28 octobre 2025, Boni Yayi a regretté cette décision. Il attribue d’ailleurs le cours des évènements malheureux qui frappent son parti à son successeur, le Président Patrice Talon. Déçu, Boni Yayi l’est. Il ne s’en cache pas. Tout comme il ne se retient pas de désigner le coupable. Boni Yayi accuse Patrice Talon de pratiquer systématiquement l’exclusion à toutes échéances électorales. Son déplacement du 24 octobre n’aura donc servi à rien, laisse entendre Boni Yayi, lui qui, était aller demander à Patrice Talon de tout faire pour que le parti Les Démocrates puisse participer à la présidentielle du 12 avril. « Avec l’échange que j’ai eu avec le président Talon, je retiens que selon lui, tout le monde doit être à la mouvance, autour de lui. Selon lui, plus de démocratie, plus d’opposition au Bénin », a déclaré Boni Yayi avant d’annoncer sa retraite sanitaire alors même que les enjeux électoraux sont encore intacts avec les élections communales et législatives. Mais la réplique n’a pas tardé à venir du camp du pouvoir. Comme il en a l’habitude, le porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a réagi aux propos accusatoires de l’ex-président beninois Boni Yayi. « Pathétique… Monsieur Boni Yayi fait du mister Yayi et refuse d’assumer ses responsabilités dans la crise qui secoue son parti », a-t-il réagi au micro de RFI. Wilfried Léandre Houngbédji dénonce une  »politique de l’autruche » propre au Président YAYI face à la crise interne qui a éliminé le parti LD de la course à la présidentielle du 12 avril 2026. Le porte-parole du Gouvernement rejette les accusations visant à voir la main de Patrice Talon dans des actions de manipulation des institutions ou de débauchage du député Michel François Sodjinou qui à lui seul, a hypothéqué la participation du parti à la présidentielle. Pour l’heure, le contexte politique et électoral s’est tiédi depuis la disqualification du duo candidat du parti les Démocrates en dépit des appels de principe visant à contenir les ardeurs des militants et sympathisants colériques.

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B. K. S

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