« Projet « Réinventer la cité lacustre Ganvié » : le gouvernement lance les travaux de la route Akassato-Sô-Ava et inaugure de nouveaux équipements communautaires
La commune lacustre de Sô-Ava a connu ce vendredi un tournant important de son développement avec le lancement officiel des travaux de la route Akassato–Sô-Ava et l’inauguration des nouveaux équipements communautaires dans le cadre du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié ». Il s’agit d’un programme phare du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD).
Présidée par le ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable, José Tonato, la cérémonie s’est déroulée en présence du préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, et de l’ambassadrice de France près le Bénin, Nadège Chouat. Cette double initiative marque une étape décisive dans le désenclavement de la commune et dans la modernisation des infrastructures sociales de Ganvié.
Le préfet Jean-Claude Codjia a salué la vision du Président Patrice Talon et l’engagement du gouvernement à rapprocher le développement des populations où qu’elles se trouvent ». Selon lui, « Sô-Ava est véritablement partie sur la voie du progrès », grâce à une planification rigoureuse et à la coopération entre l’État, les collectivités locales et les partenaires techniques et financiers.
Le projet de bitumage de la route Akassato–Sô-Ava, longtemps attendu, vise à relier de manière fluide la commune lacustre au reste du département de l’Atlantique. Cette route facilitera non seulement les échanges économiques et touristiques, mais renforcera aussi la mobilité des populations et l’accès aux services sociaux de base. « Cette infrastructure transformera durablement la commune en améliorant la circulation des personnes et des biens et en stimulant le tourisme autour de Ganvié », a expliqué le préfet Codjia, avant d’inviter les populations à « préserver et entretenir les acquis du projet ».
Pour le ministre José Tonato, ce projet s’inscrit dans la continuité du PAG 2 (2021-2026) qui fait du tourisme durable et de la préservation du cadre de vie une priorité. « Le développement touristique est la colonne vertébrale de notre économie », a-t-il rappelé, soulignant que Ganvié fait partie des sept pôles touristiques identifiés par le gouvernement.
Grâce au cofinancement de l’AFD et du budget national, la commune de Sô-Ava bénéficie d’un investissement global de plus de 50 milliards FCFA, destiné à améliorer les conditions de vie des habitants, à travers la construction d’infrastructures modernes, la fourniture d’eau potable, l’électrification sous-lacustre et la création d’équipements socio-communautaires.« Pour que le tourisme se développe, il faut d’abord un cadre de vie viable », a insisté le ministre, précisant que « la France et le Bénin ont uni leurs efforts pour transformer Ganvié en un modèle de développement territorial durable ».
L’ambassadrice de France, Nadège Chouat, a réaffirmé le soutien de son pays au projet. « La France est heureuse d’accompagner le Bénin dans cette ambition de transformer Ganvié et d’améliorer les conditions de vie des populations », a-t-elle déclaré.
Elle a rappelé que le programme bénéficie d’un cofinancement de 38 millions d’euros, soit environ 25 milliards FCFA, et qu’il vise à doter la cité lacustre d’infrastructures d’assainissement, d’accès à l’eau et à l’électricité, ainsi que d’équipements communautaires tels qu’une Maison des jeunes, une Maison de la Francophonie, un centre artisanal, un marché flottant et des espaces culturels pour les activités locales. Selon la diplomate, « le projet “Réinventer la cité lacustre de Ganvié” entend concilier modernité et préservation d’un mode de vie ancestral, tout en soutenant la création d’emplois alternatifs à la pêche ».
Au-delà de Ganvié, la France, à travers l’AFD, accompagne depuis 2015 dix villes béninoises dans leur transition vers un modèle de développement urbain plus durable, inclusif et résilient, pour un financement cumulé de 95 milliards FCFA.
Médard Clobechi
