
Burkina Faso : l’ex-DG de la SOFITEX, Arsène Gislain Somda écroué pour un détournement présumé de plus de 605 millions F CFA
L’ancien Directeur général de la Société Burkinabè des Fibres Textiles (SOFITEX), Arsène Gislain Somda, a été placé sous mandat de dépôt le 30 octobre 2025. Il est soupçonné d’avoir orchestré un détournement de fonds publics évalué à plus de 605 millions de francs CFA, selon un communiqué du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso, Sékou Traoré.
D’après les premières conclusions de l’enquête, trois personnes sont mises en examen. Il s’agit de l’ancien DG de la SOFITEX, la Directrice des Finances et de la Comptabilité, Mariam Koné, et Arouna Ouattara, PDG de la société Générale des Équipements. Les deux premiers sont poursuivis pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, tandis que le troisième est inculpé pour complicité. Tous trois ont été placés en détention provisoire par le Doyen des juges d’instruction.
L’affaire trouve son origine en juillet 2025, lorsque le Parquet a découvert l’émission douteuse de deux chèques bancaires au nom de la SOFITEX, d’un montant total de 605.690.068 F CFA.
Le premier, daté du 27 novembre 2024, s’élevait à 299.795.302 F CFA, tandis que le second, émis le 24 décembre 2024, atteignait 305.894.766 F CFA. Ces transactions ont éveillé les soupçons des autorités judiciaires, qui ont ouvert une information judiciaire.

L’enquête a permis de retracer un circuit financier frauduleux impliquant la société « Générale des Équipements ». Selon le Parquet, Arouna Ouattara, PDG de ladite entreprise, aurait encaissé les deux chèques avant d’en remettre le montant à Arsène Gislain Somda. Ce dernier aurait ensuite versé une commission à Mariam Koné, en guise de récompense pour son « accompagnement » dans la manœuvre.
Le Procureur du Faso, Sékou Traoré a précisé que l’instruction judiciaire suit son cours et pourrait « ratisser plus large » afin d’identifier d’éventuels complices et de retracer la destination finale des fonds publics détournés.
Médard Clobechi
