Le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte au pouvoir en Guinée a officiellement déposé ce lundi, son dossier de candidature à la Cour suprême pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025. Une annonce plus ou moins attendue dans le processus politique du pays, quatre ans après le coup d’État contre l’ex-président Alpha Condé.
Initialement, le chef de la transition s’était engagé à remettre le pouvoir aux civils à l’issue d’une période transitoire. Mais, Mamadi Doumbouya a finalement décidé de briguer la magistrature suprême en participation à l’élection présidentielle prochaine.
Cette volte-face provoque une onde de choc dans la classe politique. Plusieurs formations de l’opposition dénoncent une « confiscation du pouvoir » et accusent le général de vouloir prolonger indéfiniment le règne militaire sous un vernis électoral.
Outre le chef de la junte, une dizaine d’autres candidats ont également déposé leurs dossiers de candidature auprès de la Cour suprême. Toutefois, plusieurs figures majeures de la scène politique guinéenne manquent à l’appel. L’ancien président Alpha Condé, l’opposant historique Cellou Dalein Diallo et l’ex-Premier ministre Sidya Touré ne figurent pas parmi les prétendants. Tous trois sont actuellement en exil et se trouvent écartés du processus électoral, soit en raison de la limite d’âge imposée, soit à cause de la règle exigeant une présence continue sur le territoire national.
Les prochains jours seront décisifs pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI), appelée à valider les candidatures et à garantir un processus transparent.
Médard clobechi
