
Un ressortissant nigérien a été présenté, le mardi 11 novembre 2025, devant la première chambre correctionnelle de flagrant délit du Tribunal de première instance de Cotonou. Il est accusé d’avoir tenu des propos offensants à l’égard du président béninois, Patrice Talon, dans un contexte marqué par la fermeture prolongée des frontières entre le Bénin et le Niger.
D’après les informations portées à la connaissance du tribunal, le prévenu aurait diffusé un message audio sur un forum WhatsApp pour exprimer son exaspération face aux restrictions de circulation entre les deux pays. Dans ce message, il aurait employé des termes jugés injurieux envers le chef de l’État béninois.

Suite à la diffusion de cet enregistrement, l’homme a été arrêté puis placé sous mandat de dépôt. À l’audience, il a contesté les accusations, affirmant qu’il n’avait aucune intention d’insulter le président Talon. Selon lui, son message visait uniquement à interpeller les autorités nigériennes sur la nécessité de rouvrir les frontières. Marié à deux Béninoises, le prévenu a insisté sur son attachement au Bénin et son respect envers les institutions du pays. L’avocat du prévenu a sollicité une remise en liberté provisoire, arguant que le message controversé traduisait davantage un cri de détresse qu’une insulte délibérée. Il a rappelé que la situation frontalière actuelle provoque de nombreuses frustrations parmi les citoyens des deux nations, qui partagent des liens historiques et familiaux étroits.
Après examen des arguments, le tribunal a décidé de renvoyer le dossier au 2 décembre 2025 pour la poursuite des débats et l’étude de la demande de mise en liberté provisoire. L’affaire suscite déjà des réactions, certains y voyant un signe de tension persistante entre Cotonou et Niamey malgré les appels au dialogue.
Laura LEKE
