Royaume-Uni : Londres menace de restreindre les visas à trois pays africains pour défaut de coopération
Le gouvernement britannique a annoncé, ce lundi 17 novembre 2025, son intention de restreindre l’octroi de visas à trois pays africains: l’Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo, qu’il accuse de ne pas collaborer suffisamment pour la réadmission de leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire britannique. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une réforme migratoire plus large que le gouvernement travailliste devait présenter au Parlement dans la journée.
Selon le Home Office, ces trois pays ont un mois pour améliorer leur coopération, faute de quoi les restrictions s’appliqueront aux visas de tourisme et visas VIP. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la sécurité des frontières, Alex Norris, a insisté sur la gravité de la situation, jugeant « inacceptable » la faible collaboration de ces États. La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a quant à elle averti :« Acceptez le retour de vos ressortissants ou vous perdrez le privilège de pouvoir entrer dans notre pays. »
Le gouvernement prévoit dans sa réforme plusieurs mesures visant à réduire les arrivées de migrants illégaux, notamment depuis le nord de la France via de petits bateaux. Les propositions incluent la réduction de la protection accordée aux réfugiés, qui devront rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr, et la suppression de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile. Le texte prévoit également un accélération des expulsions, avec l’encadrement des recours à la Convention européenne des droits de l’homme. Ces mesures interviennent alors que le nombre de migrants arrivant au Royaume-Uni a dépassé les chiffres de l’an dernier : 39 292 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier 2025, contre 36 816 en 2024. Parallèlement, les demandes d’asile ont augmenté de 18 % en 2024, alors qu’elles baissaient de 13 % dans l’ensemble de l’Union européenne. Depuis 2021, le Royaume-Uni a enregistré plus de 400 000 demandes d’asile, contre 150 000 sur la période 2011-2015, illustrant la pression migratoire croissante sur le pays et la volonté des autorités britanniques de durcir leur politique.
Cette annonce marque une tension diplomatique potentielle entre le Royaume-Uni et les pays concernés, alors que Londres entend renforcer sa maîtrise des flux migratoires et encourager la coopération internationale sur les retours des ressortissants en situation irrégulière.
Laura LEKE
