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Vulgarisation autour de la nouvelle Constitution adoptée par les députés : le Maire Ahouandjinou et les populations d’Abomey-Calavi informés sur le nouveau texte

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La salle de délibération de la mairie d’Abomey-Calavi a servi de cadre ce dimanche 23 novembre 2025 à une séance d’échange entre les populations et une forte délégation composée de députés à l’Assemblée nationale, d’un membre du gouvernement, des élus locaux et municipaux. Cette rencontre a permis d’expliquer aux forces vives de la commune, les tenants et les aboutissants de la récente révision de la Constitution opérée il y a une semaine.

 

Échanger avec les populations et leur expliquer les motivations de la derrière révision Constitutionnelle et exposer les grandes lignes et nouveautés du contenu. C’est l’objectif principal de la rencontre qui s’est tenue ce dimanche 23 novembre à la mairie d’Abomey-Calavi. En effet, la révision du 15 novembre derniee, alimente depuis quelques jours, les débats à travers le pays. Beaucoup y trouvent une révision opportuniste même si le nombre de mandats presidentiels est toujours maintenu à deux.
Cette occasion, le député Orden Alladatin, président de la commission des lois au parlement et pour la circonstance chef de délégation, a entretenu pendant plus d’une demie heure les populations, et ceci en langue fon afin de se faire comprendre. De l’augmentation du nombre d’années de mandat qui passe de 5 ans à 7 ans, à la création du Sénat, le député Orden Alladatin a à travers ses explications pertinentes, relevé les points positifs de cette réforme ainsi que d’autres initiatives prises par le gouvernement du président Patrice Talon en harmonie avec la représentation nationale. Le communicateur a à titre d’exemple cité la loi sur l’embauche en République du Bénin.

Au cours de cet échange interactif, les populations venues assister à la rencontre ont posé aux communicateurs quelques-unes de leurs préoccupations.

Tout en saluant les députés à l’Assemblée nationale et le Ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin qui était de la délégation pour cet exercice auquel ils se sont livrés, le maire de la commune d’Abomey-Calavi Angelo Ahouandjinou a remercié les participants venus de tous les arrondissements de la commune pour répondre à cet appel. L’édile de la cité des Djaka a invité ces derniers à porter désormais la bonne information auprès des populations à la base.

L.T.

*Extrait des propos de l’He Orden Alladatin à l’issue de la rencontre*

 

Banniere carrée

 

« Vous savez, quand on a adopté le texte, il y a une semaine, ce n’était pas suite à une large popularisation du contenu. Qu’il vous souvienne que c’est sur proposition des députés Ake Natonde et Assan Seibou que ce texte a été étudié à l’Assemblée nationale. Dans la constitution, les conditions pour la modification de la condition sont précises.
Il faut une étude sur la recevabilité et puis après, une étude dans le fond.

L’étude de la recevabilité suppose que la représentation nationale s’interroge sur trois questions essentielles. Est-ce qu’au moment où l’on entame la discussion sur la révision de la constitution, l’intégrité du territoire est menacée, est entamée ? La réponse de l’Assemblée nationale était non.
Donc, nulle atteinte, il y a eu des incursions jihadistes, mais notre territoire n’est pas entamé. Après, on voit si la proposition parvenue à l’Assemblée nationale concerne la forme républicaine de l’État. Est-ce que dans la constitution, il a été question de monarchie ? Non.
Donc, la forme républicaine n’est pas entamée.
Nous sommes demeuré un système républicain de séparation de pouvoirs, de liberté et d’institutions qui fonctionne normalement. Et la troisième chose qu’il faut analyser, c’est la laïcité de l’État.
Est-ce que la proposition parvenue à l’Assemblée nationale concerne la laïcité ? Est-ce qu’on introduit, par exemple, une république religieuse ? Je ne vais pas citer une religion particulière. Sur ce point-là, non, la laïcité n’est pas entamée.
Nous avons entamé le vote sur cette question de recevabilité.
Et puis, la recevabilité a été admise. Il faut pour ça 82 députés sur les 109 que nous constituons. Nous avons eu la recevabilité et nous sommes allés à l’analyse au fond.
Après ça, le texte a été adopté à 90 députés sur les 109 que nous constituons à l’Assemblée nationale. Si cette adoption n’avait pas été acquise, le président de la République pouvait faire passer le texte au référendum. Mais nous n’en sommes pas arrivés-là, puisque à l’Assemblée nationale, le processus s’est bouclé, tel que prévu par la Constitution.
Mais ce n’est pas parce que le texte a été adopté à l’Assemblée nationale, selon les règles et selon les règles de l’art, qu’il faut s’en limiter à ça. Le président de la République a dit oui, nous avons respecté les textes de la Constitution. Mais moi, je veux que vous alliez le dire aux populations avant que je ne passe à la promulgation.

Et nous, nous profitons aussi pour désintoxiquer un peu, parce que vous avez tous entendu ce qu’il y a eu autour. Voilà, donc, c’est autant de choses que nous sommes venus faire.

(….)
Vous avez suivi la séance avec nous. Nous avons voulu aller en langue, et vous avez vu l’écoute des populations, et vous avez vu même leur participation et senti même leur adhésion à ce qui a été fait. Vous êtes les journalistes, moi j’étais au crachoir, et vous êtes mieux placés pour apprécier l’ambiance de cette discussion-là.
C’était une discussion citoyenne, sympathique, et puis je pense que l’essentiel a été dit. Nous avons insisté sur ce qui a été touché dans la Constitution. Nous avons dit que la souveraineté appartient au peuple, mais elle est déléguée.
Nous avons un système de représentation nationale, donc à des mandats donnés, vous avez des élus que vous désignez, à qui vous faites confiance. Et pour cela, on a dit qu’on ne peut pas être en campagne tout le temps. Il y a un moment pour faire la campagne, et il y a un moment pour s’unir pour le développement du pays.

Et c’est pour ça que nous leur avons expliqué les tenants et les aboutissants de la trêve. Nous leur avons parlé du Sénat, qui est chargé de veiller sur cette cohésion nationale, sur l’édification de la paix, sur les questions liées à la défense du territoire, à la sécurité, sur les questions de démocratie et de paix. Nous leur avons expliqué tout ça.
Et nous leur avons dit les sages de la République qui doivent y siéger. Nous leur avons dit que ce sont les anciens présidents de la République, que ce sont les anciens présidents élus de la Cour constitutionnelle, que ce sont les anciens présidents élus de l’Assemblée nationale. Et puis, ce sont les gens qui ont participé au commandement, dans l’effort de sécurité et de défense de la République, plus quelques citoyens, si le nombre n’atteignait pas 25. C’est ce que nous avons dit. Et nous avons parlé du mandat.
Nous avons dit par le mandat qu’il faut, pour la stabilité des actions de développement, pour la stabilité de l’action publique, qu’il faut instruire les choses dans le temps. Donc nous nous sommes entendus que le renouvellement des mandats sera limité. Vous êtes élu pour un mandat renouvelable une fois.
Et que nul de sa vie ne peut faire plus de deux mandats pour ce qui concerne le président de la République. Mais quand on a dit ça, il faut lui donner le temps d’inscrire son action dans le temps. Parce que vous savez, les enjeux de développement aujourd’hui ne pardonnent pas.
Le monde évolue et les grands pays travaillent pour eux.

Et pour les besoins qui nous assaillent, les besoins d’emploi des jeunes surtout, les besoins de bien-être collectif, il faut que l’action publique s’inscrive dans la durée. Et pour cela, on a voulu assurer une certaine stabilité en poussant le mandat du président de la République à sept.
Mais quand vous avez mis le mandat du président de la République à sept, nous avons opté pour les élections générales. Au cours de la même année, nous devons avoir toutes les élections majeures. On ne peut donc pas avoir des mandats du président de la République qui sont fixés à sept ans et maintenir les autres mandats à cinq.
Ce serait anachronique.

Donc nous avons tout aligné pour que, malgré le mandat de sept ans du président de la République, qu’il y ait des élections générales dans tous le pays et que la stabilité de l’action publique se décline jusqu’à la base. Voilà un peu ce que nous avons dit.

Et nous avons l’impression que les populations l’ont accueilli et nous ont compris. »

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