
Campagne nationale de vaccination anti-HPV 2025: « Parents, ne laissez pas passer cette chance », l’alerte du Dr Alain DAVO
L’émission de la SRTB de ce vendredi 5 Décembre 2025 consacrée au cancer du col de l’utérus a posé un cadre simple, rappeler l’essentiel et pousser les parents à agir. Invité de Arlette Vodounnon, le Dr Alain DAVO, Médecin Coordonnateur de la zone sanitaire Klouékanmè-Toviklin-Lalo, a recentré le débat sur l’infection persistante au HPV, à l’origine de la multiplication anarchique des cellules du col de l’utérus. Le mot-clé revient dans son discours HPV. Sans dépistage ni traitement, ces lésions évoluent lentement vers la maladie. Les facteurs de risque sont connus : entre autres rapports sexuels précoces, partenaires multiples, tabagisme et immunodépression liée au VIH.
Depuis le 1er décembre et jusqu’au 7, le ministère de la santé organise une campagne nationale destinée aux filles de 9 à 14 ans. Le Dr Alain DAVO rappelle que le vaccin anti-HPV est gratuit et accessible. L’introduction dans la vaccination de routine cible exclusivement les filles de 9 ans, et la campagne sert à intégrer celles de 10 à 14 ans restées en marge. Pour lui, c’est une fenêtre courte mais utile pour réduire les cas futurs de cancer du col de l’utérus.
Il insiste aussi sur le dépistage. Les femmes de 25 à 65 ans doivent se rendre dans les maternités tous les 3 à 5 ans. Le cancer progresse lentement et ne donne souvent aucun signe au début. Au Bénin, au regard des statistiques disponibles, le retard dans le dépistage et la prise en charge expose quatre à cinq femmes chaque jour au diagnostic de cancer du col de l’utérus et une à deux en meurent. Le médecin parle d’un problème de santé publique. Les traitements existent pour les lésions précancéreuses, disponibles dans plusieurs centres. Lorsqu’un cancer est détecté à temps, les chances de guérison ne sont pas moindres, même si la mortalité reste élevée du fait du retard.

La campagne en cours s’appuie sur les équipes mobiles déployées dans les écoles, collèges, centres de santé, ateliers d’artisans et lieux publics. Dans sa zone sanitaire, la couverture est à 55 % après quatre jours, avec des arrondissements encore à la traîne que sont Adjahonmè, Lanta, Missinko, Houédogli, Lalo-centre et Gnizoumè. Les relais communautaires, maires, chefs de village, leaders religieux et radios locales sont sollicités pour lever les hésitations. Le Dr Davo précise que le vaccin ne présente aucun risque. Aucun effet indésirable notable n’a été signalé jusqu’à présent dans sa zone. La prise en charge des réactions simples comme la fièvre, la douleur locale et autres est gratuite dans toutes les formations sanitaires.
Il met en garde contre l’infodémie et demande aux familles de ne pas céder aux rumeurs. Les ministères des enseignements primaire et secondaire participent à l’organisation, du niveau central jusqu’aux établissements scolaires. Les équipes travaillent jusqu’à dimanche. Son message est direct, les parents doivent comprendre l’enjeu, autoriser la vaccination et soutenir les équipes engagées dans la lutte contre le HPV. Le médecin espère atteindre toutes les cibles avant la fin de la campagne.
Joseph Sossou
