
Visite d’échanges autour de la promotion de l’agroécologie à l’Institut de Recherche sur le Coton (IRC) : Lumière sur le projet RADIUS et les technologies agroécologiques
Hier mardi 9 décembre 2025, l’Institut de Recherche sur le Coton a accueilli une importante visite d’échange organisée par le réseau régional de recherche multi-acteurs sur l’agroécologie (RADIUS), financé par l’Union européenne et coordonné par le CORAF. Autour des parcelles de démonstration à Okpara, enseignants et étudiants venus de plusieurs institutions du Bénin et d’Afrique de l’Ouest ont partagé les résultats des expérimentations réalisées en agroecologie, méthodes et perspectives pour une agriculture résiliente face au changement climatique et à des enjeux de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
L’événement a réuni un panel hétérogène de participants issus des établissements universitaires publics, notamment l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), l’Université Nationale d’Agriculture (UNA) de Porto-Novo, l’université Nationale des Sciences, Technologies Ingenieries et Mathematique, et des chercheurs de l’IRC, autour des parcelles de démonstration disséminées sur le site de Okpara. Cette mobilité scientifique vise à diffuser les technologies agroécologiques et à tester des approches innovantes destinées à améliorer durablement la productivité tout en renforçant la résilience des systèmes agricoles.
Accueillant ses pairs, Dr Saturnin Azonkpin, point focal du projet RADIUS, a ouvert les échanges en exprimant la volonté du réseau de partager les résultats des travaux de recherche et de développement sur les pratiques agroécologiques innovantes. La visite présentera notamment « différentes techniques agroécologiques que nous allons tester et évaluer, telles que les systèmes de cultures innovants, les associations de cultures, les rotations et le semis sous couvertures végétales », a-t-il déclaré.
L’intervention du Dr. HOUNGNI, représentant de le Directeur Général de l’IRC a captivé les attentions. « L’objectif général du projet est d’assurer durablement la sécurité et la souveraineté économique alimentaire et nutritionnelle des populations, via une approche de transition agroécologique des exploitations agricoles d’Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il déclaré. Pour lui, cette session constitue « un cadre d’échange, de partage de connaissances et de présentation de résultats de recherche dans une approche participative ».
Les échanges ont également mis en lumière l’histoire locale d’Okpara. Dr AMONMIDE Isidore, chef d’antenne de Kandi, a rappelé que les parcelles visitées sur le site d’Okpara est né en 2007 suite à des protestations régionales liées à la subvention du coton, une donnée qui traduit les dynamiques socio-économiques et les priorités agricoles du territoire. Professeur Rodrigue Diego, enseignant-chercheur à l’université de Parakou a souligné que les pratiques mises en œuvre par RADIUS « contribuent réellement à la fertilité des sols ». Il s’agit là d’un point central pour la durabilité des systèmes agricoles face à la variabilité climatique. Du côté des étudiants, Clovis Jephthé Mahoutin, a pris la parole au nom de ses pairs. Il s’est montré particulièrement séduit par les objectifs du projet. « Cette sortie nous a été très bénéfique. Elle nous a permis de voir toutes les activités qui sont mises en œuvre pour préserver la durabilité de nos sols, surtout dans un contexte où le coton demeure la première culture économique du Bénin », a laissé entendre Clovis Mahoutin. Les rencontres du genre « ouvrent des perspectives de recherche pour la soutenance de notre mémoire de Master et éventuellement pour nos thèses en lien avec ce projet », a-t-il conclu.

Des mots inspirants de Saturnin Azonkpin
Point focal du projet RADIUS, Saturnin Azonkpin a eu l’honneur de s’adresser aux membres des différentes délégations d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants. Ses mots sont particulièrement inspirants. Ils ont eu le mérite de nourrir le sens de curiosité des visiteurs tout au long des échanges. La structuration des échanges annoncée par Saturnin Azonkpin a permis de revisiter les résultats de recherche, les pratiques agroécologiques innovantes qui impactent positivement la productivité et la résilience des systèmes agricoles. Aussi, les technologies agroécologiques en lien avec les systèmes de culture innovants, les associations de culture, les rotations, les semis sous couverture végétal, etc ont-elles été exposées aux visiteurs. Les échanges ont aussi permis d’insister sur l’importance d’un travail coopératif entre les acteurs académiques et les exploitants agricoles. La coopération RADIUS-CORAF-UE, qui soutient des démonstrations concrètes sur le terrain, est présentée comme une voie pour accélérer l’adoption de pratiques agroécologiques adaptées au contexte local, tout en favorisant l’emploi et l’innovation dans les filières agricoles.
Au-delà du partage de savoirs, l’événement a donné corps à une logique de co-apprentissage et de mutualisation des ressources. Les participants se sont accordés sur la nécessité d’articuler davantage les enseignements théoriques avec des essais pratiques sur les parcelles de démonstration, afin de mieux préparer les étudiants et les jeunes chercheurs à relever les défis actuels de l’agriculture béninoise.
Des retours d’expérience riches ont été évoqués tout au long de la visite. Les techniques présentées, notamment les systèmes de cultures innovants, les associations et rotations de plantes, ainsi que le semis sous couvertures végétales, ont suscité l’intérêt des enseignants, des chercheurs et des étudiants pour de futures pistes de recherche et d’actions sur le terrain. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre plus large des efforts régionaux visant à promouvoir une agriculture paysanne et moderne, dans une démarche de sécurité alimentaire et de souveraineté économique.
B.K.S.
