
Environ trente personnes interpellées lors des manifestations post-électorales au Cameroun ont été placées en détention provisoire et transférées à la prison centrale de Yaoundé-Nkondengui. Les manifestants ont été présentés au parquet du tribunal militaire de Yaoundé. Une vingtaine d’autres manifestants ont été libérés sous caution, informent des sources judiciaires.
Au total, cinquante personnes, dont un mineur, arrêtées dans le cadre des contestations de l’élection présidentielle d’octobre, ont comparu devant le parquet militaire. Après plusieurs heures d’audition, le ministère public a ordonné la détention provisoire d’une trentaine de prévenus, désormais incarcérés. Dans le même temps, une vingtaine de manifestants ont recouvré la liberté sous caution. Les manifestations avaient éclaté après l’annonce des résultats officiels du scrutin donnant vainqueur le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans.

Le collectif d’avocats de la défense conteste la légalité des procédures et demande la relaxe pure et simple de l’ensemble des prévenus. Ils dénoncent des arrestations arbitraires et pointent des irrégularités lors des audiences, notamment l’absence de traducteurs pour certains accusés ne maîtrisant ni le français ni l’anglais, langues officielles du Cameroun.
Médard Clobechi
