
Incident aérien au Burkina Faso : l’avion militaire nigérian et son équipage libérés après des excuses officielles d’Abuja
L’avion militaire nigérian de type C-130, immobilisé depuis le 8 décembre 2025 à Bobo-Dioulasso après un atterrissage d’urgence non autorisé a été libéré avec ses onze occupants à la suite d’excuses officielles du Nigeria. C’était lors d’une mission diplomatique d’apaisement conduite par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar.
Cette issue favorable est intervenue au lendemain d’une audience accordée le mercredi 17 décembre par le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition burkinabè, à l’envoyé spécial du président nigérian Bola Ahmed Tinubu. Portant un message de « solidarité et de fraternité », la délégation nigériane a officiellement reconnu les manquements ayant entouré l’incident, selon un communiqué du ministère nigérian des Affaires étrangères publié jeudi.

Au centre des discussions figurait l’incident du 8 décembre, lorsqu’un avion militaire nigérian a pénétré l’espace aérien du Burkina Faso sans autorisation préalable, avant d’effectuer un atterrissage d’urgence à Bobo-Dioulasso. L’appareil, qui transportait deux membres d’équipage et neuf militaires effectuait un vol de convoyage vers le Portugal lorsqu’un problème technique a contraint l’équipage à se poser pour des raisons de sécurité. Devant les autorités burkinabè, le ministre Yusuf Maitama Tuggar a reconnu des “irrégularités” dans la procédure de demande d’autorisation de survol, présentant les excuses officielles d’Abuja. Il a également salué la prise en charge jugée fraternelle des occupants de l’appareil par les autorités burkinabè.
Dans un communiqué daté du 9 décembre l’Armée de l’air nigériane avait indiqué que l’atterrissage avait été effectué « conformément aux procédures de sécurité standard et aux protocoles de l’aviation internationale », après la détection d’un incident en vol. Le Nigeria a insisté sur le caractère préventif et non délibéré de la manœuvre, réaffirmant son engagement au respect des normes internationales de sécurité aérienne. Abuja a par ailleurs tenu à désamorcer les tensions verbales suscitées par l’affaire. Le ministre des Affaires étrangères a fermement condamné les déclarations d’un responsable politique nigérian évoquant une prétendue “maltraitance” des militaires nigérians au Burkina Faso. Qualifiant ces propos d’« insalubres », Yusuf Maitama Tuggar a précisé que son gouvernement s’en démarquait totalement, rappelant que le personnel avait été traité avec courtoisie comme l’avait confirmé l’armée nigériane.
Médard Clobechi
