
Contrebande présumée des produits tropicaux à Tchaourou à la frontière béninoise : 16 douaniers et policiers sortent des griffes de la CRIET
Jeudi 18 décembre 2025. La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) vide le dossier chaud relatif à la sortie irrégulière de camions chargés de produits tropicaux à Kassouala, localité frontalière de la commune de Tchaourou avec le Nigéria. Dans ce dossier, 16 personnes dont huit (8) policiers, sept (7) douaniers et un (1) civil sont poursuivies. À l’issue des débats, la chambre correctionnelle a prononcé la relaxe au bénéfice du doute à l’endroit de l’ensemble des agents des forces de sécurité et de la douane, poursuivis notamment pour abus de fonction et blanchiment de capitaux. Aucune condamnation pénale n’a été retenue contre les hommes en uniforme. La juridiction spéciale n’a ainsi pas suivi les réquisitions du ministère public.
L’État débouté, des biens restitués

Dans ce dossier, l’État n’a pas eu gain de cause. À l’audience du 6 novembre 2025, le parquet spécial avait requis vingt-quatre (24) mois d’emprisonnement, dont douze (12) avec sursis, contre un commissaire de police et trois (3) douaniers. Pour les autres prévenus, une relaxe au bénéfice du doute avait été sollicitée. Mais la chambre correctionnelle en a décidé autrement. Dans sa décision, la CRIET a également ordonné la restitution des seize (16) camions saisis à leurs propriétaires, estimant que les éléments produits à l’audience ne permettaient pas d’établir, de manière certaine, la matérialité des infractions reprochées. Autre revers pour l’accusation, la cour a rejeté la demande de la Direction générale des douanes, qui réclamait plus de sept cent trente-sept millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts. Les arguments développés par l’administration douanière n’ont pas convaincu les juges. On se rappelle, les prévenus étaient accusés d’avoir facilité la sortie du territoire béninois de plusieurs camions transportant notamment du soja et de la noix de cajou, en violation des mesures de restriction alors en vigueur. Les faits auraient été révélés à la suite d’un contrôle mené par une équipe de la douane. Dans le cadre de l’enquête, plusieurs agents avaient été interpellés, puis placés en garde à vue à la Brigade économique et financière (BEF). Certains avaient été écroués, tandis que d’autres comparaissaient libres sous convocation. Avec la décision de la chambre correctionnelle de la CRIET, le dossier de Kassouala est clos, sauf revirement de situation.
Brivaël Klokpê Sogbovi
