Faits, gestes et scores électoraux en 2020: Humiliés, ils sont bons pour la « poubelle politique »
L’année 2020 a été marquée par les élections communales et municipales du 17 mai 2020 qui ont mis à mal l’hégémonie de certains leaders dans leurs différentes circonscriptions. Ces leaders pour la plupart sont des élus à qui revenait le coaching des positionnements et de la campagne. Au terme des communales, les résultats ne sont pas reluisants pour ces leaders. 2020 aura été un « annus horibilis » pour ces acteurs politiques qui ont fait la honte de leur différente formation politique.
Tidjani Affo Obo alias « Souwi », député Up de la 13e circonscription
C’est l’un des députés les plus connus de cette 8e législature surtout pour ses déclarations délirantes lors des campagnes en 2019. Il confiait à l’époque que son parti, l’UP, était incontestablement le plus fort, en tout cas dans sa circonscription. Il s’en était sorti avec 1 siège sur les deux et pouvait s’en frotter les mains. À l’occasion de ces communales, Souwi et son parti se devaient de confirmer à Bassila. Sur les 25 sièges en lice, l’UP n’a obtenu que 7 contre 08 pour le BR et 10 pour les FCBE. Ces communales sont donc une désillusion inédite pour l’honorable Souwi qui n’a été que l’ombre de lui-même au vu des résultats. L’échec de l’UP s’est étendu à tout le département de la Donga (Djougou, Ouaké, Copargo) où le parti n’a obtenu la majorité dans aucune commune.
Barthélémy Kassa se contente de sa seule commune dans la 3e circonscription
Le député et ancien ministre Barthélémy Kassa est resté maître dans sa circonscription pendant plusieurs années, allant parfois jusqu’à arracher les 3 sièges des législatives. La logique a été respectée lors des dernières législatives en 2019 pour le BR. Mais pour ces communales, la donne a changé. À part son Matéri natal où il l’a emporté de justesse, Kassa n’a pas pu mettre la main sur les autres communes. L’UP a dicté sa loi notamment à Cobly, Boukombé et Tanguiéta. Le soleil semble se coucher peu à peu pour l’homme.
Issa Salifou, Alidou Démolé Moko, Alassane Séidou et l’UP, perdants de la 1ère circonscription
L’ancien maire de Malanville, le député Issa Salifou alias Saley a perdu des plumes dans sa circonscription d’influence. Depuis 2002 où il a fait son apparition en politique, l’ancien présidentiable a toujours gardé son hégémonie. L’année 2020 aura été pour lui un camouflet. L’UP qu’il conduit dans la 1ère CE n’aura probablement aucune mairie à gérer. De Malanville à Karimama en passant par Kandi, l’UP est battu par les FCBE et le BR. Il en est de même pour Alassane Séidou et l’ancien maire Alidou Démolé Moko.
Sabaï Katé
Ancien maire, il n’a même pas montré son hégémonie lors des élections communales, la commune de Banikoara était la seule commune que le Bloc Républicain pouvait espérer.
Gounou Salifou Abdoulaye
Élu au sein du parti Bloc républicain a échoué. Il n’a pas suffisamment mouillé le maillot pour le parti qui a perdu face à l’Union progressiste.
Kora Gounou Zimé perd le contrôle de la 7e circonscription
À Kalalé, Sinendé, Bembèrèkè et Nikki, le BR n’a obtenu la majorité dans aucune commune. Et pourtant, Kora Gounou Zimé en l’absence des FCBE aux dernières législatives a permis au BR de s’y imposer sans partage. Mais avec l’entrée en lice des FCBE, le député a prouvé qu’il ne maîtrise pas sa circonscription et a été battu dans toutes les 4 communes tantôt par les FCBE, tantôt par l’UP.
Adam Bagoudou, communauté de sort avec Gbadamassi et cie
Adam Bagoudou du Bloc républicain a fait piètre figure dans la commune de Tchaourou. Au cours des élections communales du 17 mai dernier. Le cheval cabré a été malmené par les militants du baobab.
Charles Toko
La fin du séjour de Charles Toko dans le fauteuil de maire à l’hôtel de ville de Parakou a été une débâcle pour le Bloc Républicain. Il a quitté le navire de la troisième ville à statut particulier et vitrine du Nord. Le maire Charles Toko candidat à sa propre succession, sans doute, ne s’attendait pas que son séjour à l’hôtel de ville soit écourté. Élu conseiller municipal en 2015, Charles Toko venait à peine de faire ses premiers pas dans l’arène politique. Minoritaire au sein du conseil municipal de Parakou, Charles Toko n’avait pas la même l’influence dont il jouissait dans la presse, son secteur d’activité. En avril 2016, Patrice Talon devient le nouveau Président de la République. Les Forces cauris pour un Bénin émergent, parti alors au pouvoir et dominant au conseil municipal de Parakou perdent de l’influence. Charles Toko profite de sa proximité avec le nouveau chef d’État et se fait élire Maire de la ville de Parakou, bien que minoritaire. Il a été élu le 3 octobre 2016 par la grande majorité de 23 sur les 24 conseillers municipaux de Parakou pour succéder à Karimou Souradjou, le Maire Fcbe déchu. Seul candidat en lice, Charles Toko avait été proposé à cette fonction par un ensemble de onze (11) conseillers issus des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le parti de la majorité du régime affaibli par le départ de Boni Yayi de la Marina. Charles Toko vient donc de passer un peu moins de 4 ans à la tête de ville de Parakou. Le scrutin de cette année 2020 a été un test raté pour le désormais ex-édile de Parakou.
C’était le moment pour le jeune politicien qu’il est, de démontrer sa puissance politique et son influence dans la cité des Kobourou. Mais visiblement, le vote massif des populations pour la liste Fcbe sonne comme une sanction contre Charles Toko. Est-ce son bilan en 4 ans qui a déçu les populations ? Est-ce parce qu’il n’a pas su étendre son influence politique sur ensemble de la ville? Ou, est-ce le lien affectif qui lie les populations à Boni Yayi qui explique le vote ? De toutes les façons, les résultats de ce scrutin n’honorent ni le maire sortant ni la mouvance présidentielle avec tous les leaders en vue. La débâcle des partis soutenant le pouvoir Talon à Parakou est avant tout un échec douloureux pour le maire sortant Charles Toko. Débarqué du fauteuil de Maire après seulement 3 ans et quelques mois, Charles Toko tutoie ainsi sa mort politique.
Jean Eudes Okoundé
Député de la 9e circonscription électorale, il est originaire de Dassa a mordu la poussière face au bouillonnant Nicaise Kotchami Fagnon, ancien ministre des Transports. Okoundé a fait piètre figure.
Agoua Edmond
L’homme de la 10e CE est un soutien inutile et encombrant pour la rupture. Comme l’a dit Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand, Agoua est « un homme du passé ». Il n’a plus aucune influence dans la 10e et les élections communales de 2020 l’ont prouvé à suffisance. Aucun maire dans l’escarcelle de l’Union progressiste qui dirige pourtant dans la zone.
David Gbahoungba
Élu député dans la 12e CE, ce natif de Dogbo n’a absolument « rien vu » pendant les joutes électorales de 2020. Le Bloc républicain sous sa bannière s’est couché à plat ventre devant sa sœur jumelle Up.
Gbadamassi Abdel-Kader, Chantal Ahyi
Tous du Br, ils ont perdu face à l’impitoyable machine de l’Up en assistant impuissant à la débâcle du parti au cheval cabré.
Euric Guidi, député de la 17ème CE
Originaire de Comé, l’homme a été laminé par le Bloc républicain lors des dernières élections communales, il n’a pas pu mouiller le maillot convenablement pour ravir la vedette au Br.
Rosine Dagniho, élue de la 18 CE
Elle a été humiliée lors des dernières élections communales. Son soutien pour la rupture laisse à désirer.
Schanou Sofiath, Jonas Gbènamèto du Br
Ils ont mordu la poussière face à l’Up dans la 19 CE.
Paulin Gbènou, Mathias Kouwanou.
Le tandem de l’échec dans la 20è CE. Ils n’ont pu rien obtenir devant l’Up.
Bissiriou Awaou, député de la 21è CE.
Elle a échoué face à l’Up.
Mama Sanni, élu député Up dans la 23 CE
Il a été incapable de reprendre le flambeau et a laissé la mairie de Bohicon échapper à l’Up et aller dans le giron des disciples de Bio Tchané.
Boniface Yèhouétomé, Aké Natondé
C’est à croire qu’ils avaient mieux à faire que de surveiller leurs fiefs électoraux. Le tandem Aké Yèhouétomè n’a pu que constater les dégâts lors des élections communales passées.
Nathanaël Sokpoékpé
L’homme de Hêvié n’a certainement pas bien mouillé le maillot pour le Bloc républicain (Br) pour les dernières élections communales au Bénin. Même si le parti du député a fait carton plein dans son arrondissement, lors du décompte final, on s’est rendu compte que l’union progressiste a pris le dessus. À l’image d’autres localités, le Bloc républicain n’a pas obtenu la majorité des sièges pour prétendre prendre la tête de la mairie d’Abomey-Calavi.
Jean-Michel Abimbola échoue dans la 22e
Autrefois patron de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, l’actuel ministre de la Culture qui est également le coordonnateur départemental du Bloc républicain, Jean-Michel Abimbola fait partie de ces personnalités qui ont échoué lors des communales 2020 au Bénin dans leurs fiefs même en n’étant pas candidat. Dans la 22e circonscription électorale notamment dans la commune de Kétou, le parti du député a pris 11 sièges contre 16 pour l’union progressiste.
Octave Cossi Houdégbé
Sur les 5 sièges en jeu dans la 5e circonscription électorale (Ouidah-Kpomassè-Allada-Toffo-Tori-Bossito), le Bloc républicain, parti dont est membre fondateur le député Octave Houdégbé, en a remporté 2. Même dans la commune d’origine de Sa Majesté, le Br a mordu la poussière devant la machine de l’Union progressiste (Up) qui s’en sort avec 16 sièges sur 17. C’est un échec pour le député-leader de la localité.