Gouvernance locale au Bénin : une réforme structurelle s’annonce
Réuni en sa séance ordinaire ce mercredi 2 juin 2021 sous la présidence de Patrice Talon, le Conseil des Ministres a pris d’importantes décisions. Ainsi, au titre des mesures normatives, les membres du gouvernement ont approuvé les nouvelles orientations de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation au Bénin.
En effet, il a été constaté qu’en 20 ans de décentralisation, des progrès ont été notés par endroits, mais également des contre-performances ont été relevées dans plusieurs communes du pays. Selon le compte rendu du conseil des ministres de ce 2 juin 2021, elles sont dues à plusieurs facteurs structurels dont la forte politisation des nominations aux fonctions techniques et administratives des mairies. A l’évidence, cela entrave la promotion d’une culture administrative moderne et professionnelle.
Par ailleurs, les recrutements de personnels pour le compte de l’administration communale ne tiennent souvent pas compte de la compétence et des besoins réels des localités. Toujours selon le gouvernement, de façon générale, les communes ne disposent pas de cadres ayant des compétences en adéquation avec les exigences techniques des postes qu’ils occupent.
En dépit des nombreuses sessions de renforcement de capacités et les contrôles assortis de sanctions, la mauvaise gouvernance persiste et des dysfonctionnements sont notés dans le processus de passation des marchés publics locaux.
Ajouté à cela, les communes rencontrent des difficultés dans la mobilisation de ressources propres et connaissent, pour la plupart, des insuffisances dans la planification budgétaire.
En vue de promouvoir le développement local, l’exécutif a voulu procéder à une réforme structurelle du secteur de la décentralisation. L’objectif fixé est d’améliorer la gouvernance communale afin de créer une dynamique de valorisation des potentialités dont recèlent les communes. Une réforme qui doit obéir aux principes directeurs que sont : renforcer la séparation des fonctions politiques et techniques pour améliorer la reddition de comptes et lutter plus efficacement contre l’impunité ; mettre en place un dispositif opérationnel de relai des services publics entre les niveaux central, communal et infra-communal ;
améliorer les mécanismes de financement des investissements communaux ; créer des synergies d’action entre le conseil communal, ses démembrements, les associations de développement et les ONG.
Le Conseil des Ministres a aussi marqué son accord pour la mise en place d’un comité d’experts nationaux et internationaux.
Louis Tossavi