Système partisan au Bénin: « Démissions en masse », l’épreuve des partis politiques

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(Les causes plausibles de la  »pagaille »)

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Tel un serpent de mer, les pratiques hideuses et avilissantes, marques caractéristiques des partis politiques, refont surface au Bénin. Avec prégnance et sous diverses formes, elles s’expriment ici et là, au sein de plusieurs formations politiques en cette période post-réforme du système partisan.

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Ces pratiques rétrogrades semblent être désormais un mal congénital gravé dans l’ADN même des partis politiques au Bénin. Et pourtant, la modélisation du paysage politique, vœu cher au Président Patrice Talon était censée être la thérapie idéale. Dans la douleur des incompréhensions et l’indigestion du goût amer des réfractaires, les lois fondatrices de la réforme du système partisan ont été votées à l’Assemblée nationale. Dès 2019, avec les législatives, les premières moutures de la charte des partis politiques et du code électoral rénovés ont été appliquées. Avec quelques retouches, les lois fondatrices de la réforme du système partisan ont structuré l’organisation des communales (2020) et la présidentielle d’avril 2021. Si au plan institutionnel, ces lois ont contribué à dépoussiérer le paysage politique des partis politiques de quartier, les clubs électoraux, elles ont, du moins pour le moment, peu de succès quant à l’impact sur la vie interne des organisations politiques. La phase visible du malaise interne est actuellement la crise des démissions en masse. Ces derniers mois, plus aucun jour ne passe sans que l’on annonce des vagues de démission de militants dans des partis politiques. L’Union progressiste (UP), le Bloc républicain ( BR), Moele-Bénin, l’Udbn, Fcbe… connaissent des fortunes diverses avec des bouleversements. Le Br et Moele Bénin sont les plus touchés par les vagues de démission de militants. Des responsables de bureaux politiques ont fini par jeter l’éponge après des suspensions jugées arbitraires, entraînant du coup une flopée de démissions de militants proches. Sur ce registre, le Br et Moele Bénin ont fait les frais. À l’Udbn, c’est une transition chaotique qui s’installe après la passation de charges de la présidence Claudine Prudencio. La nouvelle présidente n’a fait qu’un mois au poste. À la Fcbe, le secrétaire exécutif national adjoint, Théophile Yarou a aussi rompu les amarres avec son parti en raison d’une suspension jugée sans motif. Dans la plupart des cas, les démissionnaires accusent les présidents des partis politiques de gestion cavalière, autoritaire, le mauvais management des ressources humaines et des soupçons sur la gestion des finances des partis. À l’aune de ces griefs, il est à remarquer que les habitudes humaines ont la peau dure. Mais que peut une norme législative contre des comportements ancrés dans les consciences depuis des années ? Dans le fond, les raisons évoquées comme motifs des récentes démissions sont les mêmes qui motivaient les démissions au sein des partis avant la réforme du système partisan. La réforme n’a donc pas eu raison de la pagaille des acteurs politiques qui rendent instable le paysage politique. Y a-t-il au fond des convictions et une idéologie claire qui motivent l’adhésion et l’engagement politique des militants ? Les militants s’accrochent-ils juste au leader au pouvoir pour observer une discipline ? Le second mandat étant en cours, les jeux de repositionnement sont-ils à la base de ces démissions incessantes?
Il s’agit-là de questions légitimes. Quoi qu’il en soit, les vagues de démissions en série traduisent un malaise profond au sein des partis politiques. La réforme du système partisan a encore un effort d’ingéniosité pour parfaire l’œuvre entamée.

Rose .H

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