Trop de bruits après les procès Aïvo et Madougou : « savoir se taire, écouter et méditer : telle est la Loi ! », fait retenir Prof. Gilles GOHY

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« Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit », nous font savoir Martinez de Pasqually et Saint François de Sales. Dans la même dynamique vis-à-vis des réalités sociopolitiques béninoises, essentiellement redoutables, le socio-politologue Gilles Expédit GOHY a toujours démontré que le bruit n’est jamais la solution aux problèmes dont l’on ne dispose même pas la prérogative de pouvoir régler. Pourtant, des citoyens, personnalités et Organisations continuent de faire l’apologie du bruit via des commentaires totalement inopportuns et résolument farfelus sur des affaires judiciaires dont la codification absolue échappe souvent très facilement.

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Nul n’ignore les discours fallacieux et les analyses tordues souvent faits ci et là à l’encontre injuste du Gouvernement du Président Patrice TALON ainsi accablé de tous les mots et affublé de tous les maux, après le prononcé des verdicts des procès Aïvo et Madougou.

En bon promoteur des valeurs patriotiques, le Maître de Conférences et ancien Directeur Adjoint de cabinet du Ministère de la Communication et de la Poste, Gilles Expédit GOHY ressuscite un de ses posts motivants, pour inviter les uns et les autres à se taire. « […] pourquoi ne pas simplement se taire à l’heure d’un refroidissement éventuel des sentiments et être aussi pudique que le chat qui enterre toujours ses défécations ? », se demande-t-il pour ainsi inciter au calme. Car, conclut-il, « savoir se taire, écouter et méditer : telle est la Loi ! ».

(Lire ci-dessous l’intégralité du décryptage du Professeur, datant de 2013)

Et si on se taisait simplement !

Rassure-toi, mon Ami ! Je ne veux inviter personne à se taire sur les problèmtes sociopolitiques qui minent le développement de mon pays, au contraire ! Mon propos va vers ce qui fonde l’institution de base de la société : la famille nucléaire, et son fondement, la cohabitation préalable. Les choses importantes de la vie sociale sont de plus en plus galvaudées. Le manque de respect de l’Autre, qui est en fait l’irrespect de Soi gagne du terrain, comme du chiendent dans un champ négligé. Il faut réagir ! Et vite ! De quoi s’agit-il ?

Le beau temps vient généralement après la pluie ; le sourire, après la tristesse ou l’angoisse ; le jour succède toujours à la nuit ; voilà des truismes qui introduisent fort bien ma contribution de ce jour et qui, normalement n’ébranlent point ! On peut ne plus aimer aujourd’hui ce qu’on a adulé la semaine passée. Les tourtereaux qui ont roucoulé ensemble hier peuvent chanter solo le soir du jour d’après, sur des branches ou arbres séparé(e)s. La paroisse se dégarnit quand les centres d’intérêt se déplacent ; ils divergeront toujours à l’aune des intérêts perçus. Rien de grave à cela : c’est juste une question de motivation ! Les oiseaux ne chantent pas tous de la même manière, et c’est ça qui donne la douce mélodie de la forêt, fût-elle parfois bruyante ! Ces quasi-certitudes ébranlent, et l’on se demande pourquoi le miel ne coule pas toujours de la ruche !

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Quand un homme et une femme se rencontrent et ressentent l’un pour l’autre quelque chose de différent (ou de palpitant), le paradis semble se déplacer sur terre, à portée de main. Le temps brumeux devient subitement ensoleillé pour les deux amoureux désormais insensibles au froid ambiant ou à la canicule du moment. Ils roucoulent à l’unisson, ronronnent à loisir comme des chatons et vibrent au même diapason. Dieu est gentil et, comme la dulcinée, on Le regarde avec grande tendresse, les yeux humides de reconnaissance et de foi ! La vie est belle, l’homme est formidable et la femme est un ange ! Tout est beau, dans le meilleur des mondes, et ne pas entendre, par exemple, au moins une fois par jour la voix de l’être aimé est plus qu’un calvaire : c’est l’enfer ! L’un atterré se mettra dans tous ses états, à en perdre l’appétit ou la raison. L’autre, désemparée, s’affolera d’une éventuelle disparition de flamme, imaginant son bélier déjà broutant les herbes plus fraîches d’une prairie mieux pavoisée. Dans son imagination, la brebis n’est souvent pas loin ! Si par malheur, le téléphone de l’être aimé ne répond pas, l’ami (ou le parent) intermédiaire devra fournir des nouvelles, pour rassurer ! L’Autre est cher à ce moment ; il est l’objet de maintes bienveillances. C’est le bonheur total ! « Pourvu que ça dure », soupire-t-on parfois, avec réalisme, comme les autres !

Mais, parce que, comme la vie, le temps n’est pas toujours beau, l’opulence ne rimant pas toujours avec félicité, les agréments peuvent aisément devenir des désagréments qui consument résolument les beaux moments d’antan. L’apollon d’hier peut devenir un rustre patenté ; la biche d’antan, une baleine, débonnaire cétacé désormais capable de tout briser avec un coup de queue circulaire. L’Autre devient l’Enfer, source de déplaisir et objet de toutes les critiques possibles. Les bienveillances passées sont dorénavant des malveillances attitrées. La maladresse ira jusqu’à l’étalement des défauts de l’Autre, ses tares et ses faiblesses, ses heurts et ses malheurs. Le gros nez auparavant mignon (ou charmant) ne sera plus qu’une horrible masse cutanée, une bizarre protubérance. La généreuse poitrine initialement source de bonheur et de jouissance devient un coussin pouilleux désormais détestable. A l’inverse, les seins menus, véritables melons (ou raison, au choix !) qu’on gobait goulûment il y a peu de temps, sont d’emblée perçus comme des citrons fanés (ou fadés) sur une planche détestable. La peau de la femme, douce et onctueuse, auparavant adorée, se met à être battue, tabassée, si, suprême sacrilège, elle n’est pas carrément griffée ! Les doigts de l’homme auparavant féériques deviennent rapidement des « griffes » que la femme outrée fuit désormais promptement. Le Beau devient le Laid, le Vilain ; l’Ange, le Démon ! Le ver est dans le fruit !

L’Autre vilipendé(e) est sali (e), ses failles amplifiées et éparpillées aux quatre coins du quartier, dans la damnation de la mauvaise foi ! La volonté de nuire et de détruire est incontestable, parce qu’on escompte la joie morbide de la vengeance, le plaisir jouissif du coup rendu, comme en politique. Le concubin d’hier, le partenaire en affaires de la veille, avec qui des coups fumeux (ou foireux) furent concoctés et portés, devient l’être à abattre, l’Homme à détruire ! On imagine à peine toutes les démesures possibles. L’animal en l’Homme jaillit et se déploie dans toute sa verdeur ; le bourreau en lui s’active dans toute sa laideur et son ampleur dévastatrice. On ne se reconnaît plus ! Les jérémiades, les plaintes ou complaintes précèdent parfois la haine. « Pourquoi m’a-t-il fait ça ? » ; « Qu’ai-je fait pour mériter ça ? » ; « Il m’a fait ça ? Il verra ! » ; « Moi qui lui faisais ci, moi qui supportais ça ? L’ingrat (e), il (elle) va voir ! » L’Autre, bafoué dans son amour-propre, se sent obligé de réagir : c’est l’escalade !

On médite d’emblée, songeur, sur l’abominable fange que peut être l’Homme. Alors, je vous le demande : peut-on dire que, qui cesse d’être ami ne l’a jamais été ? Cesse-t-on d’être rapidement ce qu’on est ? Je ne le crois pas ! Franchement !

Alors, pourquoi ne pas simplement se taire à l’heure d’un refroidissement éventuel des sentiments et être aussi pudique que le chat qui enterre toujours ses défécations ? Sachons raison garder et méditons davantage cette pensée : « L’âme du plus grand bien est encore celle du plus grand mal. Et pour l’Homme, c’est preuve de maturité et d’élévation que d’accepter l’Autre avec ses différences ! »

Savoir se taire, écouter et méditer : telle est la Loi !

C’est ce que j’ai encore pensé !

Professeur Gilles Expédit GOHY,
Sociologue – Statisticien Démographe et Politologue,
Universitaire Spécialiste en Gouvernance et Démocratie, Maître de Conférences en Sociologie du Développement,
Ancien Directeur Adjoint de Cabinet du Ministère de la Communication et de la Poste,
Auteur du livre « Éducation et Gouvernance Politique au Bénin du Danxômè à l’ère démocratique », en vente à la librairie Notre Dame de Cotonou et aux Éditions L’Harmattan à Paris.

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