???? [EXCLUSIVITÉ] Vente de nationalité béninoise à des Camerounais à la Direction de l’émigration et de l’immigration: la DEI, siège de l’enrichissement illicite, la Centif attendue
• La fortune et les biens de ces fonctionnaires dépassent l’entendement
• Balayage à 90% des agents de la DEI en vue
La Direction de l’Émigration et de l’Immigration (Dei) est depuis quelques jours au-devant de l’actualité avec une affaire de »vente de nationalité béninoise à des Camerounais ». Il s’agit de la conception et de l’attribution de passeport béninois à des étrangers n’y ayant pourtant pas droit. En clair, six (6) Camerounais ont eu droit à des passeports illicites obtenus auprès de la DEI. Depuis lors, le directeur de l’émigration et de l’immigration, le commissaire divisionnaire Florent Edgard Agbo et plusieurs autres sont placés sous mandat de dépôt. Le désormais ex-directeur/Dei Florent Edgard Agbo est poursuivi pour abus de fonction. Quant aux sept (7) autres arrêtés après des fouilles menées par la Brigade économique et financière, ils sont poursuivis pour faux et usage de faux en écriture publique. Au regard des faits et surtout des aveux des Camerounais arrêtés à l’aéroport international de Cotonou en possession des passeports béninois, il apparaît que la Dei est au cœur d’une fraude organisée à la chaîne avec des complicités établies. L’argent n’aura pas manqué de circuler abondamment dans les circuits de cette chaîne de fraudes. C’est ici que la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) doit impérativement déclencher une enquête sur les biens de certains fonctionnaires de la direction de l’émigration et immigration. En effet, les agents de la Dei sont des fonctionnaires de l’État. À ce titre, ils sont traités sous le même régime de salaire et de primes que d’autres fonctionnaires de l’État. Mais le train de vie de certains agents de la Dei suscite réflexion. Selon les informations concordantes, les avoirs en banque et les biens matériels de ces agents de la Dei contestent avec les salaires cumulés aux primes qu’ils reçoivent de l’État chaque mois. Comment ont-ils pu alors réaliser autant de choses qu’en temps normal, même un fonctionnaire ne peut réaliser en 30 ans de service ? Avec la récente affaire des passeports illicites délivrés, sans doute contre de fortes récompenses des bénéficiaires, on peut à tout le moins soupçonner des sources d’enrichissement illicite à la Dei. Ainsi, au nom de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, des faits prévus et réprimés par le Code pénal et autres lois en vigueur au Bénin, il urge que la Centif ouvre une enquête pour élucider ce dossier. Le réseau de fraudes qui génère des ressources énormes serait donc la raison pour laquelle certains agents de la Dei se débattent comme de beaux diables pour échapper aux mutations. Personne ne veut quitter son poste à la Dei devenue le siège de l’enrichissement illicite. Mutés à l’occasion des dernières affectations, certains agents ont remué ciel et terre pour être maintenus à la direction de l’émigration et de l’immigration. Sans doute, le poste de destination ne sera pas si doux que la Dei qui désormais est un bifteck pour ces fonctionnaires de l’État. Mais, les paradigmes vont changer. L’affaire des passeports illicites qui défraie la chronique a eu le mérite de révéler les dessous du jeu flou qui se joue à la Dei. Irrité par ces actes de corruption, le Président de la République Patrice Talon tient ferme et n’entend faire aucun cadeau à ces fonctionnaires indélicats de la Dei, ont rapporté nos sources. Il n’y aura pas de place pour l’impunité. D’ailleurs, d’autres sources informent qu’un nettoyage presque total s’annonce à la Dei. Dans cette direction, précisent nos sources, plus de 90% des agents en poste devront être débarqués. D’autres agents seront affectés à la Dei pour redorer l’image de cette direction. Pour rappel, c’est le jeudi 30 décembre 2021 que l’ex-directeur de la Dei Florent Edgard Agbo et les autres ont été placés sous mandat de dépôt. Florent Edgard Agbo est déposé à la prison civile d’Abomey-Calavi. L’audience est prévue pour le 22 janvier prochain à la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. À suivre.
R. H.