???? Recrutement aux fonctions techniques dans les mairies: Saturnin Gnambakpo, un candidat souillé connu des tribunaux

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• Il a été condamné pour magouille financière en 2017 par le tribunal d’Abomey

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• Le concours annulé, des sanctions doivent tomber également

• Laisser les délinquants financiers dans le lot des cadres éligibles au fichier national serait fatal

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• Le Potentiel publiera un à un, les noms des non méritants qui cherchent à s’infiltrer dans la base

Heureusement, les gouvernants ont toute la lucidité pour vite saisir au bond les alertes insistantes lancées par votre journal Le Potentiel dans le cadre du recrutement des cadres aux fonctions techniques et administratives dans les mairies. C’est le ministre d’État, Bio Tchané qui a acté l’annulation des épreuves du concours, deuxième phase du processus de sélection après l’étape de la présélection. L’acte a le mérite de prévenir le malaise inévitable qui conduira à l’échec de la réforme sur la décentralisation. Ceci, en raison du profil douteux et sulfureux de certains cadres candidats présélectionnés au poste de Secrétaire exécutif (SE) et autres. Votre Journal Le Potentiel a été d’ailleurs le seul et unique quotidien à tirer la sonnette d’alarme au regard des informations relatives au profil des candidats retenus. Tout un pôle de journalistes d’investigation était déjà à l’œuvre et regroupait des informations fiables pour établir la liste des non méritants impliqués dans de sales affaires, mais qui cherchent à décrocher des postes techniques et administratifs. Sur la liste des 1002 candidats présélectionnés, il y a trop de cadres souillés qu’il faudra extirper du lot avant le retour dans les salles de composition lors des épreuves de sélection. C’est le moins que l’on puisse dire en l’état actuel des informations issues de nos investigations. Comme promis, cette liste de cadres souillés sera publiée selon la chronologie des évènements à venir. Mais déjà, l’annulation du concours se dessine comme un grand soulagement. Il restera aussi l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités des agents engagés sur la chaîne de l’organisation du concours de recrutement. L’État a dû débourser des fonds conséquents pour l’organisation pratique du concours annulé à cause de l’imprudence des cadres de l’Administration. Les sanctions administratives devraient être prises contre tous les cadres tombés dans le piège de la légèreté. Le gouvernement Talon sait si bien le faire. Tous ces cadres fautifs devraient même être débarqués et relevés de la chaîne de contrôle des examens et concours. À quoi servent-ils là, s’ils sont payés sur les frais du contribuable et qu’ils sont incapables de conduire un processus de recrutement dans les règles de l’art ? La main ferme du gouvernement serait d’ailleurs applaudie dans les rangs des citoyens qui pensaient que cette période des concours frauduleux et entachés d’irrégularités était révolue.

Saturnin Gnambakpo, l’exemple d’un non méritant

« Bravo au gouvernement qui a annulé ce concours de la honte », s’est exclamé un citoyen à Cotonou. Mais au-delà de cet acte d’annulation, un réel travail reste à faire. Il s’agit d’une purification complète de la liste des 1002 candidats présélectionnés et qui ont été conviés à composer le samedi 19 février 2022. En effet, dans le lot de ces candidats aux fonctions techniques dans les mairies se trouvent des cadres voleurs à col blanc. Il y en a aussi dont le parcours est jonché d’un lourd passif dans leurs rapports avec les deniers publics. C’est le cas par exemple du sieur Saturnin Gnambakpo, candidat au poste de Secrétaire exécutif (Se) inscrit au numéro 220 sur la liste des candidats présélectionnés. En 2017, le Tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey a infligé une peine de prison au sieur Saturnin Gnambakpo, alors Chef service des affaires économiques à la mairie de Bohicon. Les charges retenues à l’époque contre lui justifient les craintes légitimes qu’il faut avoir quant à son admission au fichier national des fonctions techniques et administratives dans les mairies. Il s’agit d’un délit financier relatif au détournement de deniers publics, corruption passive d’agent public national comme nature de délit. Le 27 décembre 2017, Saturnin Gnambakpo a été déféré devant le procureur du Tribunal de première instance d’Abomey. Il sera placé sous mandat de dépôt à la prison civile d’Abomey pour détournement de deniers publics et corruption passive d’agent public, chantage. Le 13 février 2018, le tribunal a connu du dossier enregistré sous le n°ABOM/2017/RP/03084 et a statué publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et flagrant délit. Dans cette affaire, Saturnin Gnambakpo a été reconnu coupable et condamné à 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis et une amende de 250.000 francs CFA ferme. Aussi, a-t-il été condamné à verser à la mairie de Bohicon la somme de 1.390.000 FCFA pour toute cause de préjudice confondu. Ainsi donc, entre février 2017 et février 2018, Saturnin Gnambakpo a purgé sa peine de 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis à cause des pratiques peu orthodoxes, des dons accordés et autres avantages indus. Pour couronner le tout, Saturnin Gnambakpo a été radié du personnel de la mairie de Bohicon sur décision du conseil de discipline de ladite mairie. Contre toute attente, en 2021, l’actuel maire de la ville de Bohicon, Me Rufino d’Almeida réintègre l’ex-Chef service affaires économiques radié Saturnin Gnambakpo. Cette fois-ci, il a été nommé à la tête de la Régie autonome de gestion des infrastructures économiques et marchandes de Bohicon (Ragiem-B). Cette régie est dotée d’un budget autonome de plus 250 millions FCFA. Bien entendu, cette promotion accordée à Saturnin Gnambakpo déjà condamné pour un délit financier a valu au maire Rufino d’Almeida des critiques. C’est sans doute cet anoblissement à travers sa réintégration, puis sa promotion à la tête de la Ragiem-B qui a fait penser à Saturnin Gnambakpo qu’il pouvait encore prétendre légitimement à un poste de Secrétaire exécutif (SE) dans les mairies. Ici encore, il s’agit d’argent public. Avec la réforme sur la décentralisation, le Se est désormais l’ordonnateur du budget communal. Mais les faits sont têtus. Personne ne pourra oublier que Saturnin Gnambakpo a été condamné dans une affaire de détournement de deniers publics et corruption passive d’agent public. Ce profil d’ancien prisonnier (même s’il s’agit d’un sursis) décrédibilise le sieur Saturnin Gnambakpo dans le lot des candidats aux fonctions techniques et administratives. Le Président de la République Patrice Talon chante depuis 2016, la vertu dans la gouvernance. Ceci passe par un choix rigoureux des cadres vertueux dans la chaîne de la dépense publique. On ne peut se permettre de confier à des cadres sulfureux, au passif lourd, connu des tribunaux et des maisons d’arrêt, l’argent public. Un travail de réelle purification de la liste des cadres présélectionnés s’impose si l’on veut réellement donner une chance à la réforme de produire des fruits pour le développement des communes. La rédaction de votre Journal Le Potentiel se donne pour devoir de révéler, preuve à l’appui, les noms de tous ces cadres sulfureux trempés dans des délits divers, mais qui s’obstinent à figurer sur le fichier national des agents devant servir dans les communes. À suivre…
Rose .H

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