Marchés publics hors budget à la mairie d’Abomey-Calavi : 646 millions de contrats : la procédure bancale du maire Ahouandjinou

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Au sein du conseil communal de la mairie d’Abomey-Calavi, la qualité de la gouvernance est en souffrance. Curieusement, le style de management adopté ces douze derniers mois par le maire de la commune d’Abomey-Calavi Angelo Ahouandjinou laisse assez d’interrogation dans les rangs de ses pairs étreints par le sentiment d’être constamment humiliés. Ici, c’est une carence de la gestion participative qui est mise en cause.

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À pas de charge, l’édile d’Abomey-Calavi, au mépris des positions des conseillers communaux, engage des fonds publics dans certains projets avec des entreprises. Selon des informations concordantes et attestées par des documents consultés par votre rédaction, le maire de la commune d’Abomey-Calavi a passé, au total, dix-huit (18) marchés publics hors budget, d’un coût total de 646.400.548 FCFA. En examinant les documents afférents à ces marchés publics, il ressort que seize (16) sociétés sont adjudicataires avec des invariants.

En effet, sur les 18 contrats, 12 contrats sont en cours d’exécution ; 2 contrats sont déjà exécutés ; 2 contrats sont en cours de signature et 2 contrats sont déjà exécutés et réceptionnés. Ces 18 marchés publics passés entre le premier trimestre de l’année 2021 et le premier trimestre de l’année 2022 sont répartis comme suit : 11 sur le dos du budget communal; 5 sur le dos de FADeC Affecté Santé Covid-19, 1 FADeC Agriculture et budget communal et 1 FADeC et Budget communal.

Le hic est que tous ces marchés publics ont été passés à pas de charge par la seule personne du maire Angelo Ahouandjinou et surtout sans l’accord du conseil communal. Cette situation confuse fait d’Angelo Ahouandjinou, un maire qui accorde peu de prix au respect des textes sur la gouvernance locale. En effet, aux termes de l’article 116 de la loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin : « Le conseil communal délibère sur la gestion des biens et opérations immobilières à effectuer par la commune ». Au vu de ces dispositions, on n’arrive pas à comprendre la raison pour laquelle le maire Angelo Ahouandjinou n’a pas attendu l’accord du conseil communal avant d’engager, dans des liens contractuels, la commune dans une dépense de plus d’un demi-milliard de francs CFA.

En faisant du forcing, le maire de la commune d’Abomey-Calavi a mis les charrues avant les bœufs. Visiblement, le conseil communal a été nargué dans une démarche presque solitaire du maire Angelo Ahouandjinou. Au finish, seul lui a décidé de passer ces 18 marchés publics de près de 650 millions Francs CFA aux 16 sociétés adjudicataires. Au fond, rien ne pressait le maire Angelo Ahouandjinou. La plupart des marchés publics passés portent sur des projets non-inscrits dans le budget. Ainsi, est-il encore plus difficile de comprendre la précipitation avec laquelle le maire Angelo Ahouandjinou a fait du forcing pour signer des contrats estimés à plus d’un demi-milliard.

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La loi a été violée dès lors que le conseil communal n’a pas donné son accord sur ces marchés. Mais le maire peut tenter une opération rattrapage pour une régularisation si le conseil communal accepte de voter un collectif budgétaire. À défaut, Angelo Ahouandjinou qui n’est plus ordonnateur du budget ni responsable de la passation des marchés publics sera obligé de convaincre le nouveau Secrétaire Exécutif (Se) afin qu’il porte un projet de collectif budgétaire.

Là-dessus, les nouvelles ne sont pas du tout bonnes pour le maire Angelo Ahouandjinou. Selon nos sources, vu le poids des fonds publics engagés sur les 18 contrats (près de 650 millions FCFA), le nouveau SE n’est pas disposé à porter la responsabilité d’assumer ce faux pas du maire Angelo Ahouandjinou. Or, si le maire n’arrive pas à régulariser ces contrats, il sera contraint d’annuler les actes afférents à l’exécution des 18 marchés publics et être seul responsable face aux entrepreneurs adjudicataires desdits marchés. Ça se complique donc pour le maire Angelo Ahouandjinou.

Les fonds sont énormes. Prendre la responsabilité de passer ces contrats de plus d’un demi-milliard FCFA sans l’aval du conseil communal est suspect. Il s’agit des fonds publics qui sont engagés dans des contrats avec des sociétés mues par le profit. L’inspection générale des finances (Igf) se rendrait utile en allant contrôler les comptes de la mairie d’Abomey-Calavi pour, sans doute, lever les flous éventuels et éviter l’hécatombe financière dans la commune.

À l’ère de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation, la gestion approximative des fonds publics doit être proscrite. Abomey-Calavi, devra donc rompre avec les mauvaises habitudes dans la gouvernance locale.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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