Le ministre des sports sur l’émission « Le Gouvernement En Action » : « […] construire au Bénin une Arena moderne de basketball »

0 122
Banniere GKS

Depuis quelques jours, les membres du gouvernement sont reçus sur l’émission « Le Gouvernement en Action » organisée par la télévision nationale. Le jeudi 23 juin 2022, c’était le tour du Ministre des Sports, Oswald Homéky d’éclairer l’opinion publique sur les réformes opérées, les réalisations effectuées et les perspectives à espérer dans son secteur.

- Advertisement -

JOURNALISTE : Monsieur le ministre, quelle est la vision du gouvernement en érigeant 22 stades et en ayant en projet la construction de nouveaux stades ?

Monsieur Oswald HOMEKY : La vision du gouvernement, c’est de faire du Bénin, une grande nation sportive. Dans la mise en œuvre, nous avons décidé de doter nos communes de stades omnisports pour permettre à tous nos jeunes talents qui sont dans les 77 communes de disposer d’infrastructures à proximité afin de pouvoir mieux exprimer leur talent. 22 communes en ont déjà bénéficié. Ces stades sont finalisés, prêts à être inaugurés dans quelques semaines.

Nous allons poursuivre cet ambitieux programme en dotant d’autres communes de stades omnisports une fois encore pour que notre pays puisse avoir des infrastructures aux normes, et que, éventuellement, comme nous l’avons déjà vu avec la belle pelouse du stade Général Mathieu Kérékou qui, aujourd’hui, attire les autres pays, le Bénin soit une plateforme continentale, une préférence en matière d’infrastructures sportives aux normes internationales.
C’est l’occasion de remercier le Chef de l’Etat pour son implication personnelle et tout le gouvernement. Les autres communes auront bientôt leur tour. Notre objectif, c’est de doter chaque commune du Bénin d’un stade omnisports.

Comment vous allez entretenir ces 22 Stades, parce-que c’est le gros problème en Afrique ?

Oui. Nous ne voulons pas justement tomber dans ce piège qui, malheureusement, guette la plupart des pays qui font ces efforts. Nous avons décidé de mettre en place un mécanisme assez rigoureux. Il y aura une équipe d’entretien sur chaque Stade. Ensuite, l’accès sera donné aux Communes ainsi qu’aux clubs et associations sportives évoluant dans les différents championnats mais le tout, sous le regard et la supervision rigoureuse des unités d’entretien et de gestion que nous mettons en place.

Classes Sportives : quel bilan peut-on en faire et qu’est-ce qui est prévu pour améliorer ce programme ?

Nous avons, grâce a ce programme, permis effectivement d’instituer dans le milieu scolaire la pratique des disciplines sportives. Nous avons permis à nos jeunes enfants qui, parfois, n’avaient aucun contact avec certaines disciplines, de découvrir ces disciplines et de les pratiquer. Nous avons permis enfin dans notre pays une véritable base pour préparer la relève.

Pour la première phrase, nous avons choisi le football, le handball, le basket, l’athlétisme, le volley-ball et les arts martiaux. Nous pouvons constater que nos jeunes garçons et jeunes filles pratiquent ces activités sportives avec beaucoup d’enthousiasme. Les premières compétitions que nous avons organisées nous ont permis de découvrir qu’il y avait du talent dans nos communes.

Nous avons mis autour de ce programme un autre dénommé les « Jeunes Officiels » par lequel nous mettons autour des jeunes pratiquants de jeunes arbitres, jeunes techniciens, jeunes reporters, de jeunes secouristes, pour permettre à nos jeunes de pouvoir exprimer leur talent. Nous avons fait une revue de ce programme, il y a un an. Cela nous a permis de faire le point de ce qui n’a pas fonctionné. La première preuve qu’on a de l’efficacité, ce sont les jeunes, comme vous le voyez aujourd’hui, qui sont partis de ces classes, et sont dans nos différentes sélections nationales notamment au football où on a quelques jeunes de classes sportives qui sont dans l’équipe nationale des cadets, et qui étaient récemment au Ghana ; nos jeunes filles qui étaient en RDC dans le cadre de la première édition du Championnat panafricain scolaire.

Le Bénin souhaite se doter d’un Boulodrome aux normes internationales. Où en êtes-vous avec ce projet en vue des prochains championnats du monde de Pétanque qui auront lieu au Bénin ?

Je voudrais d’abord confirmer que les championnats du monde auront bel et bien lieu au Bénin. Je voudrais dire que ce projet avance bien. Le boulodrome va se construire. Vous savez, pour mettre en place un projet aussi important, il faut faire des études. Les études ont pris beaucoup de temps parce que le boulodrome que nous voulons construire n’est pas un boulodrome au rabais, c’est un boulodrome à la taille de la nouvelle façon de faire du Bénin. Vous savez quelle est notre marque de fabrique. Donc, l’architecte en charge du projet est d’ailleurs, en ce moment même, au Bénin et nous avons fait, avec lui, le point. L’entreprise est déjà sélectionnée. Nous sommes en train de démarrer et ce boulodrome sera prêt dans un délai d’environ 12 ou 14 mois au maximum. Nous avons évoqué ce sujet avec la fédération internationale de pétanque et jeu provincial dont le président est ici aussi en ce moment. Nous allons pouvoir réajuster le calendrier pour que ce boulodrome accueille le déroulement du championnat.

Qu’est-ce qu’on peut retenir de vos échanges avec le président de la fédération internationale de pétanque ?

Ce qu’on peut retenir, c’est que, nous travaillons ensemble pour que ce championnat du monde se déroule dans les meilleures conditions.
Je rappelle que l’architecte qui a été recruté par le Bénin a été conseillé par la fédération internationale de pétanque et donc tout le monde voit de façon transparente quelles sont les difficultés et quelles ont été les solutions. En ce qui nous concerne, nous nous attelons à remplir tous nos engagements. Le Bénin a bel et bien mobilisé les ressources. Le terrain a été mis à disposition, identifié, choisi par le Chef de l’Etat lui-même. L’entreprise a été sélectionnée, l’architecte est au travail. On a fait le point et, en raison des difficultés liées à la pandémie, à la logistique et aux approvisionnements qui deviennent de plus en plus difficiles, nous avons recadré les délais avec mon collègue du cadre de vie. Donc, ce projet est en bonne voie et les Béninois seront fiers bientôt de voir ce boulodrome et d’en profiter.

Partenariat avec la NBA : quel rôle Ian Mahinmi a joué dans ce partenariat ?

En tant qu’ancien joueur de la NBA, il a facilité la mise en relation. Il m’a accompagné dans la mission de présentation du projet du Bénin. Évidemment, lorsque ce projet à été présenté aux autorités de la NBA et approuvé, il a été mandaté pour servir de point focal, de courroie de transmission entre le gouvernement du Bénin et la NBA.

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce genre de partenariat, qui est à l’image de ce que nous avions fait avec la FIFA dans le domaine du football, a pour but d’offrir à notre pays, dès maintenant, le partenaire le plus sérieux et le plus prestigieux dans la discipline. Pour ceux qui jouent au basket-ball, la NBA c’est la ligue la plus importante, c’est la ligue la plus forte, la plus prestigieuse au monde.

Ce que nous avons retenu avec la NBA, c’est que, dès notre programme de formation des classes sportives, programme de formation des jeunes officiels, programme de mise en place d’une ligue junior dans notre pays et le championnat, ensuite avec l’ambition de mettre dans le Basketball Africain ligue un club béninois, que nous ayons l’accompagnement de la NBA de bout en bout, de sorte à ce que le Bénin devienne un des pôles que la NBA regarde, où la NBA travaille et à partir desquels la NBA peut extraire des talents pour aller alimenter ce championnat d’élite. Cela passe par la formation des coachs. Cela passe par des missions d’encadrement dans différents domaines, par un accompagnement dans la mise en place de la ligue junior au Bénin et par un certain nombre d’avantages.
C’est une fois encore l’occasion de remercier tous ceux qui ont contribué à la concrétisation de ce partenariat et de dire que nous le faisons pour le présent et pour l’avenir. Nous le faisons pour la prospérité.

Vous avez également aidé la fédération béninoise de basket à avoir des partenaires pour le développement de son sport ?

Oui. Nous avons, dans le cadre de l’implication du secteur privé dans le financement du sport au Bénin, établi un partenariat avec un opérateur mobile et la fédération béninoise de basket, comme nous en avons établi avec plusieurs sociétés et des clubs de foot, comme nous en établirons avec plusieurs sociétés et des clubs de Handball ainsi de suite.
Ce que je veux que les acteurs comprennent, c’est que ce que nous avons annoncé est en cours. Ils le savent. Ils le constatent.

Les efforts du gouvernement pour accompagner les fédérations à travers les subventions sont en constante augmentation mais les subventions ne suffiront jamais, à elles toutes seules, pour couvrir l’ensemble des besoins. C’est pour ça que le gouvernement a mis en place ce mécanisme de financement par le secteur privé qui, comme vous le savez, fonctionne bien et nous permet aujourd’hui d’avoir une bonne implication du secteur privé que je veux d’ailleurs remercier pour sa compréhension et son adhésion au projet.

Monsieur le ministre, vous êtes tellement attaché au basket qu’on annonce la construction d’une Arena. Cela servira à quoi ?

J’ai joué au basket comme j’ai joué au foot ; comme j’ai joué au jeu d’échecs ; comme j’ai pu toucher au handball. Je suis effectivement attaché, disons, à la plupart des disciplines sportives et, en tant que ministre des sports, mon devoir est de donner le maximum à chaque discipline même si, de façon réaliste, on le sait, toutes les disciplines ne sont pas au même niveau d’évolution.

L’Arena, c’est aussi pour venir en soutien à tout ce que j’ai annoncé à savoir classes sportives, Junior ligue car nous voulons mettre en place des infrastructures de bonne qualité. Dans les 22 stades que nous avons construits, il y a 22 terrains de basket mais ces terrains sont des terrains en extérieur. En NBA comme dans les championnats internationaux au niveau le plus élevé, on joue sur des parquets comme nous avions pu en avoir au palais des sports ou au Hall des arts. Et vous savez que, à la fois, le palais des sports et le Hall des arts vont faire l’objet d’une réhabilitation. Nous allons ériger à ces deux endroits de nouveaux complexes sportifs urbains.

En plus de tout ça, nous avons décidé de construire au Bénin une Arena moderne de basketball qui sera aux mêmes normes que les Arena de la NBA. Elle sera un des pôles de déroulement de basketball Africain ligue, ce championnat que la NBA met en place pour l’élite africaine. Nous allons offrir aux clubs africains de pouvoir venir dans notre pays pour jouer les matchs de poules qualificatifs ainsi que les matchs de la phase finale et les play-offs de cette ligue africaine, en sachant que nous ferons en sorte, et que nous sommes déjà à pied d’œuvre, qu’un club béninois soit inscrit de façon permanente dans cette ligue africaine qui s’appelle le basketball Africain ligue.

Nous ne sommes pas en train de faire les choses en regardant les pays de la sous-région ou les pays du continent. Dans tous les domaines, nous voulons être les meilleurs. L’Arena du Bénin sera comme la meilleure Arena aux États-Unis. Les stades du Bénin seront comme les meilleurs stades partout où il faut. Vous le voyez déjà, notre pelouse de Kouhounou est aujourd’hui comme ce qu’on voit en champions League. Dans chaque domaine, nous prenons comme référence les meilleurs modèles au monde et ce sont ces modèles que nous voulons atteindre voire dépasser

UNITÉ DE PRODUCTION : Avec cette unité de production, à présent, que deviendra celle des autres médias ? Comment la collaboration se fera avec les médias déjà existants ?

Cette unité de production, c’est un ensemble de moyens techniques et humains dont nous voulons doter notre pays pour pouvoir valoriser ce que nous faisons au plan national, valoriser le sport béninois de façon globale. Nous avons dit que nous mettons en place un programme de détection, de formation des jeunes : les classes sportives. Nous avons construit des infrastructures, 22 stades. Nous avons réhabilité les grandes infrastructures comme kouhounou. René Pleven et Charles de Gaulle vont l’être. Parakou va avoir son Stade etc… Nous avons mis en place un processus qui combine les subventions de l’Etat et les financements du secteur privé.

Si nous faisons tout ça, et comme on le voit aujourd’hui, nos différents championnats commencent à progresser, mais que personne n’est au courant de ça ; ou que ceux qui s’y intéressent, en regardant, suivent des qualités de production qui ne valorisent pas ce que nous faisons, nous n’allons pas permettre le rayonnement de la dynamique qui est en cours dans notre pays.

C’est pour révéler le sport béninois, pour le montrer au monde, dans les normes et standards acceptables, que nous avons fait cet investissement important qui a consisté à acheter des équipements de dernière génération, à recruter des expertises internationales de grandes renommées et surtout à choisir des Béninois pour être formés à l’animation de cette unité de production. Cette unité sera sur les grands événements sportifs, les différents championnats des différentes disciplines mais aussi éventuellement les grands événements nationaux puisque l’aptitude à capter, à diffuser du sport, est une aptitude qui vous permet aussi de pouvoir couvrir d’autres événements culturels, festifs ou même à tourner des contenus touristiques. C’est une unité principalement sportive mais qui peut, éventuellement, servir à autre chose.

Avec les autres médias, c’est simplement produire du contenu qui sera mis à disposition des chaînes ; par exemple, le prochain championnat professionnel de football, le prochain championnat de Basket, le prochain championnat de Handball, le prochain championnat de volley, les compétitions des arts martiaux, les futurs combats de boxe à partir de l’année prochaine, le tour cycliste du Bénin, la Coupe Davis. Tout ça, nous allons les produire et les mettre gracieusement à la disposition des différentes chaînes notamment la chaîne mère, l’ORTB, qui est vue partout et qui a, comme vous le savez, pendant plusieurs années, essayé de faire en sorte qu’on voit quand même le sport béninois.

Nous avons l’ambition de voir nos championnats diffuser sur des chaînes internationales. Mais avant d’être diffusé sur des chaînes internationales, il faut être diffusable, il faut être dans une qualité de produit qui permet qu’on vous admette sur des chaînes internationales. Vous comprenez, tous les matchs au Bénin devront désormais être retransmis comme le sont les matchs dans les compétitions majeures que nous regardons avec beaucoup d’intérêt.

Est-ce qu’il y aura aussi des renforcements de capacités pour les chaînes déjà existantes ?

Vous savez que, globalement, l’univers médiatique est en pleine évolution. Nous allons vers cette nette séparation entre les chaînes de production, les chaînes d’édition … Et donc, oui ! le renforcement de capacités qui est une interaction obligatoire pour faire progresser tout le milieu pourra se faire. Les experts que nous avons fait venir sont principalement chargés de la formation des équipes, des jeunes béninois que nous avons recrutés mais c’est aussi des experts qui travaillent volontiers avec les responsables techniques des différentes chaînes pour que, globalement, tout l’environnement puisse évoluer.

Je tiens à préciser que vous avez vu à l’écran (élément témoin) une équipe. C’est la première équipe. Les choses ont évolué depuis ce reportage parce que nous avons une unité de production, disons une très grosse, et nous en avons 5 autres qui sont à déployer dans les régions. Notre capacité de production en simultané sera de 6 unités, 6 équipes différentes et qui sont toutes dotées des équipements de pointe. Je peux dire que là, nous sommes en formation.

Le Bénin peut être fier d’avoir désormais, sur son territoire, de façon simultanée avec des équipements de pointe, des ressources humaines nationales bien formées, encadrées par une expertise Internationale capable de tourner en multiplex 6 événements majeurs à la fois.

Et quand est-ce que ces équipes seront réellement déployées sur le terrain ?

Banniere carrée

Les équipes seront déployées et visibles par les profanes à partir de la saison sportive qui va s’ouvrir au mois de septembre. Aujourd’hui, ceux qui sont du milieu les voient. Vous avez entendu dire qu’ils étaient à Charles de Gaulle. Ils sont basés à kouhounou et ont déjà fait des productions à l’intérieur du pays.
Nous avons pris le temps de bien faire la formation. Nous ne voulons pas faire des choses dans l’à peu près. Depuis maintenant 8 mois, le processus est en cours, ils sont en formation. Nous voulons, sur la base des aptitudes qu’ils avaient, qu’ils puissent vraiment bien se professionnaliser, être des experts et pouvoir aussi offrir des prestations à ceux qui pourraient nous solliciter.

Je peux vous dire, par exemple, que les deux derniers matchs qui ont eu lieu dans notre pays, pour la production de ces matchs, la confédération africaine de football a sollicité cette unité de production et nous avons réussi à le faire. Si vous avez regardé le match du Niger et le match du Bénin à la télé sur Canal +, sachez que ce sont ces jeunes béninois qui l’ont fait à titre d’essai et ça a été plutôt concluant et satisfaisant.

Mr le ministre, on apprend, dans les coulisses, qu’il y aura une chaîne de sports, 100% sports. Pourquoi cette option ?

Cette option parce que c’est nécessaire de diffuser une fois encore ce que nous faisons. Le sport béninois, pendant longtemps, s’est contenté des émissions sportives sur les différentes chaînes. Parfois, ces émissions sportives sont diffusées à des heures, comme vous le savez, où il n’y a pas grand monde devant les télés et 90% de ce qui se passe dans le pays n’est vue par personne. Les chaînes qui existent font l’effort avec les difficultés qui sont les leurs d’envoyer les équipes en reportage pour couvrir les événements, mais nous avons senti qu’il y a un manque car quand on voit le potentiel, quand on voit ce qui se passe aujourd’hui dans nos communes, sur nos stades, pour les quelques disciplines qui sont déjà à une phase importante, quand on voit ce qui se passe, on se rend compte que les gens qui habitent à Cotonou ne voient même pas la moitié. On s’est dit qu’il est nécessaire de mettre en place quelque chose qui nous permette de ne plus rater l’expression des talents qui se déroule à l’intérieur de nos départements, de nos communes.

Il y aura un recrutement au niveau des techniciens ? Est-ce qu’il y aura un recrutement au niveau des journalistes ?

Oui. Il y aura un recrutement. Comme vous le savez, le sport, ce n’est pas que la technique. C’est aussi les reporters, commentateurs. Un recrutement est donc prévu. La chaîne dont vous avez parlé se mettra en place et puis, comme vous le voyez, l’univers médiatique évoluera en faveur de la promotion du rayonnement du sport béninois.

Monsieur le ministre, il y a eu l’augmentation drastique des subventions aux différentes fédérations. Il y a eu de bonnes performances mais également des contre-performances. Les plus récentes sont 0 point pris sur 6 avec le caillassage du bus des Écureuils. Nous sommes à l’heure du bilan…

C’est vrai, les subventions ont augmenté et je veux remercier tous les sportifs, les coachs, les différents encadrements techniques ainsi que les fédérations parce que, en réponse à cette augmentation des subventions, les médailles ont augmenté dans l’ensemble des disciplines. De ce point de vue, et les chiffres sont là, le nombre de médaillés, toutes disciplines confondues, au Bénin augmentent d’année en année. Et là-dessus, je veux encore remercier les sportifs, tous les coachs, toutes les fédérations ainsi que les parents des sportifs qui les accompagnent et les soutiennent dans leur ambition de décrocher des médailles pour notre pays.

La situation que nous traversons dans d’autres disciplines où nous avons enregistré des contre-performances récemment, comme c’est le cas pour l’équipe nationale séniors de Football, nous a fait oublier, par exemple, la belle performance d’une jeune athlète béninoise, Odile Ahouanwanou. Le match perdu à domicile par les Séniors nous a fait oublier trop vite la qualification de nos juniors pour la coupe d’Afrique des nations U-20. Ces juniors étant le produit du travail qui a été mis en place puisque ce sont des jeunes que nous avons détectés, qui ont commencé à travailler, qui jouent dans nos championnats, qui, pour la première fois, ont pu aller en compétition en étant parfaitement en jambes.

En regardant le bilan de façon globale, il faut que nous puissions juste reconnaitre que, dans l’ensemble des disciplines, les choses évoluent. Nous ne pouvons que remercier ceux qui contribuent et dire, en ce qui concerne particulièrement les Séniors, avec cette réaction du public que vous avez évoquée que je comprends, qui est légitime même si elle n’est pas acceptable, dire que nous sommes dans une phase de construction.

J’avais déjà annoncé que nous aurons à connaître des contre-performances. Nous avons été capables de faire des exploits, nous en avons donné la preuve en 2019 mais il ne faut pas croire que tout le temps, de façon linéaire, on ne fera que des exploits parce que, pour l’instant, nous n’avons pas encore atteint le niveau de maturité, le niveau de constance qui nous permet de dire que nous sommes une grande nation. Il faut le reconnaître.

Nous avons mis en place tout ce qu’il faut et vous devinez bien quelle peut être ma tristesse lorsque nous perdons les matchs mais il faut que nous ayons l’humilité de reconnaître que nous sommes dans une phase de construction et la construction appelle une transition. L’équipe qui a joué depuis 2019, elle est composée de joueurs qui prennent de l’âge, des joueurs qui sont en baisse de performances. En même temps, on a des jeunes qui arrivent et qui ont un potentiel qu’il faut savoir révéler et laisser épanouir.

Nous n’avions pas de championnat au Bénin en ce qui concerne le football. Le championnat a repris et il est professionnel et, aujourd’hui, tout le monde voit que le niveau du jeu augmente. Ces joueurs vont alimenter progressivement les équipes locales et ces équipes locales vont alimenter les équipes A, l’équipe sénior, et donc c’est un processus qui est progressif sur lequel, même si je comprends les émotions du public béninois, même si je suis moi-même le premier à être triste et vous le voyez tous, vous savez à quel point je suis passionné, il faut quand même avoir l’humilité de savoir quel était notre niveau, où est-ce que nous en sommes et de comprendre que nous avons besoin de travailler. Je l’ai dit le jour où nous avons battu le Maroc en huitièmes de finale en 2019 à la CAN.

J’ai dit : « c’est une belle performance. Je suis heureux pour le peuple béninois, je suis très heureux d’apporter toutes ces belles émotions à mon pays mais il faut rester humble. Nous devons savoir que chaque match compte, et comme vous le savez, le foot c’est un sport qui passionne énormément. Une victoire, tout le monde est content ; une défaite ou un match nul, tout le monde est mécontent ainsi de suite.

Il est trop tôt pour faire le bilan. Vous nous avez fait confiance, laissez-nous continuer à travailler. L’ambition de construire le Bénin au plan sportif est en route. Les résultats, on les voit déjà chez les jeunes. On les voit dans d’autres disciplines. On les a vus également quand tout était en notre faveur. On les verra encore, même s’il y a les contre-performances.

Je voudrais inviter tout le monde à un peu plus d’indulgence et dire que nous allons poursuivre le travail, nous allons corriger ce qu’il faut. Il y a effectivement des choses à corriger, nous allons prendre nos responsabilités sur ce qui doit l’être. Nous n’avons pas besoin de les afficher, on n’a pas besoin de venir sur la place publique exposer ce qu’on fait, mais il y a un travail sérieux qui se fait aujourd’hui avec les fédérations. Je veux demander aux Béninois de nous faire confiance. Je sais que c’est douloureux, c’est difficile de perdre un match à domicile mais le sport est ainsi fait. Nous sommes encore en train de construire. Le moment vient où, au niveau des Séniors aussi, nous serons définitivement solides. Le moment vient où nos juniors ne se feront plus jamais battre. Le moment vient où nos cadets ne se feront plus battre. Laissez-moi encore quelques temps.

Est ce que le Staff des écureuils sera renforcé ?

Tantôt tout le peuple souhaite la promotion d’un entraîneur local et tout le monde est appelé à ça et au bout de deux matchs, tout le monde dit ; « il est faible, il faut le remplacer tout de suite. » Je veux simplement dire que nous avons besoin de travailler. Les Béninois ont le droit d’être exigeants. Je les comprends mais comme je le dis, nous sommes partis de loin, nous avons construit quelque chose. Nous sommes à quelques mois, à quelques années de la stabilité, de la constance et donc que les contre-performances ne les choquent pas au point de perdre confiance en ce projet qui est en place.

Aujourd’hui, nous avons des classes sportives. Ensuite, nous avons une équipe des moins de 17 ans composée des joueurs que les gens connaissent, les gens connaissent leurs maisons, connaissent leur histoire ; ce n’est pas des gens qu’on a ramassés ou qu’on a découverts du jour au lendemain. On a une équipe des U17 qui est composée de certains joueurs qui jouent dans les collèges dont les parents existent ; voilà comment on construit la relève. Nous avons une équipe des juniors qui, pour la première fois, a été composée à partir d’une base de 150 joueurs qu’il y avait sur la première liste et qui étaient titulaires dans le championnat professionnel béninois. On en a extrait une vingtaine qui sont qualifiés pour la CAN.

Au niveau des séniors, c’est un travail progressif. On mettra progressivement les joueurs nationaux qui seront à la hauteur, on mettra des internationaux qui seront à la hauteur. L’équipe nationale deviendra bientôt l’endroit où pour avoir sa place, il faut se battre, reconnaissons -le. Je suis triste de le dire mais reconnaissons-le, parfois, il n’y a pas très longtemps, il suffit d’un carton rouge pour que tout le peuple soit triste parce qu’on est sûr qu’il n’y a pas de remplaçant au joueur qui a été sanctionné. On n’a pas encore atteint ce niveau où, quand un sélectionneur national arrive, à chaque poste, il a 2,3,4 bons éléments. Il suffit d’une petite blessure et tout le monde sait que la défense va flotter. Ça, c’est que, pendant longtemps, il n’existait rien, qu’il n’y avait aucune politique de promotion des talents.

Je veux apporter une précision importante. Vous pouvez être bon dans votre pays comme vous voulez, le haut niveau notamment dans le football où aujourd’hui il y a beaucoup d’émotions, beaucoup de commentaires, les gens amènent dans chaque équipe nationale les meilleurs qu’ils ont au monde. Nous avons joué contre le Sénégal ; le Sénégal a amené, à chaque poste, les meilleurs qu’il avait au monde. Ces meilleurs jouent dans des clubs nettement supérieurs aux nôtres. Si demain nous voulons avoir une équipe qui rivalise valablement avec les autres, il faut qu’on ait des joueurs professionnels évoluant dans le championnat local ou à l’étranger, qui jouent dans des clubs de haut niveau, qui sont titulaires dans leurs clubs et qui sont en jambes.

Ce qui s’est passé au niveau des juniors U20 pour que des jeunes béninois à cause du championnat professionnel aient pu éliminer la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Burkina-Faso qui sont des pays de grande tradition de formation de jeunes ; et que le Bénin ait pu se qualifier en U20, c’est la même chose qui va se passer chez les séniors, c’est-à- dire que si vous êtes dans un bon championnat, que vous êtes titulaire, que vous jouez à un bon niveau en équipe nationale, vous pouvez rivaliser avec les autres. Ce que nous avons fait au plan local a permis qu’en U20, parce que nous avons en face de nous les produits des autres championnats et que notre championnat est devenu intense, nous ayons pu gagner ou nous qualifier pour la CAN.

Au niveau des séniors, le seul espace qui existe, c’est l’espace du championnat mondial qui est celui des clubs. Si vous avez des joueurs qui ne sont pas titulaires, ne vous attendez pas à ce qu’ils soient plus performants que ceux qui ont 200 matchs dans les jambes en tant que titulaires. Donc, c’est un travail progressif. Nous allons le faire en priant les uns et les autres de se souvenir de là où nous sommes partis, d’être indulgents et de nous faire confiance pour conduire la machine.

Au moins, la bonne nouvelle, c’est que nous avions mis tout en place. Les conditions qu’il faut mettre pour permettre à une équipe de bien s’épanouir, aujourd’hui, nous les avons mises en place. La façon dont il faut gérer une équipe pour que les choses se passent de manière professionnelle, par le concourt de la fédération béninoise de football et notre implication, il faut le reconnaître, nous avons pu les mettre en place. Je crois qu’il faut laisser le temps que toutes ces dynamiques arrivent à maturité et que nous devenions une nation constante en termes de performances et de résultats.

Les Écureuils ne sont pas vraiment unis. Est-ce qu’il y aura des réformes ?

Je déplore qu’à chaque défaite, il y ait beaucoup de commentaires, y compris des personnes qui ne savent rien de la vie de l’équipe et de ce qui se passe à l’intérieur de l’équipe. J’ai pu lire moi aussi qu’il y a des problèmes, les écureuils ne sont pas unis etc … Ce n’est pas vrai ! Je veux le dire. Je ne dis pas que dans l’effectif, il n’y a pas 24 joueurs, 24 éducations différentes, 24 comportements différents, 24 égos différents. Ça existe dans tous les clubs du monde, dans toutes les équipes nationales du monde. Mais dire qu’ils ne sont pas unis et dire que c’est ce qui explique les contre-performances, honnêtement non !

Nous n’avons pas atteint ce niveau où les joueurs ne se disent pas bonjour, où les joueurs sont dans des clans. Nous n’avons pas atteint ce niveau. Il y a des individualités, des égos, des comportements mais ceux qui en ont la charge, avec mon approbation, ne manquent pas de faire ce qu’il faut.

On a bien eu un écart de comportement d’un de nos joueurs qui a été sanctionné, c’est quand même assez audacieux de le faire. C’est un joueur important. Il est revenu, il s’est excusé et il est entré dans la sélection. Si lui ou un autre commette une faute, ils seront sanctionnés, c’est très clair. Il y a des règles dans l’équipe comme il y en a dans toutes les équipes. Il ne faut pas tout de suite aller rechercher en dehors du terrain des explications à nos contre-performances.

Quand on a perdu, il faut avoir l’humilité de reconnaître qu’on n’a pas été à la hauteur, qu’on n’a pas bien joué et qu’on a perdu. Il faut cesser de croire que les autres pays sont petits. En général, quand on fait les tirages au sort depuis que nous sommes allés à la CAN, parce qu’on a battu le Maroc en 8ème de finale, on prend les autres pays qui sont inférieurs au Maroc et par déduction, on conclut que ceux-là on va les manger. J’ai vu les commentaires quand on a fait la poule. Tout le monde a dit : « qu’il n’y a que le Sénégal qui puisse nous poser de problème sinon Mozambique, Rwanda ont va les manger « . Ce n’est pas vrai !
Le football a évolué. Tout le monde vient pour jouer. Il faut se prendre au sérieux. Il faut travailler, être en jambe si on veut être les meilleurs. Nous allons continuer à mettre le sérieux qu’il faut. Il n’y aura pas d’état d’âme.

Pour que le Bénin atteigne ce niveau de grande nation, est-ce-qu’il n’y aurait pas aussi des projets en coulisse de centres de formation de football ?

Parmi les projets que le gouvernement lance, il y a des académies. La fédération est aussi en train de lancer un projet de formation à N’Dali. La formation, dans la plupart des pays, est d’initiative privée. J’ai récemment donné un petit accompagnement aux centres de formation pour leur dire que c’est un début pour encourager leurs efforts. Dans le football comme dans les autres disciplines, il faut de la formation. Notre rôle est d’encourager, de créer les conditions pour que les clubs fonctionnent, qu’ils soient professionnels, que les sportifs s’épanouissent, que les coachs soient dans de bonnes conditions. La professionnalisation qui est en cours aujourd’hui et qui a déjà embrasé le football, le basketball, le handball, le volley-ball et progressivement les autres disciplines nous permettra d’avoir une pratique professionnelle, sérieuse avec des encadreurs de haut niveau.

Dans plusieurs domaines, on a fait venir des experts. 48 experts sont recrutés pour les 12 départements à savoir 4 par département et 1 par discipline. L’objectif est de faire la détection et la formation dans un style académique, école, de nos meilleurs talents. Nous organisons des compétitions dans les communes et écoles, les meilleurs sont récupérés, encadrés par ces experts dans chaque discipline et chaque département. L’État s’occupera de scolariser ces enfants. Si c’est quelqu’un qui apprend un métier, l’État prendra sur lui de pouvoir assurer la pratique de ce métier. Ils ne seront pas très éloignés de leur lieu de résidence d’origine. Dans ces différentes disciplines, nous sortirons 12 sélections dans les différentes catégories d’âges qui seront des sélections des différents départements avec une formation sérieuse et rigoureuse. C’est ainsi que nous espérons d’ici 2, 3 ou 4 ans apporter de bons talents pour nourrir le vivier national.

Dans 2 mois, il y aura à nouveau les élections à la fédération béninoise de football, est-ce que le gouvernement aura un regard sur cette élection ?

Je n’ai pas honte de dire qu’il y a 4 ans, je m’étais impliqué personnellement. Il n’y a pas de secret. La situation de désordre qu’il y avait à l’époque nous avait obligé d’abord à passer par ce que nous avions appelé un consensus où nous avons fait cohabiter ce qui s’appelait les différents Camps. Nous avons ensuite mis en place des conditions pour aller aux élections. Je l’assume avec beaucoup de fierté. C’était nécessaire de le faire. Aujourd’hui, les acteurs ont fait preuve de responsabilité. Ils ont montré leur capacité à laisser de côté l’intérêt personnel et égoïste au profil de l’intérêt général et donc ils n’ont plus besoin d’être suivis comme on l’avait fait. Ils ne sont plus dans une situation de chaos comme c’était le cas, il y a quelques années. Nous ne manquerons pas de nous assurer que tout se passe bien ou de faire quelques arbitrages. L’idéal est que tous les acteurs soient ensemble.

Votre mot de la fin

Je veux d’abord remercier tous les Béninois pour leur amour, leur soutien et adhésion à ce que nous faisons. Je veux leur dire que nous sommes à pied d’œuvre pour atteindre nos objectifs et que les premiers résultats, quoi qu’encourageants, doivent nous amener à nous concentrer davantage et à travailler davantage.
Je reçois énormément de messages de soutien, de félicitations et d’encouragement. Et je veux saisir cette occasion pour remercier les Béninois des 77 communes et de la diaspora pour leur soutien à ce que nous faisons sous le leadership du président TALON depuis maintenant 6 ans.

Je veux leur dire que, comme je l’avais annoncé, révéler le Bénin peut et doit passer par les talents sportifs et que nous allons continuer à travailler. Je veux remercier les acteurs du secteur privé pour leur compréhension et leur adhésion à la dynamique et leur implication qui aide à l’amélioration des choses dans toutes les disciplines. Je veux les inviter à continuer. Je remercie tout le mouvement sportif, tous les acteurs, le comité olympique, l’ensemble des fédérations, les supporters, les journalistes, tout le monde parce que nous avons commencé à faire quelque chose de beau pour notre pays. Le niveau de maturité n’est plus loin. Nous avons encore besoin d’un peu de travail, de continuer à le faire avec humilité.

Pour l’ensemble des Béninois, ils peuvent être sûrs de ce que nous avons pris comme engagement collectivement avec le président de la République, nous ferons de notre pays une grande nation dans tous les domaines. Nous sommes à pied d’œuvre depuis 6ans, nous allons continuer et, à l’heure du bilan, ils pourront dire avec satisfaction qu’ils ne se sont pas trompés en faisant confiance au président Talon et à son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

error: Content is protected !!