Polémique autour des IPES ayant une existence légale au Burkina Faso: les écoles de santé « Sainte Julie » reconnues par l’État burkinabè
C’est un sujet trouble au cœur de divers enjeux aussi bien pour les parents, les étudiants et les promoteurs d’établissements privés d’enseignement supérieur. En Afrique de l’ouest, les États sont dans un processus d’apurement des centres de formation. L’idée est d’en extirper les brebis galeuses qui sont en défaut sur la ligne du droit.
À travers un communiqué numéro 732/ MESRS/SGM/DGES/DOSES/SA en date du 30 août 2022, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Bénin a repris une liste des Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) offrant des formations dans le domaine des sciences de la santé au Burkina Faso. Selon les termes du communiqué, ladite liste est établie par la Direction générale de l’Enseignement supérieur du Burkina Faso le 31 mai 2022. Ensuite, le communiqué précise un nombre d’IPES non autorisés en ouverture au titre de l’année universitaire 2022-2023.
En points 2 et 3 du communiqué, mention a été faite de « Institut Supérieur Privé Sainte Julie ISPSP- SJ Tenkodogo) » et de « Institut Supérieur Privé de Santé Sainte Julie (ISPSP-SJ Ouaga) » comme étant non autorisés en ouverture au titre de l’année universitaire 2022-2023. Mais en réalité, des informations documentées et attestées par les institutions publiques démontrent bien le contraire.
D’abord, dans un souci de clarification, il est nécessaire de faire remarquer que l’institut privé de santé sainte Julie de Tenkodogo et Ouagadougou mentionnés dans le communiqué n’existent même pas et donc ne sauraient à plus forte raison être autorisés à fonctionner. La terminologie est importante.
Il s’agit bien d’instituts qui n’existent pas. Alors que la confusion règne dans ce dossier depuis la publication de cette liste et que de graves incidences sont à redouter dans le processus de recrutement des nouveaux étudiants au titre de l’année 2022-2023, les documents parvenus à notre rédaction permettent de lever le flou. On peut attester qu’une autorisation de création de l’institut supérieur Privé de santé sainte Julie a été obtenue par décision favorable du ministère de l’Enseignement supérieur du Burkina Faso en date du 27 septembre 2021. Cependant, ladite autorisation ne donne pas une existence à l’Institut privé de santé sainte Julie. Par contre, on peut affirmer avec assurance que l’Ecole Privée de santé Sainte Julie de Tenkodogo et Ouagadougou ont une existence légale. Les documents renseignent que l’école privée de santé sainte Julie de Ouagadougou, en abrégé EPSSJT, a eu l’autorisation de création numéro 2015-00551/MESS/SG/DGESTP/ du 26 février 2015. Quant à l’autorisation d’ouverture, elle est intervenue par décision numéro 2015 – 002877/ MESS/ SG/DGESTP/ du 23 novembre 2015, pour la formation des infirmiers et sages-femmes. En ce qui concerne l’Ecole privée de santé sainte Julie de Tenkodogo, en abrégée EPSSJO, il est loisible de remarquer sur les documents authentiques que le 3 septembre 2013, elle a obtenu l’autorisation de création numéro 2013- 002063/MESS/ SG/DGESTP/ et le 7 janvier 2014 par décision numéro 2014 – 000033/ MESS/ SG / DGESTP, elle a obtenu l’autorisation d’ouverture.
Comme si les responsables des écoles de formation en santé Sainte Julie voyaient venir cette confusion dans laquelle peuvent se trouver aujourd’hui parents et futurs étudiants, le 27 avril 2022, le directeur général de l’Ecole Privée de Santé Julie de Tenkodogo a publié une note de service en rappelant les références d’autorisation de création et d’ouverture obtenues auprès de l’État burkinabè. Les écoles de formation en santé Sainte Julie bénéficient par ailleurs de l’accompagnement du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Ce qui permet aux élèves et étudiants de l’école de prendre part aux examens nationaux et d’obtenir des diplômes délivrés et authentifiés par l’État burkinabè. D’ailleurs, en guise d’exemple et au titre de l’année écoulée, la direction de la production des ressources humaines du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et du bien-être a validé des diplômes des apprenants de l’école sainte Julie qui ont pris part aux épreuves de certification nationale de Licence en sciences infirmières et obstétricales, (Lsio) session 2021. Sous le régime « École », l’État burkinabè reconnaît les écoles privées de santé Sainte Julie. Les Instituts supérieurs privés sainte Julie qui sont encore dans la marche d’une reconnaissance ne sont donc pas à confondre avec les Écoles privées de formation en santé Sainte Julie qui, elles sont bien implantées et fonctionnent en toute légalité.
Brivaël Klokpê Sogbovi
Alors, qui ment ou sème la confusion ?