Trafic du CIP et établissement de « vrais-faux passeports » : « Tolérance zéro pour les faussaires », affirme Cyrille Gougbédji

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Les informations évoluent assez rapidement dans l’affaire de trafic des Certificats d’identification personnelle (Cip), de fabrication et de délivrance de passeports frauduleux. Si aux premières heures de la traque lancée contre le réseau de faussaires qui s’est trouvé des complices dans les couloirs de l’administration, beaucoup d’informations via les réseaux sociaux mettaient au-devant de la scène l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), les faits authentifiés par notre rédaction apportent quelques nuances de fond. Selon le gestionnaire mandataire de l’Anip, Cyrille Gougbédji joint par notre équipe de rédaction, le dossier des faux CIP et passeports frauduleux a moins ses racines au sein de son institution, du moins pour l’instant. Selon Cyrille Gougbédji, seulement deux (2) agents de l’Anip sont détachés et sont en service à la Direction de l’émigration et immigration. Travailleurs intègres, ces deux agents qui suivent scrupuleusement les directives et se soumettent aux valeurs de travail prescrites par le gestionnaire mandataire Cyrille Gougbédji sont encore en liberté jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse.

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Selon nos sources, ces deux agents de l’Anip détachés à la DEI n’ont jamais été interpellés par les officiers de police en charge de ce dossier de faux CIP et passeports frauduleux. Cette information sera confirmée par le gestionnaire mandataire Cyrille Gougbédji à notre équipe de rédaction. Les deux agents qui vaquent tranquillement à leurs occupations à la DEI répondent régulièrement aux sollicitations de la direction de l’Anip. Preuve qu’ils jouissent parfaitement de leur liberté d’aller et venir. Mieux, les clauses du travail entre l’administration de la DEI et les deux agents de l’Anip détachés sont claires et éloignent les agents de la tentation. Selon nos sources, les agents de l’Anip détachés à la DEI n’ont aucun contact avec les usagers. En plus, tout document pris en compte par ces agents de l’Anip doivent préalablement être certifiés par les autorités de la DEI.

En clair, aucun agent de l’Anip en fonction à la DEI n’a été interpellé ou arrêté dans ce fameux dossier. Au-delà de la confusion, le gestionnaire mandataire de l’Anip qui donne suffisamment la preuve de sa probité professionnelle explique que deux autres agents en service à la direction générale ont été interpellés dans ce dossier de faux CIP et passeports frauduleux. Ces deux agents qui n’ont pas encore été présentés au Procureur Spécial de la CRIET sont actuellement en garde à vue à la Brigade économique et financière (Bef). Selon d’autres sources proches du dossier, les enquêtes sont toujours en cours afin d’établir ou non leur responsabilité. Selon une autre source, ils seront présentés au procureur mercredi prochain. L’instruction de l’affaire permettra de connaître le sort à eux réservé au parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

Au détour des réponses aux questions posées par notre équipe de rédaction, le gestionnaire mandataire de l’Anip Cyrille Gougbédji a réaffirmé les valeurs de travail. Selon lui, la probité et l’intégrité sont des valeurs non-négociables dans le fonctionnement de l’Anip. D’ailleurs, dit-il, ses notes circulaires ont suffisamment mis en garde les agents sur les conséquences des actes de fraudes sur la chaîne de production des pièces d’état civil. « C’est tolérance zéro » pour les faussaires et autres agents indélicats, a dit le gestionnaire mandataire Cyrille Gougbédji qui rappelle qu’il est « sans état d’âme » sur ces questions. Le peu que l’on puisse dire est que la direction de l’Anip n’entend pas se souiller dans des dossiers de fraudes. Les agents de cette structure qui s’occupent de l’état civil sont donc avisés. La semaine dernière plusieurs sources avaient annoncé que des groupes indésirables ont tissé des relations avec certains agents de la DEI à l’effet d’obtenir frauduleusement pour le compte des béninois et étrangers des Certificats d’Identification Personnelle (CIP) et des passeports.

D’autres sources précisent que ces groupes criminels qui réussissent à établir ces faux documents avec l’aide des agents de l’administration s’investissent dans ce vil exercice afin de faire voyager dans les pays du Golfe certains Béninois et autres expatriés.

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Rappel des faits…

C’est la Brigade économique et financière, bras opérationnel de la Cour de Répression des Infractions économiques et du Terrorisme (CRIET), qui a diligenté une enquête. Selon nos sources, tout est parti de l’interpellation d’une dame à la frontière Hillacondji, le mardi 20 septembre 2022. En partance pour le Koweït via Accra où elle devrait prendre le vol, dame C. U. B. avait en sa possession des documents qui ont éveillé les soupçons des agents en uniforme.

Alors qu’elle avait un CIP portant son nom, les agents ont découvert que le passeport en sa possession portait une identité différente de celle du CIP. Depuis lors, plusieurs personnes ont été interpellées. La semaine dernière, 9 individus ont été placés sous mandat de dépôt et seront jugés le 22 novembre et 2 autres mis sous convocation après leur présentation au procureur de la CRIET. De nouvelles personnes ont été mises aux arrêts en début de weekend selon nos sources. La rédaction suit l’évolution de cette affaire qui n’a pas encore livré de dernières vérités.

À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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