Rencontre Talon-Syndicats : les accords trouvés, les points d’achoppement
Comme annoncé depuis plusieurs jours, le président de la République Patrice Talon et les responsables syndicaux ce mardi 6 décembre 2022 au Palais de la Marina. Durant des échanges qui ont duré plusieurs heures selon des informations rapportées par Le Matinal, le chef de l’Etat et ses hôtes ont abordé d’importantes préoccupations. D’après le point de la séance fait à la presse par le Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), Anselme Amoussou, et en attendant que les décisions soient validées par le Conseil des ministres, on retient globalement que les deux (2) points d’augmentation de salaire ont été proposés au cours de la rencontre, à savoir le point d’indice 3% qui concerne les agents de l’État en activité et les retraités et la fixation d’un montant qui varie entre 10.000 francs CFA et 40.000 francs CFA. « Nous avons insisté pour que le gouvernement veille à ce que, non seulement les agents du privé, les retraités du privé puissent sentir ses efforts, mais également que sur la question du Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti), l’application se fasse dans un bref délai », a-t-il fait savoir. Et parlant justement du Smig, le syndicaliste précise qu’ils ont convenu avec l’exécutif qu’il passe de 40.000 à 52.000 francs CFA à compter de l’année 2023.
Pour ce qui concerne les Aspirants aux Métiers d’Enseignant (AME), Anselme Amoussou informe que trois (3) niveaux de propositions qui semblent arranger leur situation ont été faits. « Premièrement, deux mois pendant les vacances, ils auront des sessions de formation de renforcement de capacité pour améliorer leur niveau de pédagogique et leur prestation en classe. Ensuite, ils pourront aspirer désormais à être des contractuels de l’Etat pour ceux qui auraient fait au moins trois ans de contrat en tant qu’aspirants et qui auront subi avec succès l’évaluation qui leur permet d’accéder au corps des contractuels de l’État. Le troisième niveau concerne la durée du contrat et le paiement. La durée de paiement va passer désormais de 9 mois à 12 mois, mais avec 11 mois de paiement de salaires. C’est-à-dire que les deux derniers salaires qui sont des salaires qu’on va leur payer pendant les deux mois de renforcement de capacités seront donc des demi-salaires », a-t-il expliqué.
L.T.
*ENCADRE*
*COMPTE RENDU DE LA SÉANCE ENTRE LE GOUVERNEMENT*
Etaient présents :
– Les secrétaires généraux des trois centrales et confédérations représentatives (CSTB, CSA-BENIN, COSI) accompagné chacun d’un membre de leur bureau.
– Les présidents du CNP- BENIN et du CONEB.
– Le président de la république entouré des ministres des Finances, du développement, de la santé de la justice et du travail. II y avait aussi quelques membres de cabinet de président de la république et la direction générale du travail.
Le point principal à l’ordre du jour est: La revalorisation des salaires des travailleurs de la fonction publique.
La séance s’est déroulée sous la présidence effective du chef de l’État.
A l’ouverture de la séance, le président de la République a expliqué que le temps d’analyser et des projections de la situation n’ont pas permis de respecter l’échéance de novembre mais mieux vaut tard que jamais. Il a rappelé que les propositions que présentera le ministre des finances sont sous réserve de validation par le conseil des ministres mais a pris l’engagement de les défendre personnellement au cours du dit conseils.
Il a ensuite donné la parole au ministre de travail qui a rappelé que cette séance fait suite à celle du 26 avril consacré au relèvement du SMIG, la situation des AME et la hiérarchisation des salaires.
La parole fut ensuite donnée au ministre des finances pour exposer les résultats des travaux sur le sujet principal qu’est la revalorisation des salaires de la fonction publique.
Deux mesures sont proposées pour débat avec les partenaires sociaux avant la validation en conseil des ministres du mercredi 7 décembre.
1- une hausse uniforme du point indiciaire de tous les travailleurs de 3%. Les retraités bénéficieront de 80% de ce relèvement suivant les textes en vigueur.
2- un sursalaire détaché du point indiciaire et défini en quatre tranches
40000F/mois pour les salaires inférieurs à 100.000f
35000F/ mois pour les salaires compris entre 100.000f et 200.000f
30.000 F/mois pour les salaires entre 200.000f et 500.000f.
10.000f pour les salaires entre 500.000f et 700.000f
Les taux d’augmentation varient entre 3% et 66% selon le ministre des finances qui a argumenté avec quelques simulations des cas réels avant de rappeler que ces chiffres seront validés en conseil des ministres demain.
Les représentations des travailleurs pour la plupart ont remercié le gouvernement avant de faire savoir que ces augmentations ne sont pas a la hauteur de la hausses des prix des produits dans le pays. Ils demandent alors au gouvernement de faire un effort de plus.
Les débats sur ce sujet ont été conclus sur la proposition du gouvernement.
Les représentants des travailleurs ont ensuite demandé au gouvernement la date d’effet en précisant que le sujet est annoncé depuis janvier 2022 et qu’il faut un effet rétroactif en 2022.
Le gouvernement a donné la date du 1er janvier 2023 pour date d’effet. Mais sur insistance des représentants des travailleurs, le président de la république a laissé une ouverture sur le sujet en précisant que le conseil des ministres verra comment faire des efforts dans ce sens compte tenue de la bonne ambiance entre les partenaires sociaux au cours de la séance
Les autres questions ont été ensuite débattues
– l’augmentation du SMIG
Le SMiG sera augmenté de 40000 à 52000 à compter du 1er janvier 2023 et tous les employeurs devront obligatoirement faire une assurance santé a leur travailleurs.
– Situation des AME
3 Mesures ont été retenues.
1- poursuivre l’augmentation du nombre du mois de salaire en passant a 11mois sur 12, soit 10 mois de salaire au complet et 50% du salaire des mois de juillet et Août avec des séances de renforcement des capacités.
2- Augmenter l’effectif afin de couvrir le besoin.
3- A partir de 2023, les AME pourraient être reversés en ACE après trois ans d’ancienneté et un test d’évaluation.
– La hiérarchisation des salaires après l’augmentation du SMIG
Sur ce sujet, les débats n’ont pas évolué par rapport à la séance du 26 Avril.
Malgré tous les arguments avancés par les représentants des travailleurs, le président de la république reconnais que les syndicats ont raison être que des efforts soient faits dans ce sens. L’état plaidera pour que les employeurs du privé fassent un effort mais ne peut pas le leur imposer.