Transhumance des bovins à Aplahoué: Coton, manioc, soja… des hectares détruits par des bœufs
Dans le département du Couffo, les producteurs agricoles de la commune d’Aplahoué sont encore sous le choc en raison de la destruction massive de leurs productions. La commune vit des moments d’angoisse face à la transhumance sauvage, imprévisible et suspecte des bovins. Si des investissements énormes ont été consentis pour avoir de bonnes récoltes dans les différentes spéculations, les bœufs qui se sont invités dans les champs ont tout détruit laissant du coup, des producteurs dans une détresse à nulle autre pareille. C’est le cas particulièrement de Houénoumadji Ado, agriculteur reconnu pour l’étendue de sa production. Nous sommes dans l’arrondissement d’Aplahoué centre. Houénoumadji Ado est le président départemental des agriculteurs du Couffo. Il cumule aussi des titres de président de l’Union communale des producteurs de Coton d’Aplahoué et de Trésorier général de la chambre d’agriculture du Bénin. C’est donc le champ d’un professionnel du monde paysan qui sera frappé ce 20 décembre 2022 par l’invasion des bœufs à Aplahoué. En effet, des troupeaux de bœufs ont détruit un champ de coton d’une superficie de 7 hectares à Gnakpoudji. Houénoumadji Ado a investi près de 2 millions de francs CFA pour l’achat des intrants pour la culture de l’or blanc. Aussi, des troupeaux de bœufs ont-ils détruit trois (3) hectares de champ de soja semence ; 1,5 hectare de semence de maïs et environ 1 hectare de bouture de manioc de base. Tous ces champs de production appartiennent à Houénoumadji Ado qui vit depuis des heures sombres. Voir tant d’investissement parti en fumée en un laps de temps est source d’angoisse chez le producteur qui ne comprend pas comment des bœufs ont pu atterrir dans la commune d’Aplahoué en ce mois décembre. Selon nos sources, les couloirs de transhumance des bovins dans la commune d’Aplahoué sont annoncés pour être ouverts d’ici fin janvier 2023. D’ici là, les producteurs auraient eu le temps de procéder aux récoltes puis de s’apprêter pour ne pas subir les dégâts liés au passage des bœufs dans les champs. Mais jusque-là, aucune voix officielle n’arrive à répondre à la question de la victime. Comment des bœufs ont-ils pu atterrir à Aplahoué ? Les dégâts sont énormes. Les investissements sont irrécupérables. Coton, manioc, soja… sont détruits ou transformés en aliments pour les bœufs. Les propriétaires des troupeaux de bœufs sont interpelés par les services compétents habilités pour la cause. Pour l’heure, l’hypothèse d’une préméditation n’est pas aussi exclue. Car, des sentinelles postées sur les sites de Houénoumadji Ado confient avoir vu des tricycles chargés de bœufs en direction des champs détruits. Quoi qu’il en soit, Houénoumadji Ado est sous le choc face à tous ces investissements réduits en cendre par des bœufs en quelques heures. Les travaux champêtres sont ce qu’ils sont avec la dureté de la tâche et des investissements colossaux. Alors que le gouvernement encourage les efforts des paysans, ce type d’incidents ne doit plus se répéter. Les producteurs pourraient avoir le moral si bas qu’ils pourraient abandonner le travail. Au-delà d’une procédure contre les auteurs de cet incident, Houénoumadji Ado devrait être dédommagé purement et simplement. Il s’agit d’une question de bon sens et de justice à rendre pour une victime. Les productions (coton, manioc soja…) valent toute une fortune qu’il faut aider Houénoumadji Ado à récupérer. Dans la commune, plusieurs autres paysans sont aussi sous le choc. Et cela doit s’arrêter…
Brivaël Klokpê Sogbovi