Rencontre d’échanges avec les acteurs de la filière de l’Or blanc: une complicité parfaite entre les cotonculteurs et Talon
Quatre ministres du gouvernement étaient en conclave hier avec les producteurs du coton et de soja du septentrion. Il s’agit du ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané, du ministre d’État Romuald Wadagni, du ministre de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui et de sa collègue du commerce Shadiya Assouman. Les échanges ont porté sur l’état de santé des filières et des producteurs. Au cours de la séance, Paul Sounon, président de l’association des producteurs, a exposé les problèmes criants dans le secteur. Il s’agit notamment des dépenses étouffantes qui entrent dans la production du coton et du soja. Selon lui, ces dépenses ruineuses ne permettent pas aux producteurs d’avoir des bénéfices. Bien au contraire, ces dépenses découragent les producteurs qui voient tous leurs efforts à l’eau. Cette réalité est à la base des grognes incessantes des producteurs du septentrion à travers l’association Su Tébo Bèrè Win. Malheureusement, les cris de détresse des producteurs n’ont pas été bien compris. La déformation des informations a pris le pas sur la vraie version des faits. C’est dans ce contexte que le Président de la République, Patrice Talon a décidé d’offrir un cadre d’échanges aux producteurs à travers les quatre ministres. Face au problème de »non-bénéfice » posé par Paul Sounon, le ministre Gaston Dossouhoui a reconnu la pertinence des préoccupations de l’association Su Tébo Bèrè Win. Mais, dira-t-il, il y a un grossissement de faits. Le ministre de l’Agriculture a reprécisé les circonstances dans lesquelles les décisions concernant la production du coton et de soja ont été prises. Officiant en tant que principal interlocuteur lors de la cérémonie, le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané a expliqué aux producteurs la priorité du gouvernement. Pour le gouvernement, il s’agit de faire des agriculteurs et producteurs des modèles de Béninois riches. Abdoulaye Bio Tchané a cité les nombreuses mesures prises pour booster les filières soja, cajou et aussi le coton. Loin de tomber dans l’auto satisfaction, le gouvernement a opté pour l’écoute et la discussion avec les partenaires afin de prendre en compte les doléances pour parfaire ce qu’il y a à parfaire. La présente rencontre, dit-il, témoigne du sens d’ouverture du gouvernement. Dans un monde marqué par des incertitudes sur le marché mondial, le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané a énuméré les sacrifices consentis par le président Patrice Talon afin d’éviter que les producteurs béninois ne soient exposés à une trop grande vulnérabilité. À cet effet, dira-t-il, le gouvernement a dû acheter au triple du prix certains intrants, mais les a cédés à bon prix aux producteurs. Le gouvernement a parfois sacrifié plus de 50 milliards francs CFA de l’argent public pour maintenir les stabilités sur le marché intérieur. Dans ses explications, Abdoulaye Bio Tchané a précisé que garder son prix à un niveau bas pour permettre aux engins agricoles de fonctionner, le gouvernement n’hésite pas à sacrifier parfois plus de 60 milliards. Le ministre Abdoulaye Bio Tchané fait savoir que le gouvernement ne fait aucun tapage autour de ses efforts, car l’ambition est de parvenir à aider les producteurs à faire des performances sur le rendement et à accroitre la productivité du Bénin.
Désormais mieux informés, les producteurs ont reconnu à leur juste mesure les efforts faits par le gouvernement. Éloignés hier par la sous information, gouvernement et producteurs sont désormais sur la même longueur d’onde. Les explications des deux ministres d’État et celles des ministres Gaston Dossouhoui et Shadiya Assouman ont convaincu les producteurs. Ces derniers ont changé de langage. Au lieu d’accuser ou de revendiquer, les producteurs ont finalement formulé des doléances et des requêtes pour un suivi des actions du gouvernement. Les problèmes rencontrés par les producteurs ne sauraient être imputables, dans l’absolu, au gouvernement. La séance de discussion a permis d’identifier d’autres acteurs intermédiaires comme des responsables desdits problèmes à la base de la paupérisation des producteurs. Paul Sounon président de l’association des producteurs a pour sa part sollicité l’appui du gouvernement pour rassurer l’ensemble des producteurs afin de fouetter leur moral et maximiser le taux de production du coton et de soja à la fin de la saison. La séance d’échanges a pris fin dans une ambiance conviviale, chaleureuse nourrie d’applaudissement. Un ferme engagement a été pris par les producteurs : faire tout pour une production élevée afin d’atteindre les barres prévisionnelles du gouvernement.
B. K. S