Coupures répétées de l’énergie électrique au Bénin: le délestage sauvage agace, l’échec des Canadiens à la Sbee

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Elles subissent en silence. Les populations béninoises sont assez résilientes, dit-on. Mais quand la goutte d’eau déborde le vase, elles se lâchent, recherchent et utilisent les exutoires pour exprimer leur ressenti. Face au retour du  »délestage sauvage » aux conséquences désastreuses dans les ménages et sur la chaîne économique, les Béninois ne savent plus où donner de la tête. L’énergie, cette denrée précieuse nécessaire pour l’éclairage, a aussi un poids fonctionnel lourd dans les chaînes de valeurs. Sa disponibilité continue ou non a des effets directs sur les rendements, l’atteinte des prévisions et le mieux-être. Les politiques publiques dans le secteur de l’énergie depuis bientôt 8 ans avaient pour but de concourir à sortir le Bénin de la dépendance énergétique. Le rêve d’une autosuffisance énergétique a été nourri. Celui de l’exportation du surplus produit l’est tout autant. L’option d’une gestion déléguée a permis de recruter des expatriés, notamment des Canadiens crédités d’expériences en la matière, à la tête de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Avec la supposée compétence, le gouvernement et les Béninois avaient bon espoir que le double rêve sera concrétisé. Mais depuis quelques semaines, tout l’espoir semble s’évaporer face aux coupures répétées de l’électricité. Le phénomène, loin d’être passager, est presque devenu la norme. Les consommateurs se plaignaient déjà du coût excessivement élevé du prix du kWh. En plus de cette plainte, ils sont désormais obligés de porter une seconde croix. Celle des coupures répétées. Le quotidien des Béninois est rythmé par la discontinuité dans la fourniture de l’énergie électrique. Il ne se passe plus aucune journée sans que des services, entreprises et ménages ne soient privés d’électricité pendant des heures. Dormir dans le noir, il faut s’y faire quand on est abonné de la Sbee. Le comble, aucune des 77 communes du Bénin n’est épargnée par ces coupures répétées d’électricité. Si au départ, les spécialistes de la communication ont tenté de maquiller le malaise en parlant de  »panne zonale », la répétition, les durées et l’étendue des coupures d’électricité obligent à conclure qu’il s’agit bel et bien d’un délestage. Plus personne n’est sûr d’aller au service ou de rentrer chez lui pour avoir de l’énergie. Les supposés experts Canadiens qui gèrent la Sbee ont failli dans leur mission, peut-on dire. En tout cas, au regard de ce que nous observons. L’expertise de ces gestionnaires est en doute face au retour de ce délestage sauvage. Le chaos énergétique de ces dernières semaines est si redouté que les Béninois, pour s’en sortir, ont repris le chemin des boutiques de vente des groupes électrogènes. Pour ceux qui avaient cru au double rêve d’une autosuffisance énergétique et de l’exportation du surplus, ils sont obligés de procéder à des révisions mécaniques des groupes électrogènes abandonnés entre temps. Somme toute, l’expérience des Canadiens à la tête de la Sbee n’est pas loin d’un échec dans la fourniture de l’énergie. Un tel contexte de crise énergétique assigne des priorités au nouveau ministre Seidou Adambi ayant hérité de ce secteur à la faveur du récent remaniement ministériel. Le chantier prioritaire sera de s’attaquer à ce délestage pour redonner le sourire aux populations béninoises.

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