Bradage des réserves administratives à Djimè Sud à Abomey : Blaise Ahanhanzo-Glèlè arrêté, libéré et mis sous convocation

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Il aura prié tous les Dieux de son village et invoqué la clémence du Très-Haut pour éviter d’être cloisonné. Mais le divin ne fait pas bon ménage avec les personnes en porte-à-faux avec le bon sens. L’ex-maire d’Abomey, Blaise Ahanhanzo-Glèlè a passé une mauvaise journée dans le cadre d’une procédure judiciaire enclenchée depuis quelques mois dans l’affaire  »bradage des réserves administratives à Djimè Sud à Abomey ». Depuis le dernier trimestre de l’année 2021, le département Enquête et investigation de votre journal Le Potentiel a révélé de graves entorses aux normes régissant la gestion foncière sous la mandature du maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Le crime foncier mis à nu par nos services n’est ni plus ni moins qu’un bradage des réserves administratives relevant du patrimoine de la mairie d’Abomey. Les bénéficiaires de ce crime sont des particuliers, mais aussi des élus et cadres techniques de la mairie en service à l’époque. Le 10 juin 2011, alors maire d’Abomey, Blaise Ahanhanzo-Glèlè a signé un arrêté pour autoriser la cession des domaines à titre onéreux dans le lotissement de Djimè. 75 personnes auront été retenues pour bénéficier des réserves administratives morcelées. 15 nouvelles personnes seront rajoutées frauduleusement à cette liste des bénéficiaires par le truchement d’une technique de faux et usage de faux en écriture publique. Ce trafic de document administratif est imputé à des agents de la mairie. Mais les auteurs de ce crime foncier, malgré les artifices de résistance, n’auront pas le sommeil tranquille.

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L’ex-maire en difficultés

Faisant suite aux graves révélations du journal Le Potentiel et dans la suite des enquêtes judiciaires, une convocation a été adressée à un certain nombre de personnes impliquées dans ce dossier de crime foncier par le Chef antenne régionale centre de la brigade criminelle. La semaine écoulée, la convocation a été notifiée entre autres aux sieurs Degbo Désiré, chef d’arrondissement de Detohou ; de Medehou Gabriel, premier adjoint au maire de Abomey; de Ahanhanzo-Glèlè Blaise, ancien Maire de Abomey ; de Aholou Victorin, ancien chef service affaires domaniale et environnementale ; de Assan Blaise, conseiller communal Abomey, etc. Les présumés coupables de ce crime foncier étaient tous convoqués pour ce mardi 30 mai 2023. En se rendant hier matin au siège de l’antenne régionale de la brigade criminelle, les mis en cause étaient loin d’imaginer le scénario qui les attendait. Selon nos sources, c’est une fois devant le commissaire de l’antenne régionale de la brigade criminelle basée à Bohicon qui est en charge de l’enquête du Crime foncier, qu’il a été notifié à l’ancien Maire Blaise Ahanhanzo Glèlè et Victorin Aholou qu’ils seront privés de leur liberté. Surprise générale ! Juste après cette notification, nos sources informent que l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè et le sieur Victorin Aholou ont été embarqués dans une fourgonnette de la police qui les a conduits à Cotonou avant d’être relâchés puis mis sous convocation pour demain jeudi et seront probablement présentés au procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Son arrêté signé le 10 juin 2011 pour acter le bradage des réserves administratives à Djimè vient de le rattraper au même titre que le responsable des affaires domaniales de l’époque.

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Zéro impunité sous Talon… le ministre Nouatin sur la braise

Les réserves administratives relevant du patrimoine des communes sont régies par le même régime juridique que celui régissant les domaines publics. Elles ne peuvent pas être bradées de façon délictueuse pour contenter des coquins et copains comme ce fut le cas sous l’ex-maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Ces réserves administratives sont là pour servir à l’érection des infrastructures sociocommunautaires pour impulser le développement. Ces détails, l’actuel ministre délégué à la défense, Fortunet Nouatin, ne peut dire qu’il les ignorait. Successeur de Blaise Ahanhanzo-Glèlè au poste de Maire, Fortunet Nouatin à l’époque a signé des certificats administratifs de propriété à des bénéficiaires des réserves administratives bradées. Fortunet Nouatin s’était fondé sur l’arrêté illégal du 10 juin 2011 pris par son prédécesseur Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Dans le rôle du maire, le devoir de Fortunet Nouatin était de préserver les intérêts supérieurs de la commune d’Abomey. Il était question pour lui de protéger le patrimoine de la commune. Mais en délivrant des certificats administratifs de propriété à des bénéficiaires d’une réserve administrative bradée illicitement, l’ex-maire d’Abomey Fortunet Nouatin pourrait être écouté comme son prédécesseur devant les juridictions pour répondre des faits. Avec l’interpellation de l’ex-maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè, réputé pourtant être une figure de la mouvance présidentielle, le Président de la République Patrice Talon donne une fois encore la preuve qu’il ne servira pas de parapluie pour les auteurs de crimes et délits divers. « Chacun sera responsable et répondra de ses actes», disait-il dans ses discours officiels de lutte contre l’impunité.À l’allure où vont les choses, son sort est entre les mains de la justice pour sa responsabilité présumée dans cette affaire de crime foncier. Nul n’échappera au châtiment judiciaire indéfiniment. Le recours aux forces obscures, aux parrains politiques et autres n’ont pas réussi à étouffer cette affaire de mauvaise gestion des affaires locales à Abomey. La sentence de la justice, apprend-on, sera lourde de conséquences. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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