Bradage des réserves administratives à Djimè Sud à Abomey : Blaise Ahanhanzo-Glèlè, un problème d’usurpation du titre de maire
À Abomey, l’exercice favori de ces derniers jours a consisté en un décompte des jours depuis le 15 juin 2023. C’est en effet à cette date que les mis en cause dans l’affaire de bradage des réserves administratives relevant du patrimoine foncier de la mairie d’Abomey étaient devant le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). Deux semaines. C’est le délai retenu pour renouer avec ce dossier lugubre. Pendant ce temps, les bénéficiaires du domaine bradé devraient tout faire pour retourner les parcelles dans le patrimoine foncier de la mairie d’Abomey. Si personne n’a été mis sous mandat de dépôt ou placé sous convocation, les populations d’Abomey, elles, continuent d’entretenir une soif de justice. Là-dessus, elles pourraient bien avoir un début de satisfaction au regard des faits. En effet, dans cette histoire de bradage des réserves administratives, l’ancien maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè est vu comme le principal acteur au cœur de la manœuvre. Se prévalant de son titre de maire de la commune à l’époque, Blaise Ahanhanzo-Glèlè a signé le 10 juin 2011, l’arrêté N°4A/ 066/ MCA/SG/ST- DAUO portant attributions à titre onéreux de parcelles aux personnes dans le lotissement de Djimè Sud (Goho-Extension).
Dans le fond, tous les arguments démontrent qu’il s’agit d’un acte administratif illicite contraire aux lois qui a permis de partager des parcelles à des copains, coquins, amis, élus communaux, cadres techniques de la mairie. L’autorité judiciaire l’a d’ailleurs fait remarquer à la Criet. Au total, plusieurs personnes se retrouvent sur cette liste authentique et trafiquée des bénéficiaires. Mais au-delà du caractère illicite de cet arrêté, c’est le défaut de qualité de son signataire qui surgit comme un nouvel élément dans l’affaire. L’arrêté communal en cause date du 10 juin 2011 et signé par Blaise Ahanhanzo-Glèlè en qualité de maire d’Abomey. Mais conformément au décret N°2011-450 du 28 mai 2011 portant composition du gouvernement du président Boni Yayi signé le 28 mai 2011, Blaise Ahanhanzo-Glèlè a été nommé ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (Mehu). Mais l’arrêté communal date du 10 juin 2011. Ainsi, douze (12) jours après sa nomination au gouvernement, Blaise Ahanhanzo-Glèlè signait toujours des actes en tant que Maire d’Abomey. La signature de cet arrêté de cession à titre onéreux de parcelle est donc postérieure à l’entrée au gouvernement de Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Il n’avait donc plus la qualité de maire à la date de signature de l’arrêté communal. Il s’agit d’un fait qui aura sans doute des répercussions au plan pénal pour l’ancien maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè déjà englué dans cette affaire qui devient pour lui un piège sans fin.
Selon plusieurs sources crédibles et dans le milieu judiciaire, dans cette affaire de bradage des réserves administratives, le volet pénal va bientôt s’ouvrir. Ce cas de figure est loin d’arranger les affaires de l’ancien maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Avec les fautes qui s’empilent pour lui, pas sûr qu’il réussisse à se sortir indemne de cette affaire. Le sort de Blaise Ahanhanzo-Glèlè serait peut-être scellé face à une justice impitoyable qui n’aura pas les mains molles pour frapper. Que fera la CRIET demain, date d’expiration des deux semaines ? Abomey et tout le Bénin ont les yeux rivés sur le paquet spécial.
Brivaël Klokpê Sogbovi