Fraudes dans l’Administration publique et dans les institutions : faux ordres de mission, l’État saigne, les caisses se vident

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Une véritable hémorragie financière sans fondement. En dépit de tous les efforts d’assainissement, il y a encore dans le rang de certains Béninois le goût des pratiques malsaines. Pourvu qu’on réussisse à empocher le butin pour soi. Le reste, on s’en fout pas mal. C’est visiblement cette idée qui gouverne les actes maladroits de certains individus aux profils variés dans l’alimentation d’une nouvelle filière : celle des faux ordres de mission. Personnalités investies de charges publiques, cadres techniques et administratifs, agents d’exécution… Tous sont désormais des athlètes professionnels dans ce championnat nauséeux de fabrique de ‘’vrais-faux’ ordres de mission. Dans la pratique, ils sont nombreux à se retrouver sur des missions sans jamais s’y rendre. Magie du réseau, ils parviennent quand même par des manières alambiquées à obtenir des ordres de mission visés arrivée et départ pour aller prendre de l’argent dans les caisses de l’État. Le plafond vert aura été cassé au sein d’une institution constitutionnelle où un garde de corps, détenant illégalement des cachets de plusieurs unités de commissariats et même de la police des frontières, appose les cachets sur de faux ordres de mission avec des noms fictifs de fonctionnaires fantômes. La suite, les sous sont décaissés et les réseaux d’agents mafieux s’engraissent allègrement. Le phénomène semble prendre de l’ampleur. Les fossoyeurs de l’économie nationale semblent profiter du relâchement des systèmes de contrôle. Parce que la vertu est une quête de tous les jours, les gouvernants ne peuvent pas se permettre de faire une confiance aveugle à ces agents de l’État. On pouvait penser qu’après le signal fort donné sur le flanc de la lutte contre les forfaitures, le vice allait déserter les locaux des administrations et des institutions. Hélas ! Ainsi donc, il est urgent qu’une équipe de spécialistes des éléments de la brigade économique et financière (Bef) et de l’Inspection générale des finances (Igf) amplifie des contrôles à l’effet de voir la régularité et l’authenticité des paiements et des documents émis en ce qui concerne les ordres de mission effectués par les institutions de la République ainsi que par l’ensemble des structures publiques. Le pays ne dispose pas de ressources minières exploitables pour s’enrichir. Ses revenus sont essentiellement fiscaux. L’on ne peut donc tolérer cette délinquance dans les arcanes des institutions et des administrations. Ces manigances des fraudeurs usant de faux et usage de faux font saigner financièrement les caisses de l’État. La chaîne de contrôle peut, par exemple, exiger certains documents (compte rendu, rapports de mission, objet des OM, etc.) complémentaires avant tout paiement des frais de mission. Seul un contrôle rigoureux pourra arrêter l’hémorragie financière, car tout renvoie à un réseau qui agit sans retenue.

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Brivaël Klokpê Sogbovi

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