Crise au Niger : « On ne peut pas permettre que les armes soient un moyen de décision», dixit Patrice Talon
La conférence des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a tenu le 10 août dernier à Abuja au Nigéria, un deuxième sommet consécutif pour reparler de la crise au Niger, née du coup d’Etat militaire du 26 juillet dernier. Présent à cette session extraordinaire, le président de la République du Bénin, Patrice Talon s’est exprimé à l’issue des travaux. Le n°1 béninois a expliqué les raisons pour lesquelles les dirigeants de la région ont décidé d’activer la force militaire en attente de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
EXTRAIT DES PROPOS DE PATRICE TALON
« La motivation essentielle des organes de la CEDEAO, notamment de la Conférence des Chefs d’Etat, c’est de protéger le droit, de protéger les droits de l’homme, la démocratie, la bonne gouvernance pour l’intérêt, pour le développement de nos pays. Pour le moment, la seule voix par laquelle les peuples s’expriment pour faire le choix de leurs gouvernants, c’est la démocratie, le vote. On n’a pas encore imaginé, inventé un autre moyen d’entendre le peuple. C’est pour ça que la CEDEAO s’est donnée comme objectif, de protéger le seul moyen par lequel les peuples s’expriment. Si les processus démocratiques ne sont pas encore parfaits, il faut travailler à les améliorer. Mais on ne peut pas permettre qu’un autre moyen, par exemple les armes, soient un moyen de décision, de choix des gouvernants. C’est pour ça que nous disons, en aucune manière, la CEDEAO n’acceptera que les coups d’Etat deviennent le moyen essentiel, unique par lequel les gouvernants des peuples doivent être désignés. Nous n’avons pas d’autres objectifs parce que nous savons que le développement passe par la démocratie, par l’écoute du peuple, par la voix du peuple. Si nous laissons faire, notre sous-région va être désintégrée. Si nous laissons faire, le Niger sera désintégré. Il faut que les divers organes qui gèrent le Niger s’entendent… Le temps où les armes, la force règlent les conflits est révolu. C’est pour cela que nous avons décidé après avoir tenté par tous les moyens de négocier avec les putschistes, d’activer la force d’intervention militaire en attente de la CEDEAO. Malgré que nous ayons pris cette décision d’aller par tous les moyens y compris la force, de laisser une porte ouverte. Il est possible encore pour ceux qui sont là de se retirer, pour que ce ne soit pas par la force qu’on leur fasse entende raison. Nous pensons que le peuple nigérien sera le seul gagnant »