Marchés publics et corruption dans les institutions : CRIET : le procès de la Haac s’ouvre le 13 novembre
(De troublants aveux, la prison attend d’autres responsables)
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) est au-devant de la scène. Mise sur le banc des accusés à cause de certains de ses cadres peu fiables, l’institution de régulation des médias joue et rejoue sa crédibilité. Le 13 novembre 2023. C’est la date à retenir. C’est en effet à cette date que va s’ouvrir l’audience des mis en cause dans l’affaire de corruption qui abîme le crédit de la Haac. La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) va davantage creuser le fond de l’affaire qui, on s’en rappelle, avait précipité il y a quelques semaines l’ancien Daf dans les filets de la Brigade économique et financière (Bef). Le vendredi 13 octobre dernier, deux autres acteurs rattachés à la Haac ont été écroués. D’un côté, Raimi Abdoul Moussa Batoko, ancien Daf de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et de l’autre, Ange Ahlan, fonctionnaire de la Haac, assistant de la Personne responsable des marchés publics (Prmp) jusqu’à un passé récent.
Les deux hommes ont été écroués en prison par les magistrats de la CRIET après une procédure qui a démarré depuis quelques jours. Selon nos sources, Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan sont poursuivis pour des faits présumés de corruption dans les marchés publics dans deux différents dossiers. Si le premier dossier n’a pu permettre d’avoir des éléments à charge pour l’instant, le second dossier a permis aux fonctionnaires de l’administration judiciaire de collecter des éléments accablants. Selon nos sources, Ange Adandedjan, le plaignant dans ce second dossier a été déterminant dans la collecte des éléments à charge. Ange Adandedjan est un ancien fonctionnaire de la Haac. Admis à faire valoir ses droits à la retraite, Ange Adandedjan va créer une entreprise. Nos sources informent que c’est avec cette entreprise qu’il a postulé et a gagné un marché public à la Haac. Mais la suite ne sera pas du tout plaisante pour Ange Adandedjan.
Dans la procédure de paiement des fonds liés à l’exécution du marché public, Ange Adandedjan va se plaindre, audio à l’appui, d’avoir été grugé. Réclamation d’argent et autres demandes de pot-de-vin…sont entre autres sujets de colère. Se sentant lésé, Ange Adandedjan avait alors saisi l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à travers une dénonciation. Parallèlement, le plaignant avait aussi saisi d’autres structures comme la Brigade économique et financière (Bef), bras armé et opérationnel de la CRIET. Dans la foulée de cette saisine, les acteurs de la chaîne pénale ont instruit le dossier. Les deux mis en cause, Raimi Abdoul Moussa Batoko et Ange Ahlan ont été écoutés sur procès-verbal et mis sous convocation par la Bef. Le vendredi 13 octobre 2023, les deux hommes seront déférés au parquet de la CRIET. Face aux éléments à charge, les magistrats du parquet, le juge d’instruction et le juge de la liberté et de la détention ont décidé de placer sous mandat de dépôt l’ancien Daf de la Haac Raimi Abdoul Moussa Batoko et l’ancien assistant de la Prmp de la Haac Ange Ahlan.
Une privation de liberté pour mieux fouiller et élucider cette affaire de corruption à mille facettes. Le plaignant et les deux accusés ont tous des liens professionnels avec l’institution de régulation des médias. La Bef et la CRIET n’ont pas encore fini de roder autour des cadres de la Haac. Selon nos sources judiciaires et policières, au regard des déclarations contenues dans les procès-verbaux et autres pièces à conviction, des audios et autres, des interpellations d’autres cadres de la Haac s’annoncent. La CRIET frappera encore bientôt les portes de l’institution de régulation des médias. Sur cet aspect des choses, les nouvelles ne sont pas du tout bonnes pour de hauts responsables de l’institution de régulation des médias. Selon nos sources judiciaires, les dépositions du Daf compromettent l’image de la Haac. Ces dépositions risquent très bientôt d’ouvrir les portes de la prison à plusieurs autres grosses figures de l’institution. À suivre…
B. K. S