Entretien Exclusif : Talon convie Yayi et certains à un échange en mode arbe à palabre « Atchakpodji » pour clarifier certains sujets

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Le Président de la République du Bénin, Patrice Talon, a accordé un entretien exclusif à la presse nationale. Il a répondu dans la soirée de ce samedi 23 décembre aux questions de nos confrères de la Radio Nationale Serge Ayaka et Marie Léa Yémadjro sur certains sujets brûlants de l’actualité politique nationale. Au menu des sujets annoncés pour cette émission, figure l’avis celui relatif au supposé pardon accordé au Président Talon par son prédécesseur Boni Yayi.

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À propos, le chef de l’État n’est pas passé par quatre (04) chemins. Il a déclaré n’avoir été pardonné par personne et d’ailleurs, il a souhaité avoir une discussion en mode arbre à palabre communément appelé en fon « Atchakpodji » avec Boni Yayi et certains de ses prédécesseurs pour clarifier certains sujets.

 » Cela m’amuse. J’ai entendu dire ici et là que Patrice TALON lui-même a bénéficié du pardon de son prédécesseur et puis aujourd’hui il refuse le pardon à des exilés politiques et à des condamnés politiques. Vous voulez savoir vraiment ? Il est important que le peuple béninois sache ce qui se passe parfois au sommet de l’état, au niveau des responsables à qui ils confient pour un temps notre destin commun.

Je vais demander à mon ainé Président Yayi Boni, mon prédécesseur, d’accepter que nous ayons des discussions, à faire ce qu’on appelle Atchakpodji, sous l’arbre à palabre. On va s’assoir avec certains puis on va parler et rappeler les faits qui se sont passés à cette époque, notamment entre lui et moi. Ces choses qui ne concernent pas vraiment le Bénin. J’ai été soutien du Président YAYI Boni, après, nous ne l’étions plus sur la façon dont le pays fonctionnait et sur la projection politique. Ça a été un conflit entre deux personnes. Et cela a tellement abîmé nos relations au point où cela a été l’occasion d’une tragédie, comédie entre deux hommes, qui a amusé le pays, mais qui a inquiété le pays.

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Dieu merci, les choses ne sont pas allées plus loin que ce théâtre qu’il y a eu. Je vais vous dire, moi personne ne m’a pardonné de rien du tout. Vous savez, il y a eu une procédure judiciaire ici contre moi, notamment en ce qui concerne les accusations une fois que je suis parti du pays. Il y a eu une conférence de presse d’un certain Maître AGBO le 18 septembre 2012 je crois. Et Maître AGBO aurait dit à cette conférence de presse que le Président YAYI Boni passerait sur les cadavres des béninois pour un troisième mandat ou pour continuer ce qui se fait, que le pays allait très mal et qu’au moment opportun le régime plie ses bagages.

Et le président d’alors a dit ou a compris ou a imaginé que je suis à la base de cette conférence de presse, que c’est moi Patrice TALON qui aurait commandé cette conférence de presse. Le lendemain il était à Abuja, a instruit les services d’Etat, de défense et de sécurité et la justice d’aller me chercher. Quelqu’un parmi ceux qui ont été instruits m’a appelé et m’a dit « Monsieur TALON, nous savons que vous êtes de nature casse-cou, téméraire, mais cette fois-ci c’est sérieux. Nous avions été instruits pour aller vous chercher par tous les moyens, quittez le pays. Ne soyez pas suicidaire ». J’ai informé mon épouse et je lui ai dit que moi, je ne suis pas un fuillard. Je vais voir ce qui va se passer.

Mon épouse m’a dit « Patrice debout hors du pays, tu feras le combat, mais sous terre, non alors, tu ne feras pas le con ». Comme je suis parfois quelqu’un d’assez docile quand certaines personnes me parlent, je suis parti. Et puis s’en ai suivi tout ce que vous savez… tentatives de coup d’État, d’assassinat, d’empoisonnement et tout le reste. Je vous passe des détails, on va en parler le jour d’Atchakpodji.

La justice de mon pays a dit que tout ce dont j’avais été accusé n’a jamais existé. Même si les juges qui étaient sous ordre à l’époque ont prouvé par tous les moyens que Talon a eu l’intention de le faire, mais enfin de compte ça ne s’est pas passé…. Bref, et il y a eu un non-lieu… » a clarifié le Président.

Ulrich ZINSOU

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