Séance plénière à l’Assemblée nationale ce jour : la constitution de retour sur la table des députés
Par une note signée du Président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou ce 28 février 2024, les députés de la 9e législature sont invités à une séance plénière ce vendredi 1er mars 2024 au palais des gouverneurs à Porto-Novo. La séance plénière s’inscrit dans la poursuite des travaux envisagés dans le cadre de la session extraordinaire ouverte depuis le 21 février 2024. Neuf (9) points sont inscrits à l’ordre du jour dont entre autres, l’examen de la proposition de loi portant révision de la constitution de la République du Bénin et l’examen de la proposition de loi modifiant et complétant la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral de la République du Bénin.
Après une ouverture de session assez tumultueuse en raison de la sensibilité des deux points, les débats en commission ont abouti à l’adoption de la proposition de loi portant révision de la constitution au sein de la commission des lois. Ce vote favorable qui a alimenté les débats en début de semaine présage d’un débat houleux à l’occasion de la session plénière qui s’ouvrira ce jour.
Avec sa minorité de blocage, l’opposition prédit d’ores et déjà un échec total à cette proposition de loi portant révision de la constitution. Sauf des cas de trahison au sein du groupe parlementaire Les Démocrates, la révision constitutionnelle n’a aucune chance de connaître un succès. Elle ne passera même pas l’étape de la recevabilité qui requiert au moins 82 députés sur les 109 que compte le parlement béninois. Le cumul total des députés de la majorité parlementaire étant de 81 députés provenant des groupes parlementaires Union Progressiste le renouveau et le Bloc républicain.
Cette proposition de loi portant révision de la constitution a été pilotée dans une démarche solitaire. Le Président de la République Patrice Talon s’est désolidarisé de tout projet de révision de la constitution. Tant, la question suscite assez de polémiques. Malgré tout, les députés pro révisionnistes ont tenu à foncer dans leur élan contre vents et marées.
Au sein même de la mouvance, le sujet de la révision constitutionnelle divise. La fronde interne au sein des députés de la mouvance n’est plus un sujet caché. Il est aussi possible que des députés des deux groupes parlementaires proches du pouvoir désavouent, par un vote négatif, leur collègue Assan Seibou auteur de l’initiative de loi. À l’occasion de ce débat portant sur la révision constitutionnelle, la mouvance joue sa cohésion et l’opposition sa crédibilité et sa cohérence.
Les projecteurs du peuple seront redirigés ce jour sur l’hémicycle. Quel sera le sort de cette constitution dans un parlement où la stabilité de la configuration politique est mise à l’épreuve ? Le suspense reste entier.
Brivaël Klokpê Sogbovi