Le Bénin pose le premier pas. Il autorise de façon temporaire le chargement du premier navire chinois. C’est du moins ce qu’il faut retenir du point de presse tenu ce mercredi 15 mai 2024 à la salle fleuve jaune du ministère des Affaires étrangères, un point de présence. Ce, avec le ministre de l’eau et des mines, en compagnie du représentant de l’entreprise chinoise Wapco.
Le gouvernement béninois a accordé une autorisation « ponctuelle et provisoire » pour le chargement du premier navire chinois. Cette mesure, précise le ministre de l’Eau et des Mines lors du point de presse, ne constitue en aucun cas une caution aux comportements du Niger. Il s’agit plutôt d’une démarche visant à maintenir des relations cordiales tout en assurant la transparence et la sécurité dans les échanges commerciaux. Aussi, c’est une manière pour le Bénin de réagir positivement à une demande des autorités nigériennes formulée à travers leurs Douanes.
À en croire le ministre béninois des Mines, Samou Séibou Adambi, le Bénin insiste sur caractère temporaire de cette autorisation, soulignant ainsi son engagement envers les intérêts communs avec le Niger et son partenariat avec la Chine. Selon les déclarations officielles, le Bénin n’a aucune intention de porter atteinte aux intérêts des parties impliquées. Au contraire, le « Bénin entend tenir ses engagements dans le cadre de l’accord ». Cette décision témoigne de la volonté du pays de jouer un rôle constructif dans la région.
En parallèle, le Bénin annonce la mise en place d’un cadre de dialogue tripartite impliquant le Bénin, le Niger et la Chine. Cette initiative vise à renforcer la coopération et à assurer une gestion harmonieuse des accords liés au projet.
Déclaration du Bénin par le ministre Adambi S.
Dans ce cadre de projet, le Bénin et le Niger ont signé un accord appelé accord bilatéral qui fixe les conditions générales qui présideront à la construction et à l’exploitation du pipeline sur les territoires du Niger et du Bénin. Selon les dispositions de l’article 3.1, de l’accord bilatéral, le droit de transit du pétrole brut en provenance du territoire nigérien sur le territoire béninois est octroyé à l’État du Niger et c’est en vertu de ce droit que tous les autres accords et instruments juridiques ont été mis en place.
Conformément à l’esprit de l’accord, les États du Niger et du Bénin sont tous garants de la jouissance à travers le système de transport du droit de transit octroyé à l’État du Niger par les expéditeurs du pétrole brut en provenance du Niger. Le Bénin entend jouer sa partition dans tous les accords signés dans le cadre de ce projet. La douane nigérienne ayant adressé une lettre à la douane béninoise pour la participation d’une délégation de cadres nigériens ensemble avec les cadres béninois aux opérations de chargement telles que prévues par les accords, nous avons donc décidé d’autoriser le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux, c’est-à-dire donc que le Bénin n’a aucune intention de nuire ni aux intérêts de l’État du Niger ni à ceux de nos partenaires communs, la CNODC, maison mère de WAPCO.
Toutefois, il est important de noter que cette autorisation ponctuelle et provisoire telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre États. Aussi voudrais-je vous annoncer qu’en vertu des articles 21 et 22 de l’accord bilatéral et de l’article 10.4 de l’accord du gouvernement hôte, la société WPACO a sollicité la tenue de la réunion du comité inter-État Bénin-Niger, le pilotage du projet aux fins d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exploitation du pipeline.
Notre pays, le Bénin a donné son accord pour la tenue de cette réunion du comité de ce comité inter-États.
Kevin da-SILVA