Délits à la police Républicaine : CRIET : Le commissaire Maxime Adjidowé déposé en prison
Le commissaire de Kompa, dans la commune de Karimama, Maxime Adjidowé vient de passer sa première nuit derrière les barreaux. L’affaire de vol de pagnes, rançonnements et abus de pouvoir dans laquelle il était le principal accusé a fini par lui coûter sa liberté.Le commissaire Maxime Adjidowé a été présenté hier mardi 21 mai 2024 par les éléments de la brigade économique et financière (Bef) au procureur et ensuite au juge des libertés et de la détention de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).
Il n’était pas seul à subir le stress de l’appareil judiciaire hier. Nos sources informent que trois autres agents de police, tous des collaborateurs du commissaire étaient aussi dans le box des accusés. Il s’agit d’un policier AP et deux autres agents du corps des brigadiers. Ainsi, ils étaient au total quatre fonctionnaires de police à subir l’interrogatoire du procureur Spécial de la CRIET avant d’aller connaître leur sort devant le juge des libertés et de la détention. Selon nos sources, les aveux d’un policier devant le parquet composé des magistrats ont tôt fait de sceller le sort du commissaire de Kompa Maxime Adjidowé.
Le policier aurait témoigné que le commissaire Maxime Adjidowé a effectivement pris de l’argent dans une procédure pour libérer les personnes placées en garde à vue dans l’affaire de vol de pagnes à Karimama. Il s’agit d’un fait grave. Le juge qui a aussi mis dans la balance d’autres faits ressortis des aveux a tôt fait de placer sous mandat de dépôt le commissaire Maxime Adjidowé. Toujours en considérant les faits, un autre policier a été aussi écroué dans cette même affaire de vol de pagnes à Karimama, il s’agit du sous-brigadier de police Barouka Moïse.
Par contre, les deux (2) autres agents de police ont été remis en liberté. Le commissaire de Kompa Maxime Adjidowé et l’agent de police écroué seront jugés le 30 mai prochain. Nos sources précisent que le commissaire Maxime Adjidowé a été placé sous mandat de dépôt pour trafic d’influence dans ce dossier de vol de pagnes mis au goût du jour grâce à une investigation journalistique conduite par le journal Le Potentiel. En effet, les faits qui incriminent le commissaire de Kompa Maxime Adjidowé ont été rapportés au journal Le Potentiel le 15 avril 2024.
Retour sur les faits…
Un jeune homme de 33 ans (décrit comme voleur) et une dame (décrite comme receleuse) interpellés dans une affaire de vol de pagnes et placés en garde à vue auraient été remis en liberté contre le paiement d’une somme d’argent.
Les parents de la supposée receleuse auraient payé une somme de 300.000 francs CFA au commissaire de Kompa Maxime Adjidowé pour obtenir la libération de cette dernière. Le jeune homme accusé de vol et placé en garde à vue du 15 au 17 avril 2024 a aussi été remis en liberté avec contrainte de se présenter tous les jeudis comme si le commissariat était devenu un tribunal.
Dans les deux cas, les faits renseignent que la hiérarchie encore moins le procureur n’ont été informés de l’affaire. Les procédures de détention et de libération sont donc biaisées, rapportent les sources du Dei. Joint par l’équipe du Journal Le Potentiel le vendredi 19 avril 2024, le commissaire Maxime Adjidowé qui n’a pas reconnu avoir pris de l’argent pour libérer les personnes placées en garde à vue, a néanmoins reconnu que c’était une faute professionnelle que de n’avoir pas rendu compte du dossier au procureur.
Mais hier mardi 21 mai 2024, le commissaire Maxime Adjidowé a été confondu par les aveux de son collaborateur qui confesse que son patron a bel et bien pris de l’argent pour libérer le présumé voleur et la présumée receleuse de pagne.
Le film d’un châtiment judiciaire
Les révélations faites par Le Potentiel ont été à l’origine d’une double procédure contre le commissaire : celle administrative et celle judiciaire. Il y quelques jours, nos sources indépendantes dans la région de Kompa, Karimama et environs, informaient qu’un véhicule militaire est venu embarquer le commissaire Maxime Adjidowé pour la direction départementale de la police républicaine Alibori basée à Kandi. Les mêmes sources précisent qu’il a fait l’objet d’une audition fleuve sur les révélations faites par Le Potentiel.
Le commissaire de Kompa s’est débattu pour se sortir d’affaire sans pour autant y parvenir, rapporte une source. « Il n’a pas convaincu », lâche une autre source qui précise alors qu’il a été placé sous convocation en rajoutant que depuis le lundi 13 mai 2024, le commissaire Maxime Adjidowé a été conduit de force à la brigade économique et financière. À la Bef, le commissaire de Kompa a été placé en garde à vue. Cette privation de liberté fait dire à une autre source que la Bef a certainement des raisons valables ou à tout le moins, a des éléments constitutifs de début de preuves contre le commissaire.
Selon nos sources, le commissaire de Kompa Maxime Adjidowé allait bientôt être présenté au Procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Eh bien, cette comparution a fini par avoir lieu hier mardi 21 mai 2024. Elle a d’ailleurs débouché sur une privation de liberté pour le commissaire Maxime Adjidowé et l’un des collaborateurs au commissariat de Kompa.
Parallèlement à la procédure judiciaire, une autre procédure administrative est en cours contre le commissaire Maxime Adjidowé pour des faits d’abus de pouvoir notamment sur l’aspect de remise en liberté de personnes placées en garde à vue sans aucun compte rendu à sa hiérarchie ou au procureur qui est directeur de l’enquête. Déjà en prison, le commissaire de Kompa pourrait connaître un sort chaotique au plan administratif. Sa carrière est désormais menacée. À suivre…
Brivaël Klokpê Sogbovi