Forces Armées béninoises : Disparition soudaine de matériels sensibles dans un camp militaire

Dans la chaîne de commandement de l’armée béninoise, l’heure est à une vive réflexion depuis la disparition soudaine d’un important lot de matériels sensibles. Selon les sources exclusives du Groupe de presse Le Potentiel qui a triangulé l’information, il s’agit de près d’une centaine de « Radios Émetteur-récepteur Motorola » introuvable. Où sont passés ces matériels ? Alors que le Département enquête et Investigation (Dei) de Le Potentiel est en quête des réponses à cette question, les sources fiables contactées ont plutôt levé un coin de voile sur les circonstances dans lesquelles le constat a été fait. À les en croire, c’est après un contrôle de routine, à l’ex 1er Bataillon de transmission (1er BTRS) devenu désormais 1er Bataillon de logistique  de l’armée de terre (1er BLAT) en fusion avec le 1er Bataillon du train (1er BTRN) à Calavi, que l’on a découvert « la disparition de 80 radios Émetteur-récepteur Motorola communément appelé Talkie-walkie ». Les mêmes sources renseignent que l’adjudant-chef qui avait sous sa responsabilité les matériels a été aussitôt interpellé par sa hiérarchie pour justifier  cette disparition soudaine et inexpliquée des radios émetteurs récepteurs. Ici commence l’épisode du bégaiement. Nos sources rapportent que l’adjudant-chef s’est trouvé dans l’impossibilité de se justifier. Face à la situation, « la hiérarchie militaire a demandé à la police républicaine de l’interpeller pour l’écouter sur procès-verbal et au besoin de le présenter au Procureur de la République», martèle une source proche de l’affaire qui ébranle les forces armées béninoises.  

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Disparition mystérieuse, garde à vue et crise sécuritaire

Déférents aux instructions de la hiérarchie militaire, le 4 juin 2024,  les agents de la police républicaine dépêchés au camp militaire de Calavi pour procéder à l’arrestation de l’adjudant-chef ont été confrontés à une scène peu ordinaire. Selon nos sources, l’interpellation de l’adjudant-chef a été très cauchemardesque pour l’équipe policière. Un témoin usager du camp militaire raconte que les agents de police ont bel et bien vu l’adjudant-chef ADC BIDE Francis à l’intérieur du camp. Ce dernier qui n’a opposé aucune résistance aurait juste demandé à l’équipe policière de l’excuser en lui accordant quelques minutes pour qu’il se déshabille pour se mettre en tenue civile avant de les suivre. « Il est rentré dans son bureau et plusieurs minutes passèrent. Mais il ne ressortait plus. Alors, les policiers ont décidé de voir ce qu’il (l’adjudant-chef, Ndlr) a eu. C’est comme ça les policiers ont constaté sa disparition», a expliqué l’usager témoin de la scène d’interpellation de l’adjudant-chef au camp à Abomey-Calavi. Disparition mystérieuse ! Pour certaines sources, l’adjudant-chef a certainement fait recours aux pouvoirs surnaturels pour se volatiliser en un clic et pour d’autres,  il a escaladé la clôture. Mais les policiers n’ont pas replié. Selon nos sources, l’équipe de la police républicaine s’est rendu au domicile de l’adjudant-chef les minutes d’après sa mystérieuse disparition. Dans la maison, l’adjudant-chef était présent et aurait même tenté s’échapper à nouveau avant d’être arrêté par les éléments de la police, a confié une autre source. Mis aux arrêts le mardi 4 juin 2024, l’adjudant-chef devrait être présenté au procureur de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).  Le parquet spécial a-t-il déjà reçu le dossier ? L’adjudant-chef a-t-il été déjà présenté ? À l’heure où nous mettons sous presse, le Dei de Le Potentiel n’a pas encore eu les feedbacks des sources contactées pour   confirmer ou infirmer. La disparition soudaine de ces matériels sensibles intervient dans un contexte où le Bénin traverse une période de crise sécuritaire alimentée par les menaces terroristes. Un tel contexte oblige la hiérarchie militaire à ne pas prendre à la légère cette affaire de disparition des radios émetteurs-récepteurs. D’ailleurs, plusieurs sources annoncent que l’enquête ouverte dans ce dossier risque d’emporter plusieurs autres militaires. Des arrestations ne sont pas à être exclues dans le cadre de cette procédure, rapportent nos sources. À suivre…

B. K. S