Bureau de l’Assemblée Nationale Togolaise: Dodzi Kokoroko, Faure a fait d’un faussaire le 3ème vice-président de l’institution

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Dodzi Kokoroko, précédemment ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique et Président de l’université de Lomé est un personnage aux multiples facettes. D’un côté, il est reconnu pour ses contributions académiques et son influence dans le secteur éducatif. De l’autre, il est souvent cité dans des scandales dont la plus grave est l’affaire dite de <<plagiat>>. Il a été sanctionné conformément à la décision N° SO/CM/CAMES/2019-011 du CAMES en date du 30 Mai 2019. Il a été interdit<<de toute participation aux programmes du CAMES pour une durée de trois (03) ans>> et interdit<<de certifier ou d’authentifier les documents émanant des établissements et destinés au CAMES, pour une durée de trois (03) ans >> aux motifs d’avoir d’une part enfreint <<les dispositions du Code d’éthique et de déontologie du CAMES, par la signature irrégulière de documents inexacts et non conforme d’autorisation de Soutenance de thèse, ainsi que deux procès-verbaux de soutenance de thèse au bénéfice d’une  tierce personne afin de lui permettre de présenter son dossier de candidature à l’inscription sur la liste d’Aptitude aux Fonctions de Professeur Titulaire (LAFPT) du CAMES, lors de la 40e session des Comités Consultatif Interafricains (CCI), tenue à Niamey (Niger), en juillet 2018>> et d’autres part d’être impliqué <<dans un réseau usant de pratiques non conformes aux règles d’éthique et de déontologie du CAMES>>. Sa « nomination » à l’Assemblée nationale représente ainsi un tournant inquiétant pour la politique et la société. Ce développement n’est pas seulement un scandale isolé ; il est symptomatique des problèmes structurels profonds qui touchent la gouvernance du pays et influence de manière significative les perceptions et les aspirations de la jeunesse togolaise.

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Un impact délétère sur la gouvernance et la confiance publique

L’entrée de Kokoroko au sein de l’Assemblée nationale envoie un message clair : l’impunité , la tricherie et la corruption peuvent mener aux plus hautes sphères du pouvoir. Pour la population togolaise, qui lutte quotidiennement contre des conditions économiques difficiles et des services publics souvent défaillants, ce message est dévastateur. Il renforce le sentiment que les élites politiques sont au-dessus des lois et ne sont pas tenues responsables de leurs actions délictueuse 

Ce climat d’impunité affaiblit les institutions démocratiques du pays. Lorsque des individus impliqués dans des scandales peuvent accéder à des postes de pouvoir sans conséquences pourvu qu’ils soient du parti au pouvoir (UNIR),  la crédibilité des processus démocratiques et des institutions publiques en prend un coup. Cela érode la confiance des citoyens dans leurs dirigeants et dans la capacité du système politique à répondre à leurs besoins et à protéger leurs intérêts.

Le mauvais exemple pour la jeunesse togolaise

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Pour la jeunesse togolaise, la situation est particulièrement troublante. Les jeunes, qui représentent une grande partie de la population, cherchent des modèles de réussite et d’intégrité. L’ascension du Pr Dodzi Kokoroko , malgré son passé entaché, donne l’impression que la corruption et la fraude sont non seulement tolérées, mais peuvent aussi être des voies rapides vers le succès et le pouvoir.

Ce message est profondément démoralisant. Il suggère que l’honnêteté, le travail acharné et le respect des règles ne sont pas récompensés, tandis que la malhonnêteté et les manipulations le sont. Cela peut pousser certains jeunes à adopter des comportements contraires à l’éthique, convaincus que c’est le seul moyen de progresser dans une société perçue comme fondamentalement injuste.

Des répercussions à long terme

Les effets de cette admission ne se limiteront pas à la durée du mandat de Kokoroko à l’Assemblée nationale. Ils risquent d’avoir des répercussions à long terme sur la culture politique et sociale du Togo. L’acceptation tacite de la corruption comme une norme affaiblit les efforts de lutte contre la corruption et rend les réformes d’autant plus difficiles à mettre en œuvre.

De plus, la dévalorisation de l’intégrité et de la transparence comme valeurs fondamentales dans la gestion publique peut engendrer une génération désabusée, moins engagée dans la vie civique et plus encline à l’exode, à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.

Pour conclure, la « nomination » de Dodzi Kokoroko à l’Assemblée nationale et aux différents postes politiques est un triste reflet des défis que le Togo doit relever en matière de gouvernance et de justice sociale. Elle pose un mauvais exemple pour la jeunesse, en normalisant la corruption et l’impunité. Toutefois, cette crise peut également être une occasion de mobilisation et de réforme. En exigeant plus de transparence et en promouvant des valeurs d’intégrité, les citoyens togolais, en particulier les jeunes, peuvent travailler ensemble pour bâtir un avenir plus juste et équitable pour leur pays.

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