Benjamin Hounkpatin à propos des différents pôles du CHIC ce jeudi face à la presse : «…Tout ce qu’il faut, de la radiologie simple à la médecine nucléaire»

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Le Centre Hospitalier International de Calavi (CHIC) va bientôt ouvrir ses portes au public. Mais avant les préparatifs sont en cours et les autorités ont décidé de faire visiter cet établissement sanitaire aux professionnels des médias. C’était ce jeudi 20 juin 2024.

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Ces derniers ont eu l’occasion de visiter les différents pôles de cet hôpital de référence de plus de 400 lits. À la fin, le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin a animé un point de presse au cours duquel il est revenu sur les aspects clés de cette infrastructure qui est une première au Bénin. Il s’est également prêté aux questions des journalistes lors d’une interview.

Journaliste : Avec la mise en service du CHIC, que deviendront les investissements consentis dans les évacuations sanitaires ?

Benjamin Hounkpatin : Avec ce plateau technique que vous venez de visiter, les pathologies les plus graves nécessitant des interventions les plus lourdes seront prises en charge au niveau du CHIC.

Le corollaire évidemment est que plusieurs de ces pathologies faisaient l’objet d’évacuations sanitaires qui coutaient des milliards à l’État béninois aussi bien en termes de coût des soins, mais également et surtout en termes de logistique. Imaginez qu’un patient qui souffre de cancer qu’on évacue en France peut passer un ou deux ans là-bas. Faites un peu le calcul en termes de logistique.

Aujourd’hui, ces affections seront prises en charge sur place au Bénin, de la manière la plus optimale qui soit et surtout, les patients auront leur famille à côté, donc la chaleur familiale à laquelle nous tenons si tant au Bénin particulièrement, sera au rendez-vous.

Mais en plus imaginez toute l’économie par rapport au volet logistique que nous aurons. C’est vous dire que demain avec l’ouverture du CHIC, oui les évacuations sanitaires seront vraiment résiduelles.

Il est plus facile d’appeler le plus grand expert du monde dans une matière, de lui payer un billet d’avion, de l’amener à Cotonou, de lui offrir le plateau technique, qu’il opère 10, 20 patients en lieu et place d’une évacuation de chacun de ces 20 patients avec tout ce que cela a comme corollaire vers l’extérieur et tous les autres aspects qu’il y a derrière.

Est-ce que nos compatriotes médecins sont assez outillés pour manipuler ces équipements modernes que nous avons vus ?

Soyez rassurés beaucoup de nos compatriotes qui travaillent ici ont beaucoup de compétences. Ils ont fait des stages à l’extérieur. Ils ont appris également à l’extérieur et connaissent ces équipements. Ils n’avaient plus la chance d’être en contact avec ces équipements ici.

Donc, derrière ce recrutement des ressources humaines, il y a le renforcement de compétences avec des jumelages que nous avons déjà noués et que nous allons approfondir avec des hôpitaux partenaires pour que des ressources humaines spécifiques et spécialisées détenant toute l’expertise qu’il faut puissent nous accompagner.

L’exemple type, c’est la chirurgie cardiaque que nous avons commencée dans notre pays depuis 3 ans où nous avons commencé par recevoir des experts qui viennent ici et qui participent au renforcement de compétences de nos concitoyens et qui déjà sont pratiquement prêts pour venir travailler au CHIC.

Donc, voilà la dynamique que nous allons mettre en place. Oui c’est évident. Peut-être qu’ils ne sont pas habitués à tout, mais ils connaissent la plupart de ces équipements. Il faudra derrière un plan de renforcement de compétences pour qu’on soit sûr que l’utilisation optimale qui puisse en être fait, y soit.

Est-ce que cet hôpital sera vraiment autonome en matière d’énergie électrique ?C’est une question pertinente. Nous avons anticipé dessus. Nous avons deux sources d’approvisionnement en énergie. Vous vous rappelez de l’incident du CNHU où nous avons eu une panne.

En fait les règles d’alimentation d’un hôpital nécessitent qu’on puisse avoir deux sources d’approvisionnement totalement différentes pour alimenter l’hôpital. Si une ligne tombe en panne, la seconde ligne doit pouvoir l’alimenter. Et lorsque ces deux lignes tomberaient en panne éventuellement, il y a le dispositif interne de l’hôpital qui prend le relais automatiquement pour éviter la coupure au niveau des services. Imaginez qu’on soit en pleine intervention et qu’il y ait une coupure.

Il y a automatiquement les relais qui sont déclenchés pour qu’il n’y ait aucun hiatus dans le déroulé de l’intervention en cours.Nous avons appris que l’hôpital est concédé aux expatriésCela me fait rire. Je vois beaucoup de choses sur les réseaux sociaux, il y a certains qui sont champions pour en parler à foison. Je vais vous dire et vraiment le dire une fois pour toutes. Le CHIC est la propriété du gouvernement du Bénin. C’est un hôpital public.

Aujourd’hui comme vous le savez, quand vous voyez ce joyau vous vous rendez bien compte que pour le gérer de la façon la plus optimale qui soit, nous avons besoin des meilleures compétences que nous pouvons identifier pour en faire une gestion sans faute. Qu’il vous souvienne que nous avons commencé une dynamique au Bénin depuis maintenant trois ans et nous avons envoyé certains médecins pour faire des formations spécialisées sur la gestion hospitalière avec le profil de médecins directeurs d’hôpitaux.

Parce que déjà nous avions identifié qu’il y avait un véritable problème en matière de gestion. C’est pour cela que pour gérer l’équipe qui va être au niveau du CHIC, nous avons ouvert la compétition pour que ce soit les meilleurs profils, quelle que soit leur origine, que ce soit d’origine béninoise ou d’ailleurs, qu’on puisse les prendre pour pouvoir gérer de la façon la plus optimale l’hôpital.

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Est-ce que quelqu’un parmi nous serait prêt à prendre le risque d’une gestion hasardeuse de ce joyau qui compromettrait non seulement l’investissement, mais qui mettrait en péril la vie des patients et pas seulement béninois puisque c’est un hôpital à vocation international, des patients d’autres pays également ? Non. Donc je le réitère, le CHIC est un hôpital public béninois qui va être géré par une équipe polyvalente avec différentes nationalités. Ce que nous recherchons, c’est l’expertise. Le CHIC est chic, mais c’est aussi le chèque.

Le chic c’est le chèque. Oui derrière, il y a un coût certes, mais n’oublions pas également qu’il y a plusieurs mécanismes d’accès aux soins qui existent dans notre pays. J’ai eu une question la dernière fois et on m’a demandé : « le citoyen indigent qui est porteur d’une pathologie lourde, qu’en sera-t-il au niveau du CHIC ? » Je voudrais rappeler deux choses.

Déjà pour la chirurgie cardiaque, qu’il vous souvienne que le gouvernement en menant les missions de chirurgie cardiaque a pris sur lui de rendre gratuite la prise en charge. Donc tous les patients qui ont été opérés pour la chirurgie cardiaque depuis trois ans l’ont été aux frais de l’État. Et il existe un dispositif d’évacuation sanitaire. Demain, cela signifie juste qu’au lieu de faire l’évacuation sanitaire vers l’extérieur, on le fait vers le CHIC avec un coût qui est de loin incomparable avec ce que nous avons l’habitude de payer quand il s’agit d’évacuer vers l’extérieur.

Troisième point d’attention. Je prends une affection qui se trouve dans le panier de base. Je prends par exemple une fracture du fémur qui est dans le panier de soins de base pour l’assurance maladie obligatoire. Cette fracture a une telle complication que la prise en charge finale ne peut se faire qu’au niveau du CHIC.

C’est une affection qui est dans le panier de base, donc elle va être prise en charge à ce stade ici. C’est vous dire que derrière la question du coût, il y a différents mécanismes qui sont là pour faire en sorte qu’on puisse le rendre accessible à l’ensemble de la population. Évidemment quand quelqu’un va venir d’un autre pays, il va payer le tarif normal.

Mais pour nos compatriotes et nous autres, il y a derrière, des mécanismes pour permettre l’accès aux soins. Oui le CHIC c’est le chèque, mais derrière il y a des mécanismes. Est-ce que le CHIC est censé accueillir les malades d’Afrique de l’Ouest ?Effectivement, je l’ai dit au cours de la tournée gouvernementale et cela a été mal pris.

J’ai échangé avec des personnes d’autres nationalités et pas des moindres de certains pays qui m’ont confessé que dans leur pays, il n’y a pas beaucoup qui sont comme ça. Un des plus grands chirurgiens cardiaques dans le monde est venu ici dernièrement. Il a visité le CHIC et a dit «c’est impressionnant. Je n’en ai pas vu beaucoup comme ça où j’ai déjà travaillé ». C’est vous dire que le CHIC aujourd’hui est un hôpital de référence et de référence internationale.

Avant, nous allions en évacuation, mais demain, ce sont les autres qui viendront en évacuation chez nous, que ce soit de la sous-région, de l’Europe, des États-Unis ou d’ailleurs, des personnes, voyant le plateau technique, les compétences des ressources humaines et voyant les résultats au niveau du CHIC, vont se décider pour venir se soigner au Bénin. C’est cela également la vocation du CHIC.

Quelles sont les technologies qui seront développées dans l’hôpital ?

Parlant des technologies, ce sont des technologies de pointe. Pour les explorations, vous avez tout ce qu’il faut, allant de la radiologie simple passant par le scanner (les scanners les plus perfectionnés), l’IRM, vous avez la radiothérapie, la médecine nucléaire pour pouvoir soigner les cas de cancer, vous avez la chirurgie cardiaque, la cardiologie interventionnelle (les opérations à cœur fermé pour soigner les AVC avec la manière la plus optimale que ce soit les accidents vasculaires cérébraux qu’on appelle les paralysies qu’on fait habituellement), les autres pôles que ce soit l’urologie, la néphrologie, l’ophtalmologie, l’ORL, la chirurgie digestive, hépatobiliaires, c’est dire que tous les organes du corps humain peuvent être traités à l’intérieur de l’hôpital et avec des équipements de pointe de dernière génération.

Donc, le CHIC mérite bien son nom par rapport au concept de référence international, parce que tout ce qui y est permet également de donner les soins les plus indiqués les plus adaptés au moment où nous sommes en train de parler. La capacité d’accueil, c’est 436 lits. Nous avons visité tout à l’heure le secteur des hospitalisations.

Vous avez 300 lits d’hospitalisation qui sont organisés par secteur de 50, 50 où nous avons 4 types de chambres. Il y a les chambres VIP climatisées avec tout ce que vous avez pu voir autour, il y a les chambres à deux lits parce que nous avons fait le choix qu’il n’y ait pas de chambre de plus de deux lits au niveau du CHIC qui sont ventilées.

Vous avez des chambres avec des sas pour des situations où vous avez des pathologies infectieuses qui sont graves et pour lesquelles il faut faire un isolement et pouvoir intervenir en toute sécurité.

Donc vous avez des chambres qui ont des sas et vous avez des chambres qui sont adaptées aux personnes à mobilité réduite. Donc vous avez 6 zones de 50, ce qui fait 300 places d’hospitalisation. Le reste, c’est l’hôpital du jour, la réanimation, les soins intensifs, les consultations qui sont organisées autour et nous avons au total 436 lits au niveau du CHIC.

Quel sera le sort réservé au CNHU ?

Vous avez pu voir que le Gouvernement a entamé une dynamique pour que le CNHU se porte mieux chaque jour. Je prends deux exemples. Nous avons commencé à opérer à cœur ouvert au CNHU. Cela va continuer. Nous avons investi, nous avons un plateau technique là, cela va continuer à être exploité.

Nous sommes en train de commencer la cardiologie interventionnelle également au CNHU, cela va continuer. Donc, il y aura des niveaux de soins et quand ça dépasse un niveau, ça viendra au CHIC. Le CNHU va continuer sa métamorphose dans les années à venir et nous allons faire en sorte que là également nous puissions avoir des soins adaptés et adéquats. Nous allons mettre en place au niveau du CHIC, un modèle de gestion, un modèle de prise en charge qui sera le plus optimale.

Et nous allons faire en sorte que nous allons transposer ce modèle également au niveau des autres hôpitaux du pays. Je pense que je ne trahis aucun secret en disant que le Gouvernement est en train de mettre en place une structure qui sera en charge de la gestion hospitalière. Cette structure va nous permettre d’implémenter sur l’ensemble de nos structures hospitalières cette dynamique qui sera mise en place au niveau du CHIC.

C’est vous dire que demain ce ne sera pas seulement au niveau du CHIC que nous aurons des soins de qualité, mais c’est sur l’ensemble du territoire. Étant entendu que nous avons déjà commencé cette dynamique avec la mise en place du processus de sécurité des patients au niveau de nos hôpitaux.

Transcription : Dir-Com/MS

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